Chapitre •I• one shot story

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|crédits aux artistes des photos ci-dessus, si quelqu'un a une idée de qui il s'agit veuillez me prévenir
(@applepiefasna sur twitter pour la photo d'en bas). Je préviens aussi de mentions de sujets qui pourraient déranger certains lecteurs.|

|Nox: déesse de la nuit.
Nótt: personnification de la nuit.
Kakos: mal, mauvais.|

"Voyez-vous, il y a un an jour pour jour, un homme est mort…"
Si j'avais eu un dollar pour chaque histoire farfelue que j'ai dû écouter ou apprendre au fil de mes années, j'aurais été bien riche. Mais cette histoire était différente, je pouvais le ressentir, je pouvais le voir. J'avais été attiré par l'odeur inhabituelle de nicotine dans ce coin de la falaise, mais d'un regard j'avais compris que j'apprendrai plus sur cet endroit que je n'en ai lu dans les journaux.

"Ce village, si petit et discret qu'on en entend parler si rarement, si ordinaire et normal, si seul, si abandonné..."

Je venais de rencontrer cet homme, mais il ne semblait pas vouloir me laisser partir avant d'avoir écouté ce qu'il avait à dire. Sa voix était si calme, si apaisante, si douce et enfantine que je ne pouvais m'empêcher de rester à ses côtés.  Il tapa sa main sur le sol m'invitant à m'asseoir me réveillant ainsi de ma transe.
Cela devait être sa troisième cigarette depuis mon arrivée, il la porta à ses lèvres.

"Vous savez, on ne raconte pas grand chose sur nous, les villageois sont naïfs, se contentent du plus simple, acceptent le moins, prient tous les jours... rien de très passionnant à reporter.
De temps à autre, un étranger comme vous pointe le bout de son nez, soit par curiosité et fini par rentrer déçu, soit un quelconque accident a dû arrêter sa quête et il ne reste pas longtemps. On a quand même pu se faire un nom dans les journaux quelques fois, rien de très spécial, juste la mort inhabituelle de quelques habitants était suffisante pour se mettre des journalistes à dos.
Pourtant il y a un an jour pour jour, mi-juillet, le même temps de merde qui se répète."

Ces dernières paroles ne me semblaient pas adressées.
Il souffla laissant échapper une fumée grise à la lourde odeur. Tiens? Il sentait étrangement bon. Cet homme m'intriguait. Je voulais en savoir plus sur lui mais mon instinct me disait de m'en aller au plus vite, je ne devais rien savoir de lui où je le regretterais. Mais une force invisible m'empêchait de bouger.

"Je disais donc, mi-juillet comme aujourd'hui, le soleil, ugh, toujours si aveuglant et le ciel aussi bleu et clair. Étrangement il ne faisait pas chaud, non il faisait si bon, il faisait si... oh quel temps hideux il faisait. Voyez-vous, il y a un an jour pour jour, un homme est mort...

Oh! Oui! Cet éclat dans vos yeux, cette curiosité absente dans la vie de ses imbéciles est ce que je voulais voir. Vous êtes alors sans aucun doute digne d'une petite histoire.

Le mois d'avril ne s'était pas annoncé innocent comme toutes les années précédentes, et mon pauvre village en avait pris un gros coup sur les semences et le reste des récoltes. Une forte pluie avait tout ravagé. Qui aurait cru d'ailleurs que le destin se serait acharné sur un voyageur en cette journée d'orages et de tempêtes. Au début je n'en savais rien, mais les rumeurs circulent vite dans ce petit village, et en quelques heures seulement j'entendais parler de cet étranger qui avait déjà volé les cœurs de tant de jeunes femmes. Pour une journée entière tout le monde discutait la venue de ce mystérieux jeune homme dont la voiture était tombée en panne juste au carrefour de notre village.
La première journée je ne le rencontrai pas, j'avais décidé de trainer ici comme à mon habitude. La seconde journée non plus, il était apparemment venu prendre une commande au café puis il se retira directement, mais je travaillais en cuisine et le ratai. La troisième journée les commérages à son sujet ne cessaient pas et je le ratai encore, pris par la foule de gens qui l'entourait et lui posait des questions à ne plus en finir. Mais je pouvais entendre sa voix. Une voix si douce et masculine, le son que j'entendais à chaque mot prononcé faisait battre mon coeur la chamade et je ne voulais qu'une chose, l'écouter encore plus. C'est au quatrième jour que les étoiles se chargèrent de notre rencontre....
Soyez attentif!! C'est d'ici que commence ma véritable histoire..."

Cela me va bien.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant