Sa grand-mère devait guetter notre arrivée, car elle ouvre la porte d'entrée avant même que je ne coupe le contact.
— Ma chérie, te voilà ! crie-t-elle en trottinant pour nous rejoindre.
Elle serre fort sa petite-fille contre elle, puis me toise de haut en bas alors que je m'extirpe à mon tour de la voiture.
— Qui est ce beau jeune homme que tu me ramènes ? questionne-t-elle, le regard malicieux.
Je retiens un gloussement. La dame n'a pas la langue dans sa poche.
— Bonsoir, madame.
— Je te présente Niall, le meilleur ami de Skye. Il ne vit pas loin d'ici.
— Un Écossais ! Je savais que tu avais bon goût, ma Ciara.
La voilà qui vient me prendre dans ses bras. Ciara éclate de rire devant mon air ahuri.
— C'est un ami, seanmhair. Ne te monte pas le bourrichon.
— Niall, vous restez dîner j'espère ?
— Merci de votre proposition, mais je suis attendu.
— Quel dommage ! Ma petite-fille n'emmène jamais d'homme ici d'habitude, et vous êtes tout à fait mon genre.
— Grand-mère ! s'exclame Ciara.
— Quoi ? J'ai encore des yeux, je te signale. Appelez-moi Eilidh, voulez-vous ? Vous resterez bien prendre un petit remontant, quand même ?
— Je ne saurais refuser une si charmante invitation, Eilidh, déclaré-je.
L'aïeule saisit mon bras et m'entraîne dans sa demeure, sous l'air médusé de Ciara.
Les murs en pierres apparentes, avec les poutres sur le plafond et le feu qui crépite, confèrent une atmosphère chaleureuse à la maison. Une peau de bête aurait pu se trouver par terre que cela ne m'aurait pas étonné. Non loin trône une immense table en bois brut. J'imagine aisément Ciara et sa famille installées autour pour de grands repas. Eilidh me lâche dans la cuisine pour ouvrir un placard
— Buvons à la santé des Écossais ! scande-t-elle en attrapant une bouteille.
Oui, madame !
— Si vous me prenez par les sentiments ! Je ne refuse jamais un verre de Scotch.
— Parfait, jeune homme. Vous êtes un vrai, vous. Ciara, celui-là, je l'aime bien, affirme-t-elle.
Elle nous sert une bonne rasade. Au moins, je serai dans l'ambiance en arrivant à ma soirée.
— Buvons aussi à l'anniversaire de ma petite fille, annonce-t-elle.
— Ah oui ? T'aurais dû me dire, glissé-je en feignant l'ignorance.
— Oh, pas la peine d'en faire toute une affaire... balbutie-t-elle.
— Ça te fait quel âge ?
— Vingt-cinq.
— Mais... T'es jeunette !
Cette boutade me vaut un coup de poing dans l'épaule. Je râle par principe.
— Pff... T'es à peine plus vieux que moi, j'suis sûre, rouspète-t-elle.
— De cinq ans. Tu me dois le respect. Sinon, joyeux anniversaire ! J'ai une idée de cadeau.
Qui a eu le temps de germer depuis que Skye m'a glissé l'information.
— Déjà ? Te sens pas obligé.
— Ça me fait plaisir. Que diriez-vous, mesdames, que je vous prenne en photo ensemble dans un endroit de cette maison que vous aimez ? Je sortirai deux exemplaires et je les ferai encadrer.
VOUS LISEZ
ღ ℬ𝓸𝓷𝓷𝓲𝒆 ℋ𝓲𝓰𝓱𝓵𝓪𝓷𝓭𝓼 ღ
RomancePositionnez la mécanicienne pétillante près du photographe tourmenté. Déconnectez leur part d'ombre, puis pansez toutes leurs blessures. Réparez leur cœur avec un florilège d'émotions et beaucoup de tendresse. Attisez les braises, jouez sur la frust...