18 ~ Douche torride

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Je retiens ma respiration en soulevant un bon paquet de fumier à l'aide de ma fourche. Les écuries ... Pourquoi faut-il toujours que je me retrouve à nettoyer les écuries ? Cet endroit empeste la bête et le purin, quelle horreur. Les chevaux sont des animaux si sales et répugnants. Je grimace de dégoût en jetant le contenu de ma fourche dans une brouette.

– Pourquoi est-ce qu'on se tape les écuries sérieux ? J'aurais préféré nettoyer n'importe quel autre endroit.

Je m'appuie sur le manche de ma fourche et me retourne vers Jean qui nettoie le box juste en face du mien. Aujourd'hui, tout le monde est de corvée nettoyage et personne ne s'entraine. Je suis donc contrainte de m'occuper des écuries avec Jean. Ce dernier ne prend même pas la peine de se retourner pour me répondre :

– Ils doivent probablement se dire que tu apprécies cet endroit après ta petite partie de jambes en l'air.

– C'est drôle ça dis donc. T'es jaloux, tête de gland ?

Il ricane tout en envoyant sa fourche pleine de fumier dans la brouette au milieu de l'allée. Il s'arrête un instant face à moi et me détaille attentivement de la tête aux pieds.

– Moi ? Jaloux ? De quoi voudrais-tu que je sois jaloux ?

Sa voix devient chevrotante et ses joues prennent une légère teinte rosée. Il se retourne rapidement pour masquer son embarras et continue à déblayer sa stalle.

– Ce n'est pas ce que tu disais à la fête de fin de l'entrainement, raillé-je. Mais peut-être que tu étais trop bourré pour t'en souvenir.

Jean se retourne, surpris, et fronce les sourcils.

– Qu'est-ce que tu racontes ?

Il ne se souvient donc pas de cette soirée ? Ou bien peut-être qu'il fait semblant de ne pas se souvenir ... Je fais volte-face et arbore un sourire narquois.

– Bah alors, tête de gland, on a abusé de la boisson ? Pourtant c'est mon truc à moi ça normalement.

Il semble mal à l'aise et toussote pour se redonner contenance. Son regard est fuyant et il semble soudain très impliqué dans le nettoyage de son boxe, enchainant les allers-retours à la brouette.

– Et qu'ai-je donc fait ? demande-t-il d'un air qui se veut nonchalant mais qui trahit son inconfort.

– Tu m'as sauté dessus, tu as voulu m'embrasser de force et tu m'as si gentiment proposé qu'on s'éclipse dans les écuries.

Il est désormais aussi rouge qu'une tomate et prend bien garde à me cacher son visage pour masquer son inconfort. Je ne peux m'empêcher de rire face à son malaise palpable. Je finis par me détourner de lui et recommence à ramasser le fumier.

– Comme quoi, je ne suis pas la seule à vouloir coucher avec tout le corps d'armée, ironisé-je.

Je l'entends grogner dans mon dos et enfonce ma tête dans mes épaules lorsque je reçois un mélange de crottin et de paille dans le haut du dos et sur la tête. Il n'a quand même pas osé faire ça ? Je me retourne vers lui d'une lenteur extrême et lui prépare mon regard le plus meurtrier. Jean est planté au milieu de l'allée, appuyé sur sa fourche, un sourire aux lèvres.

– Oups, je suis si maladroit, se défend-il.

– Alors toi t'es un homme mort, grommelé-je.

Je lâche ma fourche et fonce sur Jean pour le pousser de toutes mes forces. Il tombe les fesses en avant dans la brouette pleine de crottin et la brouette bascule sur le côté, renversant tout son contenu dans l'allée. Jean se redresse d'un bond, hors de lui.

A l'ombre des murs [Livaï x OC] | Wattys 2021 | Wattys 2022Où les histoires vivent. Découvrez maintenant