CASSIOPÉE
Il y avait comme des sons qui résonnaient. Des cris, d'abord. Cela embrumait mes sens comme si on m'avait privé de mes aptitudes à réagir. Un océan dans lequel je divaguais, me portant d'un endroit à un autre sans réussir à réellement s'accrocher quelque part.
Les cris ont cessé, plus tard. Ce n'était plus que des mots, parfois autoritaires, parfois chuchotés tout bas.
Qu'est-ce qu'il se passe ?
J'avais beau essayer de comprendre, le concept même de penser me paraissait étrange.
Chaque fois que je voulais penser à un visage particulier, celui-ci s'effaçait instantanément.
Pourquoi ?
Ce seul mot flottait en boucle autour de moi.
J'ai cru voir Severus, mais il a disparu.
J'ai cru voir Katelyn, mais elle a disparu.
J'ai cru voir Harry, mais il a disparu.
J'ai cru voir Hermione, mais elle a disparu.
J'ai cru voir Aïden, mais il a disparu...
Et finalement, j'ai vu Drago, mais lui aussi s'est évaporé.
Où suis-je ? Dans une sorte de réalité parallèle ? Et pourquoi seule ? Pourquoi n'y a-t-il pas un seul bruit, pas un seul courant d'air..?
• • •
Quand j'ai recommencé à entendre de nouveau des sons, je ne suis pas bien sure d'avoir immédiatement compris.
C'était net, régulier, apaisant, même si tout de même assez pénible à endurer. Qu'est-ce que c'est que ce bordel ?
- De l'évolution ? fait une voix, je crois la connaître.
Peut-être est-ce quelqu'un que j'ai connu ? Même si je ne saurais l'identifier. Un homme ? Même pas forcément.
- Non, répond une autre.
L'autre aussi est grave. Mais moins agréable. Plus sèche, détachée. Je ne dois pas connaître celui là.
- Cela fait trois jours... il faudrait peut-être se préparer à-
- Non !
Le hurlement me donne une sensation étrange. Et le bruit régulier s'emballe. Puis se calme de nouveau, avec le silence. Plus de cris.
Des tapements, comme des pas, et rien, de nouveau.
- Je t'en supplie... je t'en supplie...
Cet homme, il n'a pas l'air parfaitement heureux. Sa voix est brisée, en quelques sortes.
• • •
À part le son régulier, je n'avais rien entendu de plus pendant un moment. Et puis j'ai commencé à avoir mal. Dans le dos, surtout. À la tête aussi...
- Chut, chut... à chuchoté l'homme.
Je sentais de la chaleur, sur mon front, une sorte de caresse. C'est agréable. Vraiment...
- Ça va aller... Je reste près de toi, promis. Je ne pars pas. Je ne pars plus...
Je n'avais pas la moindre idée de l'identité de la personne, mais je me sentis étrangement rassurée, même si la douleur persistait.
- Je crois qu'elle souffre, reprend l'homme.
- Si c'est le cas, c'est une bonne chose, répond la personne détachée de tout à l'heure. Cela signifie qu'elle se réveille. Je vais dire à une infirmière de venir.
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Au cœur du brasier
FanfictionLes années ont passé. À Londres, tout est d'une normalité presque ennuyeuse. Les sorciers, comme les moldus, vivent en paix. Mais, malgré cela, deux âmes sont toujours brisées, et se cherchent désespérément, même si elles ne veulent pas l'accepter...