Ryan
À l'instant, Bonnie vient de percer mon coeur, de le prendre, de le secouer ou bien de le presser entre ses doigts. L'attaquer mais le réveiller. Le pouls qui tape partout dans mon corps me provoque des frissons.
— Affronte la réalité comme elle se présente mais ne l'a fuit pas en aggravant les évènements qui t'ont traumatisé parce qu'au lieu d'avancer dans ta vie, tu te fais encore plus de mal, ajoute-t-elle d'un ton assuré et calme.
Bonnie a raison, comme toujours et elle n'a jamais eu autant raison qu'à cet instant. J'ai même l'impression qu'elle m'a compris, encore mieux qu'une psychologue pourrais le faire. Seul elle connait ce que je peux ressentir parce que nous avons partagé une relation ensemble. Elle est l'objet, l'origine de mes sentiments amoureux.
— Accepte ton passé, c'est la seule chose qu'il faut que tu fasses... pour le moment. Tout le monde autour de toi fait ou a fait du mal à quelqu'un d'autre. Moi la première : en avortant j'ai détruis une vie mais tu vois, je continue à vivre.
C'est elle qui a sûrement vécu bien plus d'épreuves que moi et pourtant c'est elle qui me remonte le moral. De ses beaux yeux noirs qui ne m'ont jamais paru aussi beaux, je vois sa sincérité. Pour accompagner ses propos, Bonnie vient coller sa cuisse à la mienne. Bien sûr son bras gauche dans son attèle et paralysé l'empêche une approche plus avancée, mais c'est comme si je sentais sa main sur moi.
Si près, si belle, j'ai envie de l'embrasser. Ses lèvres pincées me tentent. Elle n'a pas de rouge ou de gloss sur les lèvres, elles sont, comme elles le montrent rarement, complètement roses. Mais encore plus pulpeuses et gracieuses que toutes les autres fois. Le puissant feu en moi qui danse m'indique que si je tente quelque chose, jamais je ne pourrais me détacher de ses lèvres. Je suis comme un aimant.
Quand je reviens à ses yeux, ils sont encore plus divins, mélangés à l'éclat de ses émotions. Bonnie, là à côté de moi dans son pyjama dans lequel son petit corps flotte, pas maquillé et les cheveux ramenés en une mini couette improvisée, m'émerveille. Elle est encore plus belle que d'habitude. Chaque fois que je vois cette femme, que ses paroles majestueuses me transportent, je deviens encore plus certain qu'elle est la femme de ma vie. Mais ça ne veux pas dire que je la forcerai de m'épouser. Non. Pas du tout. Cette femme est simplement la seule que je vois de cette façon. Si elle ne veut pas de moi alors je n'insisterai pas. Je n'en veux pas d'autres. Et je préfère rester seul jusqu'à la fin de mes jours qu'essayer d'en aimer une autre qui ne sera jamais à la hauteur de Bonnie Easter.
— Merci, je... je suis désolé de t'ennuyer, je prononce d'une voix gênée.
Je détourne le regard pour fixer sa table basse en verre. Depuis qu'on s'est revu, je ne fais qu'apparaitre dans sa vie à l'improviste pour qu'elle me rappelle les mêmes choses. J'ai peur de la saouler, je ne veux pas l'embêter. Je ne supporterai pas qu'elle me voie comme un poids, une épave...
— Je sais pas vraiment si on est ami, mais en tout cas... On tient l'un à l'autre et le principe de porter l'autre dans son coeur c'est d'être là quand il en a besoin. Ryan, viens quand tu veux chez moi. Je préfère ça plutôt que tu restes chez toi tout seul à souffrir.
Mon coeur s'arrête de battre quand elle mentionne le mot "ami" mais reprend à sa seconde phrase et bat plus vite quand elle me certifie que je ne l'ennuie pas.
— Reste dormir cette nuit, si tu veux, ajoute-t-elle.
— Mais on est en pleine semaine, je ne peux pas.
Je commençais à lever mon postérieur grâce à mes pieds sur qui je prenais appuie, mais elle se lève d'une vitesse anticipée pour se poster devant moi. Jamais elle ne m'a paru aussi imposante qu'à cet instant avec son menton bien dressé et son regard dur sur moi.
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L'Évidence de T'Aimer - Tome 2 [Is It Love ? Ryan]
FanfictionÊtre tombée amoureuse d'un homme milliardaire et puissant n'est pas sans conséquences. Après avoir été la petite amie de Ryan Carter, après s'être fait trompée, et après s'être sacrifié pour lui, Bonnie est maintenant célibataire. Mais avec un bras...