Ôde à ma liberté

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La beauté de son corps est incroyable. Quelque soit sa position.

Sa peau n'est pas uniforme. À certains endroits, elle est rugueuse, à d'autres elle est douce. Elle est l'enveloppe d'un esprit vif et également son reflet. Le corps de cette femme est tout en courbe. Volupteux. Doux. Ne serai-ce que son visage.

Qui sont ces gens pour se permettre d'enfermer la femme dans leurs propres standards ? Souvent irréalisables. Ce corps, que j'admire se tordre de plaisir et se cambrer si joliment, ne rentre dans aucun de leurs standards. Libre de toutes contraintes, ce corps est une œuvre d'art.

Mes yeux sont grands ouverts, je veux tout voir. Pétillants et plein d'étoiles, ils sont gigantesques. Je le sens. Je ne veux perdre aucun mouvement de ce corps qui se déplace. Ses courbes bougent, montent et descendent.

Des boursouflures, des cicatrices blanches dû au changement de morphologie, s'étalent sur sa peau. Si beau. Imparfait comme toujours. Mais tellement attirant. J'ai envie de la toucher, d'effleurer cette peau si belle et si proche.

Je n'ai pas ce droit, pour l'instant. La beauté de ce corps n'est pas une invitation. Cette femme est intouchable. Je ne peux que regarder. Admirer.

Oh, sa peau change de couleur. Son cou, son visage et ses oreilles deviennent progressivement rouges. C'est un rouge clair, presque rose. Le reflet de sa timidité actuelle. Ses sentiments sont visibles sur sa peau. De manière exceptionnelle, son corps exprime les sentiments de son cœur. Changement de couleur pour la timidité, la peur ou la tristesse. Frissons pour l'excitation, lorsque l'adrénaline circule dans le sang. La frébilité des membres moteurs durant un excès d'adrénaline et de dopamine est fascinante.

C'est exactement ce qui arrive à ce corps féminin. Ses doigts fins et légèrement tremblant s'activent et effleurent sa peau découverte. Les pupilles dilatées, elle observe. Elle bouge à nouveau et se retourne. Sa peau se froisse et se plisse à la manière d'un drap de satin. Mais en même temps, ce pli est propre à sa peau. La peau bouge lentement, au même rythme que les muscles qu'elle recouvre. Chaque mouvement fait mouvoir ses cicatrices plus ou moins visibles. D'origines variées, elles rajoutent un bijou à ce corps déjà scintillant.

Enfin j'approche mes doigts. Je plonge mon regard dans le sien, incroyablement grand. Ce regard, je le connais. C'est une autorisation. Mais mes doigts restent suspendus dans le vide. Je n'ose pas la toucher, de peur de la blesser.

Délicatement, elle prend ma main et la pose sur son plexus. Un soupir nous échappe à toutes les deux. Je touche enfin cette peau que j'ai tellement désirée. Nos organismes contiennent tellement de dopamine que ce simple touché, nous procure un plaisir intense.

Ma main glisse sur ses courbes élégantes. Sa tête part vers l'arrière, son cou est exposé entièrement. Elle est libre. Ce geste de plaisir le démontre complètement. Elle se sent libre. Par cet acte, elle m'affirme sa liberté. Je suis pareil, mais nous le sommes aussi à deux. Nous sommes libres à deux. Notre seul réelle attache dans cette vie, c'est l'autre. Cette liberté que l'on partage ne nous donne pourtant pas un statut de relation. Nous sommes juste libre.

Ici, au milieu de nulle part, on s'apprête à renouveler notre accord tacite. On s'apprête à réchauffer davantage nos corps. On ne peut pas se passer de ce contact. L'acte charnel est la marque de nos libertés unifiées. Devenu une seule liberté encore plus forte. Cette liberté fait battre nos cœur à l'unisson.

D'une certaine manière nous sommes dépendantes l'une de l'autre. Il n'y a qu'avec l'autre qu'on parvient à un tel degré de liberté, un tel taux de dopamine et d'adrénaline. Ces trois facteurs nous maintiennent en vie. Nous vivons toutes les deux pour cette sensation. Et cette femme est la seule à pouvoir m'apporter ces sensations, aussi intensément.

Je sais que si elle part en me laissant, je ne le supporterai pas. Je me laisserai juste mourir. Son corps, fait deux courbes m'a rendu accro. Je suis devenue folle de ce corps. Ce corps alangui, légèrement surélevé, à genoux face à moi, sur moi.

Assise sur mes fesses, mes mains touchent son corps, que j'affectionne plus que tout. Ses mains se joignent au miennes dans mon exploration. On glisse de son dos à son ventre. Puis on remonte juste sous ses seins. Je passe sur ses flancs et laisse traîner mes pouces à l'intérieur de ses hanches.

Son souffle s'accélère d'anticipation. Sa jolie poitrine monte et descend au rythme des mouvements langoureux de son bassin. Mes mains glissent encore plus bas. Vers l'intérieur de ses cuisses. Puis vers sa vulve. Elle s'est immobilisée, tremblante de d'impatience. Je suis aussi impatiente qu'elle.

Je veux lui offrir ma liberté sur un plateau. J'effleure cette partie plissée du bout de l'index. Elle se cambre soudainement. Tellement belle. Perdu dans le plaisir, je veux en voir plus. J'accentue mes caresses, sans réellement appuyer, j'élargis mon mouvement pour atteindre plus de zones.

J'approche mon doigt de l'entrée de son vagin. Mais elle attrape mon bras. Je lève la tête vers son visage. Ses yeux me défient, elle m'affirme sa liberté, son libre arbitre. Elle ne se soumet pas. Ça tombe bien, je ne lui demande pas. Et je suis pareil.

J'esquisse un sourire doux pour la rassurer. Pendant ce temps, ma deuxième main, que j'avais laissée sur sa cuisse, se déplace. Elle remonte et glisse sur ses fesses. Puis je laisse mes doigts redescendre le long de sa raie. J'atteinds l'entrée de son vagin. Il est dilaté.

Je commence par effectuer des petits cercles autour. Mes gestes restent lents. Ainsi je la ménage. Ma vulve, à moi, est aussi mouillée que la sienne.

L'effet qu'elle me fait est dingue. Quasiment incroyable tellement il est puissant. Je peux vivre sans beaucoup de choses mais pas sans elle. Ses mains, qui était jusque-là occupées à caresser son propre corps, se posent sur mes épaules.

Elle touche mes seins sans s'y arrêter. En revanche elle s'arrête en dessous. Elle les pétrit délicatement. Le visage de ma partenaire me scrute sans aucune gêne. Cela fait longtemps qu'il n'y en a plus entre nous. J'ai du mal à me concentrer pour continuer à la toucher.

Ses pouces et ses indexs font rouler mes tétons. Au même moment, le mouvement de mes doigts sur son clitoris la font sursauter de plaisir. Nous gémissons bruyamment en cœur.

Nous venons toutes les deux d'atteindre ce point de non-retour. Jouir devient notre priorité absolue. Au détriment de tout le reste. Une de ses mains viens faire un mouvement circulaire sur mon clitoris. Tandis que l'autre s'acharne sur mon sein. J'accélère les mouvements de mes propres doigts.

Soudainement elle jouit. La vision paradisiaque, que j'ai en face de moi, augmente encore mon plaisir. Elle s'est cambré à nouveau puis elle a laissé sa tête tomber dans le creux de mon cou.

J'ai ralenti mon mouvement alors qu'elle a accéléré le sien. Enfin ma jouissance explose. Et ses mouvements ralentissent enfin. Nous sommes tremblantes et dans un état second. La dopamine reflux doucement mais nous continuons de planer.

Libre et pourtant enfermées dans l'étreinte de l'autre. Nous nous sentons libres et heureuses, prêtes à affronter des montagnes ou des armées. Je ne vis plus que pour cette sensation de liberté et d'invincibilité. Elle aussi. C'est pour cela que si nous nous séparons un jour nous n'y survivront pas. Deux corps, unis en une seule entité, une seule âme, seules face au monde, nous sommes libres à jamais.

Ôde à ma libertéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant