One Last Mission T05 ~The Wars We Fight For| ✅

chapitre 41 : reprise de service

BILLIE

La haine consumait Billie comme du feu. Une lettre de mobilisation. Sérieusement ? Elle n'avait pas assez donné ? Son cœur n'avait-il donc pas suffi ? Littéralement, qui plus est... Mais on ne pouvait pas refuser ce genre de choses... On n'échappait pas à ça. Mais elle méprisait chaque seconde de son existence dans cet endroit. Son capitanat lui donnait plus de libertés dans ce qu'elle faisait, mais quand elle était devant ses hommes, elle devenait froide. Trop froide, parfois, elle était dure envers ces petits nouveaux qui se retrouvaient complètement perdus dans un univers qui ne leur appartenait pas.

Billie n'aimait pas entraîner des jeunes.

Elle en avait cinq sous son commandement quand elle était déployée avec les Américains au Colorado... Pourtant, quand elle s'était réveillée à l'hôpital, accrochée à trois mille tubes, il n'y en avait plus aucun à ses côtés. Il n'y avait que Christian, mais lui, ne comprenait rien. Il n'avait jamais rien compris.

Alors chaque soir quand elle se couchait, elle citait les noms de ces cinq garçons de 19 ans.

Cinq valeureux petits soldats étaient tombés à Aspen.

Alijah.
Allan.
Clark.
Zander.
Campbell.

Billie ferma les yeux, quand elle repensa à eux. Elle était seule dans la salle de pause des instructeurs et ça lui permit de craquer un peu. Elle posa sa tasse de café sur la table et se pris les joues entre ses mains. Peu importait à quel point elle se compressait la tête, ces voix n'arrêtaient pas de répéter ces noms. Ses yeux se gonflèrent de larmes de rage et se sentant emportée par la colère, elle saisit à nouveau sa tasse et la balança de toutes ses forces contre le mur. Si elle avait pas réussi à garder ces cinq petits en vie, qu'est-ce que croyait l'État-Major en la rappelant ? Ces cinq là avaient quatre ans d'éducation militaire et étaient quand même morts...

Alors huit civils...

- Capitaine Santiago ?

Hm hm. Non, non. Pas Santiago. Peu importait si c'était greffé sur son uniforme comme une marque de peste. Elle se tourna donc vers la nouvelle entrée et grogna en se dirigeant vers les débris de tasse.

- Je t'en prie, appelle-moi Billie.

Elle s'agenouilla pour ramasser et s'excusa en secouant la tête.

- Ne prends pas en compte ce que tu viens de voir.

- Non, non, je comprends. C'est un moment difficile pour nous tous.

Billie tourna la tête vers la concernée et la vit aller s'asseoir sur le canapé, soufflant en étirant ses jambes devant elle. Elle aussi, avait l'air d'être particulièrement énervée par le rappel. Après tout, ils l'étaient tous, ils avaient pourtant tous choisi d'enterrer leurs vieilles missions derrière eux. Mais pourtant ils étaient là, servant encore. Billie repéra rapidement le grade de la jeune femme et après avoir fini de ramasser ce qui resta de sa tasse, elle se rapprocha du canapé.

- Nala, c'est ça ?

- Exact.

- Qu'en penses-tu si on oubliais les formalités ? Pas de grades, pas de "vous", ici.

- Voilà une bonne idée.

Billie jeta les débris et alla se resservir une autre tasse. Il était 21 heures, mais tant pis, elle ne tenait pas à dormir de toute façon.