32: Réveil à ses cotés

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Ce furent les rayons du soleil qui traversaient ma fenêtre qui me réveillèrent. En effet j'avais oublié de fermer mes rideaux la veille.

Lorsque je me rendis compte que je ne pouvais pas bouger, je me rappelai instantanément ce qu'il s'était passé la veille avant que je n'aille dormir.

Je me retournai alors lentement en évitant de faire trop de bruits puis tombai sur le visage endormit de Livaï. Il était si proche de moi que je pouvais sentir son souffle rebondir sur ma peau.

Furtivement, je levai difficilement ma tête pour apercevoir mon réveil. Il était sept heures dix.

Merde l'école !

Je m'empressai de secouer Livaï pour le réveiller ce qu'il fit assez rapidement.

___Hum... Quoi ?

___On est jeudi je te rappelle qu'il y a cours aujourd'hui.

Il se redressa doucement en frottant ses yeux avec le revers de ses deux mains. Il planta son regard métallique dans le miens pendant plusieurs secondes avant de me faire un bisou sur la joue puis de se lever en reprenant ses affaires qu'il avait plié et posées sur mon siège la veille.

A ce moment là, j'aurais pu parier toute ma vie sur le fait que ma tête devait avoir prit la couleur d'une tomate bien mûres.

Ce fut d'ailleurs à cet instant qu'une question me traversa l'esprit : « mais en fait, comment puis-je considérer officiellement ma relation avec Livaï ? » « Etions-nous ensemble ? Juste des amis ? Juste une élève proche de son professeur ? ».

Bon je pouvais très sûrement éliminer la dernière option, une élève ne dormirait pas avec son professeur. Il ne fallait pas être un génie pour le deviner, même un gosse de cinq ans pouvais le savoir.

Voyant que le noiraud attendait au milieu de la pièce, habits en main sans trop savoir quoi faire, je lui indiquait d'aller dans notre salle de bain que je lui montrai par la même occasion afin de se préparer tandis que je m'habillerais dans ma chambre.

Chose faite, on se retrouva en bas à table. Ma mère avait visiblement préparé le petit déjeuné. Il y avait des toast tout frais sorti du grille pain, du beurre de la confiture et quelques croissants.

___Livaï je me suis permis de vous préparer un thé noir, comme je sais que vous aimez ça, ma mère lui tendit une tasse de thé avec précaution pour éviter de le bruler. Et toi comme d'habitude, un chocolat chaud.

Je lui souris en prenant ma tasse entre mes deux mains. Pour une fois qu'on était un peu en avance.

___Merci beaucoup madame, et vous pouvez me tutoyer, lui sourit à son tour le noiraud.

___Fais-en de même alors, lui répondit-elle en s'asseyant en face de nous. D'ailleurs vous avez bien dormi ? Nous demanda-t-elle soudainement.

Pourquoi j'avais l'impression que cette question sous-entendait qu'elle nous avez vu dans mon lit ? Elle se faisait des idées ?! En même la situation pouvait effectivement bien se prêter à ce genre d'hypothèse.

___Oui, merci et toi ? Répondit à ma place Livaï comme s'il avait compris mon silence.

___Très bien merci.

Un blanc prit place entre nous. Et je ne comptais clairement pas être la personne qui allait y mettre fin. A tous les coups j'allais encore sortir un truc gênant ou débile, il valait donc mieux que je reste muette.

___J'emmènerais Ryuu avec moi en cours ce matin si ça ne vous dérange pas ? S'adressa mon voisin à ma mère.

___Evidemment que non, mais dépêchez vous il est déjà huit heure moins le quart.

Tandis que je regardai ma montre, le plus vieux de nous deux se leva puis emmena sa vaisselle à levier pour commencer à la laver.

___Lassez donc vos affaires je m'occuperais de tout laver, le stoppa ma mère en s'adressant à nous.

___D'accord, encore merci pour l'hébergement et la nourriture. S'inclina le noiraud tandis que j'enfilai déjà mon manteau et mes chaussures, prête à partir, mon sac de cours en main.

___Reviens donc quand tu veux, notre porte sera toujours ouverte, elle lui sourit avant de nous ouvrir la porte d'entrée.

On la salua brièvement puis nous précipitâmes vers son véhicule. Ça allait être limite pour arriver à l'heure mais ce n'était pas pour autant impossible.

Une fois dans la voiture, le noiraud la démarra puis nous partîmes en direction du lycée.

___Au fait Livaï... Je commençai sans trop savoir comment aborder le sujet.

___Dis-moi ?

Son air doux et attentif malgré le fait qu'il soit concentré sur la route me surpris un peu. Il était vrai que j'étais habituée à sa personnalité blasée, mais depuis la veille, il avait l'air plus ouvert, je l'avais même vu rire.

Et aborder le sujet de notre relation me faisait peur, et s'il se renfermait à cause de ça ? Et si je me faisais des idées ?

___Qu'est-ce qu'il y a ? Tu ne te sens pas bien ? Il se tourna vers moi alors qu'il venait de s'arrêter à un feu rouge.

___Non... C'est pas ça. Je me demandais juste... Je veux dire comment je dois voir notre relation ? Je suis quoi pour toi ? On est quoi l'un pour l'autre ? Je suis perdue...

Ses yeux s'agrandirent quelque peu puis un doux sourire naquit sur ses lèvres, son regard se fit lui aussi plus doux, il avait l'air d'être attendrit par mes paroles. Ce qui me déstabilisa encore plus.

Il reprit le volant en main vu que le feu venait de reprendre sa teinte verte.

___Et toi, comment me vois-tu ? Comme un prof ? Comme un ami ou plutôt plus qu'un ami ?

Même si je m'attendais à cette question, je fus tout de même surprise. De plus, je savais très bien ce qu'il sous-entendait par « plus qu'un ami ».

Voyant que je réfléchissais, il émit un léger rire de satisfaction, comme si au final il était heureux de me voir hésiter à ce point.

___Ecoute, si tu veux on se retrouve ce soir devant le porche et allons en discuter au café d'Hangi ? Me proposa-t-il tandis qu'il se garait non loin du bahut.

___D'accord... Mais saches que je ne te vois pas comme un simple prof !

Une légère teinte rosâtre prit place sur ses joues et il détourna légèrement son regard du miens.

___Bien, allons y. C'est pratique je t'ai en dernière heure, on pourra s'attendre plus facilement.

Je lui souris puis nous sortâmes de son véhicule pour rejoindre notre établissement.

Avec étonnement je me rendis compte que pour une fois depuis pas mal de jours, j'arrivais presque en avance. Ce que remarquèrent directement ma petite bande d'amis qui s'étaient précipités pour venir me saluer après mon entrée dans la cours.

___Yo comment tu vas ? Me demanda mon meilleur ami, un grand sourire perché aux lèvres.

___Ça va, ça va et vous ?

Ils me firent tous leur petit "bien" puis nous partîmes à l'intérieur pour notre première heure de cours. Je le sentais déjà mais je savais déjà que ça allait être compliqué de ne pas stresser toute la journée.

À force j'allais m'y habituer.

PROFESSOR ACKERMANOù les histoires vivent. Découvrez maintenant