En ce dimanche 2010, Madame Dursley passait le balai sur son balcon. Elle s’apprêtait à recevoir son fils et sa belle-fille. Un plaisir rare depuis que ces derniers étaient partis vivre à Edimbourg.
Elle vantait les mérites de cette ville écossaise sans jamais y avoir mis les pieds. Mais cela ne pouvait être qu’une ville magnifique, puisque son fils y habitait.
Comme elle se sentait seule dans la grande maison de Privet Drive depuis que son mari, Vernon Dursley, était mort d’une crise cardiaque en plein travail, elle avait choisi de revenir dans sa ville natale à Manchester. A sa plus grande satisfaction, elle avait retrouvé la maison de ses parents en bon état, à un prix très raisonnable.
Son fils n’avait pas très bien compris ce besoin de recueillement sur un lieu de son passé. Plus le temps passait et plus Pétunia avait l’impression qu’il ne la comprenait pas du tout d’ailleurs. Petunia remarquait d’ailleurs sur son visage les mêmes mimiques que sa propre mère avait avant de mourir. Elle voulait lui faire comprendre qu’il ne s’apercevrait de la valeur d’une mère que quand il la perdrait. Elle ne voulait pas qu’il fasse les mêmes erreurs qu’elle.
Depuis qu’elle avait réaménagé la maison de son enfance, Pétunia n’avait pratiquement plus vu son fils. Il la fuyait comme la peste, elle et ce qu’elle représentait, que ce soit les surnoms, les photos, les anecdotes honteuses ou simplement l’image de son enfance.
Pétunia le vivait très mal. Chaque soir elle restait devant le combiné de téléphone à se demander si elle devait l’appeler ou si en faisant cela, elle deviendrait « trop lourde » et que son fils s’éloignerait encore plus d’elle.
Puis il y eut la naissance de Perséphone. Petite-fille de Pétunia, blonde aux yeux bleus, belle comme une Déesse. Là, soudainement, Dudley s’était rappelé qu’il avait une mère.
Pétunia avait repris le métier. Changer les couches, préparer des biberons. Elle gardait sa petite-fille pendant les week-ends, pendant les vacances, pendant la semaine. Son fils et sa belle-fille avait une vie très occupée.
Pétunia était heureuse, elle avait une présence, une enfant à s’occuper. Sa petite-fille. Son trésor.
« Mama ! » Fut le premier mot de l’enfant, et elle le dirigea vers sa grand-mère.
« Non, Perséphone. Moi c’est Mémé.
— Mama ! » persistait la petite.
Pétunia s’attacha vraiment à l’enfant. Ses sourires, ses mimiques, ses rires, sa vie qui emplissait jour après jours la maison de son enfance.
Au bout de trois ans, Pétunia ne demanda plus rien à son fils, qui passait une fois par mois pour voir sa fille. Elle l’inscrivit à l’école communale. Là où elle et Lily avait passé les premières années de leurs vies. Elle revit avec nostalgie le chemin à faire, remarqua les aménagements mis en place, comme les pédibus et les panneaux qui entouraient le quartier.
Elle se sentait rassurée pour sa petite-fille.
L’année passa. Le travail accaparait toujours plus Dudley, ainsi que sa femme. Visiblement, même si elle les voyait encore moins souvent, ils ne s’entendaient plus aussi bien.
Perséphone fêta ses cinq ans. D’un naturel ouvert, elle aimait tout le monde et ne délaissait jamais ses amis. Pétunia adorait sa petite-fille, peut-être même plus qu’elle n’avait aimé son fils.
Suite à la mort de son mari, elle avait fréquenté un nutritionniste, et elle avait découvert à sa grande horreur qu’elle était en partie responsable de l’arrêt cardiaque de son mari. Sans tout ce gras, il aurait certainement encore pu vivre une vingtaine d’année. Alors, pour sa petite déesse, elle préparait des repas équilibrés, se remplumant elle-même.
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L'ombre rousse [fanfiction Harry Potter]
FanfictionPétunia n'aurait jamais du oublier que l'Amour est plus fort que la Mort. Et qu'avec cet Amour, les morts peuvent maudire les vivants...