Partie 2 : Chapitre 5

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Chapitre 5 : Effet Jacuzzi

Bon sang qu'il avait eu peur ! Il pensait que tout recommençait, que les mêmes scènes se répétaient, comme un piège qui se refermait sur lui inlassablement. Il pensait qu'une fois encore, il allait perdre l'homme qu'il aimait comme un fou, qu'il allait devoir choisir entre arracher le pansement d'un coup ou opter pour la facilité, au risque d'en souffrir d'autant plus. Il préférait mille fois que Akaashi lui en veuille parce qu'il ne connaissait pas les raisons de son choix, plutôt que le voir s'éloigner de lui au fil des jours et le perdre finalement à tout jamais. Quand ses iris avait vu son ex avec Hourtois, oui, Bokuto avait eu la peur de sa vie.

Après le câlin, il s'était faufilé dans sa chambre, évitant soigneusement son meilleur ami, qui au final l'avait rejoint jusque dans la douche. Cette situation était dure, compliquée et profondément douloureuse pour Kotaro. Il savait que sa reconquête portait petit à petit ses fruits, touchant presque le cœur de Keiji, mais les dernières semaines sans lui avait été éprouvante, c'était le moins qu'on puisse dire. Dans sa poitrine tambourinait encore à tout rompre son cœur presque guéri. Ce dernier était affolé aussi bien par la crainte à ce que Akaashi reste en France, que pour l'envie d'embrasser follement le rédacteur ; parce que ses lèvres lui manquaient atrocement. 

Nu sous la pommeau de douche, enfermé dans par les murs en verre de la cabine, la buée séparait Bokuto de son meilleur ami, encore muet. Le gris actionna l'eau chaude, qui dégringola immédiatement après sur sa peau, sortant la petite pièce de son silence plus que significatif. Si Kotaro était silencieux, alors il n'allait pas bien.  

— T'as essayé de passer en lousdé, l'accusa Tetsuro, son regard ancré sur son téléphone. 

— J'avais juste besoin de prendre une douche, j'avais peur que quelqu'un y aille avant moi, nia le hibou.

Kuroo rit un peu, décrochant ses iris de son portable pour fixer la paroi embuée. Bokuto était un piètre menteur... Puis, le noiraud reprit :
— C'est ça ! Sinon, t'as rien à me dire ? qu'est-ce qui te met dans cet état ?

T'es chiant à tout remarquer...》pensa Kotaro, même si en même temps ce n'était pas très compliqué.

Le truc, c'était que seul Kuroo osait toujours lui demander ce qui n'allait pas. Avant, Keiji le faisait aussi. Avant... 

Kotaro sut qu'il était vain de feindre sa jovialité habituelle, alors, il dévoila tout, d'un souffe désespréré :
— J'ai... j'ai vu... Keiji avec Hourtois...

— Mhh, oui ! le journaliste français ? Eh bien, c'est normal, ils sont confrères ?

Bokuto hocha la tête à l'affirmative, l'eau mouillant ses beaux cheveux gris et noir, désormais.

— Alors ? Incita Kuroo.

— J'ai eu un coup de flippe... Je pensais qu'il lui formulait une nouvelle fois son offre. Et d'un coup, je me suis vu sept mois auparavant. Tu sais... si je l'ai quitté, c'était pas de gaieté de cœur ?

— Je me doute, commenta le chat noir.

— Ni par immaturité. Peut-être un peu par égoïsme...

— C'est déjà beau de le reconnaître.

— J'ai rompu parce que je sais qu'une relation à distance ne me conviendrait pas. J'ai trop besoin de son attention ; au quotidien. Que ses yeux soient braqués sur moi, que son sourire me hurle son amour et que ses mots me rendent plus amoureux chaque jour. (Il fixa le carreau abricot où le shampoing de Keiji était posé.) Je l'ai quitté parce que j'allais être jaloux, méfiant, sur son dos en permanence. Je me voyais déjà lui poser toujours les mêmes question : 'T'es avec qui ?', 'Tu fais quoi ?', 'Je te manque pas ?', 'Pourquoi tu n'as pas répondu à mon message ?', 'Je te dérange, peut-être ?', dit-il, tout en se lavant les cheveux frénétiquement, comme voulant chasser ces questions qui fusaient les unes après les autres dans sa tête. Je l'aurais étouffé et au final, c'est lui qui m'aurait certainement quitté. (Il eut un silence, durant lequel, Bokuto laissa l'eau sous le pommeau de douche et où Kuroo ne pipa mot) T'imagine... (Bokuto éteignit l'eau, ouvrit la porte de la cabine, jouant avec son poignet avant de prendre la serviette que lui tendait son ami) Je suis pas ce Bokuto, je suis pas méfiant et possessif. Mais je me connais, suffisamment en tout cas, pour savoir que j'aurais gâché notre relation si nous étions trop éloignés... Et putain, que ça m'a fait mal de rompre avec lui ! T'as pas idée ! Je veux pas le refaire ! Je l'aime et je veux que cette fois se soit pour de bon entre nous ! Mais si jamais, il envisage encore de travailler en France (il enfila un boxer), il va encore essayer de me convaincre (cette fois, son torse fut recouvert d'un tee-shirt ample en même temps que ses mots) et l'idée est plutôt tentante... Mais mon choix restera le même et tous mes efforts pour que notre couple fonctionne tomberont à l'eau. (Le gris se tourna vers Kuroo) Tu comprends ?

Noce d'ArgentOù les histoires vivent. Découvrez maintenant