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« Ecrire, n'est rien de moins qu'une façon de parler sans être interrompu. »

« — Un infirmier viendra vous chercher dans quelques minutes

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« — Un infirmier viendra vous chercher dans quelques minutes.
— Merci. »

Il est 14h23 et à ce moment précis tu dois certainement être entrain de me maudire pour ne pas prendre tes appels, tu te demandes sûrement pourquoi je ne suis pas dans ce lit à tes côté à partager nos sushis du mercredi. Tu te demandes si je t'abandonne, si ta maladie a fini par avoir raison de nous, si elle m'a poussé à te quitter comme tu le crains en secret.
Et bien, oui. Oui, ta maladie aura fini par nous séparer, mais pas de la façon dont tu le pensais.

Tu sais, j'aimerais pouvoir te dire tout ça en te regardant dans les yeux mais les voir se remplir de larmes serait bien trop douloureux.

J'ai alors décidé de t'écrire et je sais à quelle point tu aimes me lire. Pardonne moi si je ne respecte pas toutes les règles d'écriture, si je passe d'un temps à l'autre, d'une personne à l'autre, si je vais dans tous les sens mais quand mon cœur parle de toi je perds la raison.

Tu connais notre histoire puisque tu l'as vécu, d'ailleurs je me demande comment, je me demande de quelle façon tu dépeindrai ces moments, nos moments.
Ici c'est à travers moi que tu vas revivre notre histoire.

Je me souviens du samedi de notre rencontre comme si c'était hier, absolument rien n'allait dans ma vie, je venais de faire mes adieux à ma mère avant de me rendre dans une des réserves de l'hôpital subtiliser une boîte de curare.

«  - Putaaain! »

Voila le premier mot que je t'avais adressé, j'étais énervé, j'en voulais à la terre entière, j'en voulais à cette voiture qui nous avait foncé dessus quelques mois auparavant plongeant ma mère dans un profond coma, j'en voulais à cette infirmière qui était incapable de me donner ne serait-ce qu'une seule bonne nouvelle, je m'en voulais à moi de ne pas avoir su éviter cet accident, et je t'en voulais à toi, à toi et à ton putain de fauteuil de m'avoir foncé dessus.

« — Oui, bh doucement hein! Monsieur est en tord et se permet en plus de ça de se la ramener ? On aura tout vu ! »

Je restais muet, surpris, surpris qu'une personne hausse le ton sur moi. J'avais desserré mes poings avant de les sortir de mes poches et retirer ma capuche.

« — Tu attends quoi pour t'excuser ?
— J'suis pas en tord j'm'excuse pas, c'est aussi simple que ça. »

Là, c'est toi qui avais perdu ta langue , tu ne disais rien, tu te contentais de balader tes yeux sur ton fauteuil comme pour me montrer qu'il existait.

« — J'l'ai vue ton putain d'fauteuil roulant c'est pas parceque t'as pas de jambes que tu te dois d'être conne.
— J'ai des jambes pauvre idiot, c'est juste qu'elles sont..
— Hors service, contrairement à ta langue.
— Impoli, insolent, aucun tact, bh punaise t'as vraiment rien pour toi.
— J'ai mes jambes c'est déjà ça. »

Pluie d'amourOù les histoires vivent. Découvrez maintenant