One Last Mission T05 ~The Wars We Fight For| ✅

chapitre 45 : pardonnez moi, Seigneur

SARAH

Oui, elle en avait une larme à l'œil. Oui, elle était restée jusqu'à ce ce que le camion ai disparu dans une nuée de neige cinglante... Mais elle allait rester jusqu'au bout.

C'était sa seule famille restante et honnêtement, le seul qui l'avait jamais blâmé. Il aurait dû, il aurait pu... Mais il n'avait jamais ne serait-ce que sourcillé.

Après tout, il n'était pas vraiment dans la meilleure position de jugement...

Mais même.

Il allait lui manquer.

Comme elle lui avait dit ; il était un petit couillon impulsif, il était irrationnel avec une rage interne prêt à exploser comme une bombe à retardement, mais... Il était aussi l'une des meilleures personnes qu'elle avait rencontré. Un homme qu'elle était fière d'appeler un frère.

Sarah finit par souffler et fit demi-tour pour rejoindre l'abbaye. Elle avait encore des blessés sur les bras... Mais alors qu'elle n'avait fait que deux pas, sa vision fut capturée par la fumée qui se levait encore des tranchées, au loin.

Et elle décida d'y faire un tour.

***

Il n'y a rien de pire que le silence après une bataille. Le camp rasé de Halley sous le soleil de plomb du Nigeria était déjà une grosse catastrophe visuelle... L'odeur était encore pire... Elle n'oublierait jamais cette immonde odeur de chair pourri qui cuisait sous les cinquante degrés du climat. Un cauchemar duquel elle avait du mal à s'éveiller, même après tout ce temps.

Sauf que là, même si la neige avait repris le dessus et caché les traces, non, les flaques, de sang, l'aura, elle, n'avait pas disparu.

Sarah longea le côté et enjamba les différents cratères d'éclats, les bottines croquants la neige fraiche. Il n'y avait aucun bruit d'animal, aucun oiseau dans le ciel, aucune biche entre les arbres... Il n'y avait qu'une vaste étendue de rien et encore plus de rien.

De la désolation jusqu'à Naples.

Et qu'en était-il du restant des territoires Italiennes ?

Pourtant, ces hommes, non, ces monstres, qui s'en prenaient à absolument tout, n'avaient pas vraiment l'air de vouloir de ces territoires. Ils s'en prenaient à la vie humaine, comme une mission du diable qui consistait à effacer le travail du Seigneur de la surface de la Terre. Une quête aveuglée par la rage et la vengeance. La vengeance de quoi ? De ne pas avoir pu récupérer les mines au Nigeria ?

Sarah s'arrêta un instant lorsqu'elle buta contre un casque et s'agenouilla vers celui-ci. Une fois qu'elle en avait dégagé la poudre blanche, elle soupira. L'objet était fracassé en deux et avait encore des traces de cervelle dessus.

Si pour la plupart des hommes présents au front pendant cette nuit fatidique avaient dû se tuer à la tâche, littéralement, pour accomplir l'impensable et les repousser, le travail de Sarah, lui... Ne faisait que commencer, quand l'ennemi avait tourné le dos.

Cet endroit, respirait encore ce travail.

Acharné, ensanglanté, sale... Et sans fin.