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Déception.

Je n'aime pas le mot déception.

Il désigne un sentiment que je n'aime pas.

Un sentiment d'échec.

Un sentiment d'impuissance.

Un sentiment d'abandon.

Je n'aime pas le sentiment de déception.

On le connaît tous d'une certaine façon.

Une haut commandé qui ne nous va pas comme sur le mannequin de la photo.

Un cadeau tant attendu que l'on n'a jamais reçu.

Un voyage qui n'a pas été aussi extraordinaire que ce que l'on espérait.

Bref, dans la vie de tous les jours, déception à petite dose.

Un léger sentiment d'avoir été trompé.

C'est pour toutes ces raisons que je n'aime le mot déception lié à une personne que j'aime.

Une personne en qui j'ai confiance.

Car en résulte alors une douce souffrance.

Qui ne fait que s'enhardir avec le temps.

Le temps de réaliser que l'on n'est pas en colère.

Le temps de réaliser que l'on n'est pas triste.

Le temps de réaliser que l'on est juste déçu.

Je n'aime pas le mot déception et je l'évite comme la peste.

Je lutte et je proteste.

Je me raisonne,

Puis m'ordonne,

Que non ! je ne suis pas déçue,

Et que c'était simplement un peu inattendue.

Que cette personne ne m'a pas blessé,

Qu'elle ne m'a pas laissé tomber,

Qu'elle ne m'a pas abandonné,

Parce que –

Parce que –

Parce que sinon,

Que reste-t-il ?

La déception n'est pas la colère.

La déception est pire encore.

La déception ronge et abime,

La déception anéantit le sublime,

Détruit nos convictions les plus intimes.

La déception est le dégoût.

La déception est l'écœurement.

La déception est la tumeur maligne,

Qui nous pousse à amputer l'organe qui n'est plus viable.

C'est quelque chose dont on ne se remet pas,

Mais aussi quelque chose que l'on n'oublie pas.

Car maintenant que je te regarde,

Là où autrefois je voyais honneur et bonté,

Je ne vois plus qu'horreur et lâcheté.

Là où autrefois je voyais une sœur et une amie,

Je ne vois plus qu'une illusion décrépie.

La colère pardonne où la déception est fatale.

Je n'ai même plus envie de me battre pour toi,

Je n'ai même plus envie de me lever pour toi.

Car là où j'aurais donné ma vie sans hésiter,

Tu m'as tout simplement ri au nez.

La confiance est un don unique qui ne se retrouve pas,

L'amitié est un précieux trésor qui ne se compte pas.

Mais ce n'est pas que de ta faute,

Je l'admets volontiers.

Je t'aimais plus que tu ne m'aimais.

Tu comptais plus que je ne comptais.

Ne t'en fais pas,

Je ne referais plus la même erreur.

Ainsi, je suis déçue de toi,

Et jamais cela ne changera.

Pensées d'une filleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant