Rock me

30 0 0
                                    

Je suis là. Pourquoi j’y suis ? Moi-même je ne peux pas répondre à cette question… La seule chose que je sais, c’est que j’y suis. Et j’y suis bien. Cela fait plusieurs jours que je viens ici. Je me pose sur ce pont assise, en tailleur, et je ne fais rien. Je peux rester quelques heures comme ça. Aujourd’hui il fait particulièrement froid. 

Je regarde l’eau… Elle m’invite à aller vers elle. A cette période de l’année l’eau ne doit pas dépasser les 5°C. Elle se détériore de jours en jours. Il y a 10 ans elle était bleue et belle, aujourd’hui elle est d’un marron presque vert. Des cygnes et des canards jouent ensemble un peu plus loin. Ils se trouvent juste à côté d’un magnifique bateau, des touristes montent dedans. On peut les reconnaître facilement avec leurs appareils photo. 

Je regarde autour de moi, voiture, passant, bus. Toutes ces choses me poussent encore plus à aller rejoindre cette eau. 

Je vois une veille femme devant le berceau d’un petit bébé. Elle porte un chapeau très coloré, trop à mon goût. Elle rigole, elle a l’air heureuse. Elle fait partie de ces gens à avoir la chance d’être heureux et croyez-moi ils sont rares ces gens-là. À côté d’elle se tient un homme, il doit avoir la trentaine, avec un manteau de velours et un ventre bien rond. Près de lui se trouve une jeune femme, blonde, fine, très jolie. Ils doivent bien avoir 10 ans d’écart. J’en déduis qu’il doit être riche. Ils se tiennent la main, et sourient. Eux aussi doivent être heureux. Plus éloignées d’eux, des personnes discutent, assis sur un blanc public. Ils fument. J’aime m’intéresser aux autres ! Mais les discussions des plus intelligents me donnent mal à la tête et celles des moins cultivés m’ennuient.

Je ne critique pas ma vie. Mon père aussi est « riche » mais la seule chose que je demande c’est d’être heureuse. Je l’étais avant mais malheureusement c’était avant. Pourtant selon certaines personnes pas très larges d’esprit, j’ai tout pour être heureuse, un père qui m’aime plus que sa propre vie, des notes pas trop mauvaises, la meilleure école du pays et tout le reste. Il n’y a pas si longtemps, j’étais une fille qui n’avait peur de rien, je m’amusais et profitais de tout, mais tout a changé du jour au lendemain. 

De l’autre côté de la rue se trouve Big-Ben. Son cloché résonne. Un, deux, trois, quatre, cinq. Cinq heures de l’après-midi, une période de la journée où les rues sont bondées. Les voitures se bousculent, il n’est pas rare d’assister à quelques accidents. Tout ceci m’exaspère. Je lève ma tête vers le ciel, des nuages gris le surplombent. Il ne va pas tarder à pleuvoir. 

Devant moi au loin se trouve un parc. Il est immense, des arbres d’un vert émeraude contournent un lac avec une fontaine. Des gens si promènent. Ils restent sur les chantiers dessinés. Je n’est encore jamais vue personne franchir les barrières de sécurité. A part moi et ma mère bien évidement. 

Ma mère… Je pense que si elle serait encore là et n’était pas partis, j’irai un peu mieux. Je me confier souvent a elle. Elle était comme une sorte de meilleure amie a qui vous pouvez tout dire sans qu’elle vous juge. Mais il y a 3 semaines, elle est partie en voyage d’affaire, son avion c’est craché et elle est morte sur le coup. Ça m’a totalement détruite… Je me rappelle, elle me disait tout le temps : « fonce et ne laisse pas les malheurs de la vie, même les pires, gâcher ton existence car nous avons que une vie et il faut profiter à fond. » J’avais réussi à me reprendre, mais je repense souvent à elle. 

Une goutte d’eau me sort de mes pensée, ça y est-il pleut. Comme tous les jours, je reste encore 10min sous la pluie. Je regarde ma montre, 17h45. Je dois prendre une décision, aujourd’hui ou demain, ou peut être après-demain. Je me lève, regarde le vide. Que me reste-t-il ? Mon père… quoi d’autre ? Plus rien. Je m’avance. Je commence à pleurer. Je me retourne une toute dernière fois. Mon dernier souvenir de la ville de Londres. Certaines personnes commencent à me dévisager. Je tends mes bras, je m’apprête à me laisser tomber. 

Alors que j’avancer doucement, un garçon, presque du même âge que moi, brun m’intercepte. Il me fait reculer. Je le regarde. Je ne le connais pas mais je lui saute dans les bras et pleure toute les larmes de mon corps. Il me regarde essuies mes larmes et me dis : « il ne faut jamais faire ça, dit toi que ta vie vaut toujours la peine d’être vécus. »

Un éclair se fait entendre, il me prend sous sa veste. Je ne sais pas qui est ce garçon, et pourtant je lui confis une confiance indescriptible. Un deuxième éclair. Je sursaute, je ne vois plus rien, je ne sens plus rien.

Je re sursaute, et ouvre mes yeux, je regarde autour de moi, des murs blanc, une fenêtre ouverte, mon père au-dessus de moi me murmurant : « rendors toi, c’est rien, chuuuut ». Je le dévisage ne comprenant pas encore ce qui c’était passé. Je suis submergé par la peur et le doute…

Encore et toujours ce maudit rêve.

Vous avez atteint le dernier des chapitres publiés.

⏰ Dernière mise à jour : Feb 13, 2015 ⏰

Ajoutez cette histoire à votre Bibliothèque pour être informé des nouveaux chapitres !

Rock meOù les histoires vivent. Découvrez maintenant