Quand il se réveilla, le jour s'était levé, et sa lumière hivernale lui piqua les yeux. Sa tête était lourde et migraineuse tant il avait pleuré. Il sentit une main se poser gentiment sur son épaule, et une petite voix l'interpeller. Il revint brutalement à lui et se redressa derechef.
Une jeune femme brune, emmitouflée dans une immense doudoune bleu canard le regardait avec un air mêlé d'inquiétudes et de surprise.
— Carole ! Qu'est...Que ? Qu'est-ce que tu fais là ?
Carole Tevier n'était autre que celle qui l'avait accompagnée dans son travail depuis quatre ans bientôt, sa directrice de thèse. La surprise passée elle plaça ses mains de chaque côté de ses hanches, le détaillant avec un œil inquisiteur.
— Je te retourne la question. Ne me dis pas que t'as dormi là quand même !
Une moue coupable d'enfant se dessina sur les traits d'Orion, et il finit par avouer :
— Hum... Si. J'ai travaillé tard et je m'en suis pas rendu compte...
Carole leva les yeux au ciel et échappa un lourd soupir.
— J'en étais sûr !
— Pourquoi t'es là ?
— Tu m'as envoyé un message à minuit le jour du réveillon de Noël. Je me suis inquiétée...
— Tu peux parler ! L'année dernière tu m'as envoyé un mail à 4h du mat' le 1er Janvier.
La brunette pouffa avant de rétorquer :
— Moi ce n'est pas pareil, je suis une cause perdue.
Orion échappa un petit rire, suivi bientôt par Carole. Cependant, le sourire de la jeune femme se fana très vite et un air plus soucieux le remplaça. Elle retira sa doudoune et poussa une chaise pour s'asseoir à côté de son apprenti. Elle le regarda longuement, le sondant de ses grands yeux bleus, avant de demander avec bienveillance :
— Ça va ?
— Oui...
La crédibilité n'avait jamais fait autant défaut à Orion. Il avait les cheveux en pagaille, les vêtements froissés, les yeux rougis et la peau moite. Il vit dans son regard que son mensonge ne prenait absolument pas. Il sentit une grosse boule se former dans sa gorge.
Lui et sa tutrice avaient tout de suite été très proches. Elle était brillante et savait obtenir le meilleur de lui. Leur façon de réfléchir et de travailler s'était tout de suite accordée. Orion avait énormément de respect pour elle, et elle avait su l'accompagner et le guider au mieux. De plus, peut-être était-ce parce qu'elle avait à peu près le même âge que Gaïa, mais il avait beaucoup de tendresse pour elle, et elle savait très vite toucher sa corde sensible. Il ne put lui mentir plus longtemps. Les larmes commencèrent à lui monter aux yeux et il finit par lui confier piteusement :
— Pas trop...
Le regard de Carole s'attendrit. Elle respira profondément, et d'une voix posée et douce, elle reprit :
— Bon. Orion. Je ne sais pas ce qui est arrivé dans ta vie privée mais... Je suis contente de constater que ça n'a pas eu d'impact sur ton travail. Les résultats de ces dernières années, et notamment ceux obtenus ces derniers mois sont très positifs. Je n'en attendais pas moins de toi. Nous en sommes bientôt à la fin est tu as remplis parfaitement ta mission. Je ne m'en fais pas pour toi de ce côté-là.
Orion hocha la tête, le regard rivé au sol.
— Merci...
— Cependant, je ne voudrais pas que tu me tombes en miettes dans les mains avant la fin.
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Prière à une étoile
RomanceOrion est rentré un soir d'averse et depuis sa mère ne le reconnait plus. Gaïa le sent abattu et inconsolable mais ne connait pas la source de son chagrin et le jeune homme ne lui confit rien. Un jour qu'elle s'assigne pour mission de ranger la cham...