Happyness

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Happyness
C'était une sombre soirée de septembre, en y repensant, elle ne pouvait être normal. Le ciel avait semblé se peindre d'une couleur violette, même les étoiles luisaient d'une lumière terne. Tout semblait indiquer quelque chose d'exceptionnel. J'étais assis sur le canapé sûrement avec les pensées qui voyageaient loin de moi. Je me souvenais de quelqu'un ou peut-être de quelque chose, à vrai dire, maintenant, je n'étais plus sûr de rien, ça avait sonné, en ouvrant la porte, j'avais découvert une petite cage avec à l'intérieur. Un petit lapin, un lapin en peluche, après l'avoir regardée longuement, lui et sa cage, je m'étais dit qu'il aurait fait, je m'étais dit qu'il aurait fait un bon cadeau pour Rina et je l'ai pris à l'intérieur puis caché dans ma chambre. Il était tombé à pic, j'avais cherché désespérément quelque chose de mignon à lui offrir pour ses 11 ans qui arriveraient demain.

En regardant de plus près, sur la cage on pouvait voir qu'il y avait une carte qui était posée. Sur la carte, il y avait une inscription étrange « Take care to don't loose your Happyness. »
Une fois que j'avais pris du papier-cadeau pour l'emballer, je m'étais demandé si je devais laisser la peluche dans la cage ou si je sortais cet innocent doudou et que je n'emballais que lui. Ainsi, je choisissais la deuxième idée, en plongeant ma main dans la cage, j'avais eu ce ressenti bizarre, ce pressentiment étrange, comme lorsque tu sens que. Tes pâtes vont déborder, cette intime conviction qui te dit que ça pourrait mal se passer. J'ai repensé à l'inscription sur la carte, pourquoi il y avait une majuscule à ce mot. Je l'avais déjà entendu, ce mot, certes je ne comprenais pas trop ce que la phrase signifiait. Une fois, j'avais pu assisté à un cours ou deux de cette langue. De manière étonnante, cette phrase avait été prononcée, je m'étais souvenu en partie de ce que ça signifiait.
Malheureusement ma mémoire me faisait défaut. Les souvenirs me disaient que ça signifiait « ... attention à ... pas perdre ta joie. »
J'avais posé la cage sous mon lit, je l'avais fermée à clé avec le cadenas qui trainait sur mon bureau. Il faisait sombre dans ma chambre, sûrement à cause de mes rideaux qui étaient fermés. J'avais décidé de les fermer quand j'étais entré avec la cage, comme si un sombre pressentiment m'intimait de les fermer comme si la cage ou ce qui y était craignait d'être exposé ainsi à la lumière du jour. En regardant la peluche, je m'étais dit qu'elle était étrange. C'était un petit lapin blanc avec absolument aucune tache, il était trop propre. Il étincelait de manière terne comme la nuit brille quand le jour ne se voit pas. Il était comme un ciel sans étoiles, dénué de toutes lumières. Il était très doux, juste le caresser donnait des envies de rêves, de sommeil. Il était très mignon. C'était sûr, il plairait à Rina.

J'ai couru, hors de la maison. J'ai peur. Tout me semble effrayant et sombre. J'ai tout d'abord cru que c'était un rêve ou pour mieux dire un cauchemar. J'ai l'impression d'être fixé à une toile. Il était une araignée sans l'être. Il tenait ma famille. Ces mâchoires terrifiantes menaçant de tuer tout le monde. Il a tissé sa toile. Elle nous a enveloppée. Si vite. Qu'on n'a pas pu le remarquer. Je regardais la fenêtre. Je suis dans ma chambre. Je n'ai pas compris ce qui nous est arrivé. Tout avait pourtant si bien commencé. Comment est-ce que tout a pu basculer de manière aussi dramatique ?
Ça n'aurait jamais dû se passer comme ça. Si seulement je n'avais...

Tout le salon avait été décoré, les couleurs étaient vives, la pièce respirait la joie et le bonheur. Le soleil s'était levé, couvrant d'une lumière jaune et agréable, le salon.
Tout était prêt pour fêter les 11 ans de Rina, mon adorable petite sœur. Nous avions mis des ballons colorés au plafond, des banderoles « Joyeux Anniversaire ». Nous étions encore tôt, dans quatre heures nous mangerions pour le milieu de journée, ma sœur ne se réveillant souvent ni tôt ni tard ça devait nous laisser encore une petite heure pour finir de décorer, même si la table était mise, nous avions disposé dessus une belle nappe jaune citron, de l'argenterie et d'autres décorations pour faire de ce jour, le plus beau de son année. Car tel est l'esprit de la famille pour les anniversaires.
On avait invité plusieurs de ses amis. Cette journée allait être agréable, enfin, elle aurait dû...
Le moment des cadeaux était venu..
Je lui ai tendu le paquet cadeau et elle l'a ouvert, à peine après avoir entrevu une oreille du lapin ses yeux étincelaient et elle a dit :
« Tu- tu m'as réellement offert ça Raiden ?, disait-elle avec une légère larme de joie qui perlait au bord de ses yeux, un lapin en peluche...
- Oui, je savais que ça t'plairait Rina, disais-je en lui caressant ses longs cheveux blonds, j'ai réussi à te trouver une adorable peluche, c'est pas ce que mérite mon adorable petite sœur ?
- Aww t'es trop chou
- Humhum, je me suis raclé la gorge, si nous sommes tous solennellement réunis aujourd'hui c'est pour fêter la perte d'une année d'espérance de vie chez l'existence unique qui me sert de petite sœur ou comme nous le disons plus normalement... Rina... Joyeux Anniversaire !
- Je remercie mon idiot d'excentrique de frère pour ce touchant discours d'anniversaire et pour son merveilleux cadeau en forme peluchique.
- Merci, j'espère que tu passeras une merveilleuse journée, disais-je en sortant gentiment de la salle où se passait la fête.
- À plus. »
Je suis retourné dans ma chambre et là je me suis rendu compte de quelque chose. Quand j'ai offert le lapin peluchesque à ma sœur, ses yeux brillaient. Comment une peluche pouvait avoir des yeux scintillants ? Ça m'inquiète.
J'ai entendu un cri venant du salon. Je suis allé dedans. Il n'y avait plus personne, les invités sont partis ou plutôt ont disparus.
Il n'y avait plus que ma sœur. Je suis allé en vitesse dans ma chambre, la cage s'était ouverte et le cadenas cassé.
En revenant dans le salon, j'ai vu le lapin déchiré comme si une créature avait été enfermée dans la peluche, et qu'en sortant elle l'avait détruit.
Les coussins étaient retournés, de l'autre côté de la pièce, toute la pièce était sens dessus dessous, de la table, renversée, aux armoires et étagères étendues au sol.
Puis, je l'ai vue, ou plutôt je les ai vues, de grandes marques, comme si des griffes avaient traversé le salon, d'énormes griffes, et enfin mon regard s'est posé sur elle.
J'ai senti quelque chose sur ma joue, je l'ai touché du doigt, c'était liquide en le regardant je me suis rendu compte que c'était du sang. J'ai cligné des yeux, ça n'était pas rouge c'étaient des larmes. Je pleurais mais mes lèvres étaient étirées car je souriais. Je devenais fou.
Mon estomac se retournait, mon cœur était sens dessus dessous, j'étais renversé par l'image que j'avais sous les yeux, je m'étendais sur le sol.
Le trou béant dans sa poitrine, j'ai accouru à ses côtés, je n'ai pu que l'entendre dans un dernier soupir souffler la dernière once de vie et un « grand frère je t'aime ».
Soudain j'avais une interrogation pleine de douleur et de tristesse qui venait à mon esprit... pourquoi ? pourquoi moi ? pourquoi pas moi justement ?
Je suis allé chercher du réconfort auprès de ma mère, elle seule pouvait me réconforter maintenant que personne n'était...
Elle n'avait pas pu être elle aussi tuée. C'était impossible. Je cherchais dans tous les coins de la maison. Dans tous les recoins. Il n'y avait traces. Ni d'elle ni de quiquonque. Mais, avais-je une mère, je n'avais plus de souvenirs avec tout à coup. Que faisais-je ici ça n'était pas ma maison, avais-je une maison ? Étais-je réellement moi ?
Ça devait être un rêve, un cauchemar, une mauvaise blague, un maléfice. Je suis allé à la salle de bain, j'ai pris une serviette. À quoi servait de vivre si l'on n'était pas vivant ?
J'ai accroché la serviette, puis je m'y suis accroché. Et laissé pendre.

Sans regrets ni interrogations, j'ai commencé.

HappynessOù les histoires vivent. Découvrez maintenant