Chapitre 30

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TROIS ANS PLUS TARD

- Zo dépêches-toi, on va être en retard. Le train part dans une demi-heure ! s'exclama Sam en regardant l'heure sur son téléphone d'un air inquiet
- J'arrive pas à fermer ma valise, répondis-je
- Assis-toi dessus.
- C'est ce que je fais mais ça suffit pas !

Je me tortillais sur ma valise depuis plusieurs minutes et accompagnais ma tentative de la fermer à l'aide de mini-sauts pour mettre plus de poids dans la zone désiré... mais en vain.

Sam reposa son sac au sol et couru me rejoindre. En un coup d'œil, il réalisa que seule je n'irais effectivement pas plus loin. Il était également trop tard pour tout ressortir et faire un tri. Il m'aida donc à me relever, avant de me soulever du sol pour me prendre dans ces bras. C'est ensemble, qu'il nous laissa retomber sur la pauvre valise qui ne pouvait désormais plus rivaliser avec nos deux poids.

Toujours cramponnée à Sam et toujours en train de rire dû à la surprise, c'est lui qui libéra une de ces mains pour attraper la fermeture éclair. Il ferma la valise et déposa un baiser sur ma joue avant de me laisser me relever.
- Allez, maintenant dépêches-toi de prendre mon sac et on s'en va. Je m'occupe de la brique qui te sert de valise, s'amusa Sam
- Merci mon chéri, répondis-je avec une voix aigüe, presque moqueuse, sachant très bien qu'il l'aurait pris de toute façon.

Heureusement, l'Uber que nous avions commandé nous avait attendu garé devant la porte. Malgré ça, c'est pourtant en courant presque, mais définitivement à bout de souffle, que nous arrivâmes à la gare. Pile à l'heure pour grimper dans le train avant qu'il s'en aille.

C'est sans cesser de rire, que nous nous installâmes sur nos sièges.
- C'est décidé, la prochaine fois c'est eux qui viennent nous voir, m'exclamais-je en respirant encore très fort
- À chaque fois tu dis ça, mais l'argument de la chambre d'ami gagne toujours.
La tête de Sam était posé à quelque centimètres de la mienne. Son sourire était doux et ses yeux ne me quittaient pas.

Je relevais l'accoudoir qui nous séparait et me rapprochais de mon fiancé pour pouvoir m'adosser contre lui. Il m'accueillit entre ses bras et laissa ses mains se rejoindre sur mon ventre avant de poser sa tête contre la mienne.
- On a qu'à déménager.
- Déménager où ? Quitter Paris ? demanda-t-il
- Pourquoi pas ?
- Et ton boulot ? Tes amis ?

En haussant les épaules, je continuais de réfléchir à voix haute.
- Je pourrais ouvrir mon propre cabinet. De toute façon, c'est plus pareil là-bas depuis que Nora est partie faire son tour du monde avec Ludo. Je n'aurais plus de Charles sur le dos et je pourrais t'engager pour être ma secrétaire sexy.
Sam se mit à rire, un peu trop fort face au wagon silencieux, mais se reprit avant de me répondre :
- Le tout en portant des habits un peu trop serrés et en laissant quelques boutons de ma chemise ouvert ?
- Tu lis dans mes pensées.
- Et ça te manquerait pas ? Nora, le bar ?

Je commençais à réfléchir plus sérieusement à cette hypothèse. Je laissais mes yeux s'aventurer en direction de la petite fenêtre, où le monde semblait disparaître à peine l'avais-t-on aperçu.
- Si, probablement. L'idéale serait de l'ouvrir avec elle, le cabinet. Elle embarquerait probablement Ludo avec.
- Ah vous êtes comme ça toutes les deux ? Vous seriez prêtes à arracher ce pauvre homme au travail de toute une vie ? répliqua-t-il amusé par mon projet utopique
- Melody pourra reprendre la suite quand elle rentrera enfin de sa tournée. Et il pourrait le garder et même le franchiser. Comme ça, lui aussi peut nous suivre !
Riant de plus bel à ma logique imparable, Sam ne put qu'admettre que j'avais raison. Enfin, à sa manière.
- Tu as vraiment pensé à tout, ma parole !

Tout en renversant ma tête pour pouvoir voir son visage, je lui offris mon plus beau sourire à l'envers en guise de réponse. Il était évident que tout ça était un beau rêve. Il ne serait peut-être pas facile à concrétiser, mais il n'était pas irréalisable pour autant.

Si sûre d'elleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant