Il était une fois, un royaume très lointain, où régnait un roi que tout le peuple adorait. Il vivait dans un immense château avec sa merveilleuse femme. Un jour, elle tomba enceinte, ils étaient comblés de joie. Malheureusement, comme dans tous les contes de fées, tout commence avec un malheur. Et le malheur qui s'abattit sur cette famille fut tragique. La femme du roi mourut en donnant naissance à leur tendre fille Diona. Même si le roi était dévasté par la mort de sa bien-aimée, il fut contraint par le conseil royal de se remarier immédiatement pour le bien du pays. Il épousa donc une belle femme nommée Katlaya, cette femme n'était pas plus vieille que celle qu'il venait de perdre, et elle était d'une grande beauté, en plus de posséder beaucoup de terre et de richesse qui allaient être bénéfiques au royaume. Comme après tout mariage royal, le devoir conjugal est de mise, et alors que Diona n'avait que quelques jours, son père engendra un nouvel enfant, auprès de sa nouvelle femme. L'avantage me direz-vous pour cette tendre Diona, est qu'elle ne connaîtra pas le même chagrin et la même douleur que son père d'avoir perdu sa femme, elle ne l'a jamais connu, et Katlaya s'occupera d'elle comme si elle était sa propre fille. Mais détrompez-vous. Katlaya haïssait d'ores et déjà Diona car elle serait l'aînée et serait donc prioritaire pour le trône. Après sept mois de grossesse, la nouvelle reine donna naissance à Myra prématurément, par chance, la mère et la fille furent bénies par les esprits et les deux n'eurent aucune difficulté des suites de cette naissance. Rassurez-vous, cette histoire ne sera pas à propos d'une belle-mère essayant de tuer la rivale de sa propre fille. Le roi étant un homme très sage, qui avait toujours gouverné avec sa femme estimant qu'une seule personne ne pouvait détenir le pouvoir à elle toute seule, fut voter un nouveau décret royal, qui autorisait les deux princesses à régner ensemble, et que si l'une d'elle souhaitait un jour se retirer de ce poste, la seconde place serait ainsi attribuée au mari de la princesse. Le décret stipulait également que si la princesse refusait le trône, elle condamnait sa descendance à ne pouvoir y accéder. Les princesses furent élevées ensemble pour régner sur le royaume de leur famille. Bien que Diona fut mise au courant très jeune que sa mère eut trouvé la mort en lui donnant la vie, elle estimait que, bien qu'elle fut triste de savoir qu'elle avait perdu sa mère, celle qui l'avait élevée était également sa mère. Katlaya avait appris à aimer la première fille de son mari, tant elle savait que sa propre fille aurait le droit de régner, tant elle savait également que les deux sœurs bien qu'ayant des mères différentes, s'aimaient comme si elles étaient deux jumelles. Quand elles étaient jeunes, on aurait pu croire qu'il fût vrai qu'elles soient jumelles, elles se ressemblaient assez. Elles possédaient la même taille, ainsi que la même gaieté sur leur visage. De plus, avec leurs cheveux bruns presque identiques et de même longueur, il était compliqué pour les servantes de ne pas se tromper de prénom. Une différence majeure résidait tout de même, c'était la couleur de leurs yeux, chacune d'elle avait hérité les yeux de leur mère. Ceux de Diona étaient d'un bleu aussi clair que la glace du Nord, quant à ceux de Myra, ils étaient d'un incroyable vert, aussi flamboyant que les feuilles de la jungle. En grandissant, il devenait de plus en plus aisé de les différencier. Myra s'était prise de passion pour l'art, elle connaissait la musique, savait peindre, dessiner, danser et chanter, alors que Diona de son côté, devint férue de livres et de connaissances. Elle passait son temps à lire, et à écrire, elle possédait une grande aptitude pour la science et en était très fière. Leurs personnalités différentes ne parvinrent à éloigner les sœurs l'une de l'autre, au contraire, c'est ce qui les rapprochait, elles trouvaient en l'une et en l'autre ce qu'elles même n'avaient pas et cela les fascinait. Ces personnalités ne marquaient pas seulement leur esprit, mais également la manière dont elles s'habillaient. Diona avait tendance à marquer la simplicité et l'élégance dans ses tenues, tandis que Myra adorait que ses vêtements reflètent son talent, elle portait donc des tenues extravagantes mais raffinées. Les deux jeunes femmes maintenant âgées de seize ans, furent contraintes à ne plus se laisser aller aux futilités et aux jeux, elles devaient se consacrer à l'étude du règne et surtout, devaient aller à de nombreux bals et rencontres pour trouver un mari. Elles ne se sentaient pas prête à affronter ce genre de situations, tant elles avaient trouvé leur place dans ce qu'elles aimaient faire. Diona aura tant voulu devenir professeur, et Myra voulait devenir une artiste. Cependant, elles ne pouvaient pas. Selon le décret, il devait obligatoirement avoir une de ces deux jeunes filles sur le trône pour perpétuer la lignée pure qui remontait à des siècles avant elles. Diona et Myra connaissaient la valeur de la lignée à laquelle elles appartenaient, et elles ne pouvaient se résoudre à l'abandonner, elles s'étaient alors fait la promesse que quoi qu'il arrive, elles n'abandonneraient jamais leur responsabilité. Après de nombreux et nombreux bals, Diona rencontra un homme, il était beau et fort, il venait d'un pays lointain et avait tant à offrir au royaume et à la princesse. Les deux amants tombèrent vite amoureux, ils partageaient une passion pour la connaissance qui les rapprochait encore plus. Ils se fiancèrent et se promirent que dès que Diona aurait atteint les dix-huit années, ils se marieront. Diona réalisa qu'elle pourrait accomplir son rêve de devenir professeur en élevant des enfants, elle fut comblée de trouver ainsi cet homme qui pourrait la rendre heureuse. Myra, bien qu'elle fut jalouse de sa sœur, était également heureuse pour elle. Elle demeura jalouse jusqu'au jour où, au mariage de sa sœur, elle rencontra elle-même un homme, qui lui tendit la lune et lui promit voyages et découvertes, et où elle pourrait montrer au monde son talent. Les deux princesses, bien qu'encore jeune, conclurent d'un nouveau pacte entre elles. Myra avait le droit de s'en aller, renonçant au trône, tant que Diona restait pour honorer leur lignée. Pour permettre à Diona d'accomplir son rêve, Myra lui jura que lorsqu'elle aurait des enfants, nulle personne ne pourra leur inculquer les connaissances que sa sœur, Diona, elle qui sacrifiait tout de même beaucoup demanda tout de même à Myra de raconter leur histoire au monde pendant ses voyages, qu'elle raconte l'histoire de leur lignée, et la pureté des promesses que ces deux sœurs se sont faites bien que séparées par le sang maternel, unies par les liens de la famille comme jamais ils ne pourraient croiser. Diona espérait faire connaître le royaume au-delà de ses frontières, et ainsi amener le commerce, et des mariages avantageux pour les membres royaux à venir. C'était également la manière pour Myra de continuer à faire partie de la vie du royaume, qu'elle puisse d'une certaine façon, aider Diona comme elles se l'étaient promis. Myra se maria à son tour, quelques mois après Diona, une fois ce mariage prononcé, la princesse avait donc l'intention de partir. Elle n'avait encore rien dit à ses parents, mais, de tout son cœur, elle espérait qu'ils comprendraient. Son père fut heureux de savoir que sa fille connaîtrait le bonheur, et qu'elle partagerait des merveilleux récits sur le royaume, mais pour Katlaya, il en fut tout autrement. Soudainement, cet amour qu'elle avait vu naître chez elle pour Diona, s'évapora, elle refusait que cette princesse puisse gouverner le royaume sans Myra. Katlaya se croyait de taille à pouvoir faire cesser les idées que ces deux jeunes demoiselles avaient déjà établies, elle tenta de faire assassiner le mari de Diona, de cette manière elle ne pourrait être autoriser à régner seule, c'était sans compter que les princesses avaient tout prévu depuis le départ. Lorsque le tueur se fit voir dans les appartements du couple, nul n'était là, hormis des chevaliers prêts à appréhender le tueur, et tous les moyens furent bons pour faire parler ce voyou. Il avoua sans beaucoup de difficultés la personne qui l'avait engagé et Katlaya fut à son tour arrêtée. La femme fut exclue du palais ainsi que du royaume, et elle se retrouva seule, totalement désavouée. Sa propre fille n'avait plus que du mépris pour elle, et le peuple connaissait déjà la vérité, personne ne voudrait jamais l'aider. De plus, elle avait atteint un âge où nul ne voudrait jamais l'épouser à nouveau, et nul ne pourrait lui faire d'autres enfants. Elle fut contrainte de partir loin, dans les terres du Sud, où personne ne la connaîtrait. Elle trouva un travail dans le sud, et mourut quelque temps plus tard, dévorée par la culpabilité de sa cupidité et de sa seule envie de pouvoir, se rendant compte qu'elle avait gâché une belle vie qu'elle avait commencé à construire au palais. Les deux princesses prirent du temps pour discuter de cette situation, mais rien ne changea leurs plans. Tout était préparé, tout était établi, le conseil royal n'aurait d'autre choix que de l'accepter, et le roi lui l'avait déjà fait. Le jour où l'aventure de Myra commença, Diona l'accompagna jusqu'à son transport. Elle lui fit un cadeau, mais elle fit promettre à Myra de ne l'ouvrir que lorsqu'elle aurait franchi les frontières du royaume. Cette promesse fut faite, et Myra offrit également un cadeau à sa sœur. Elle lui fit faire la même promesse. Ainsi, Myra s'en alla, avec son mari, elle abandonnait derrière elle le trône, mais elle gagnait ainsi la possibilité d'une vie heureuse et remplie d'aventures. Diona, quant à elle, ayant accepté son destin et possédant assez de sagesse pour reconnaître que ses rêves seraient quand même réalisés, fut heureuse et rencontra également le bonheur. Quelques jours plus tard, lorsque Diona fut certaine que Myra avait quitté le pays, elle ouvrit le cadeau que sa sœur eut caché dans sa chambre, il était trop grand pour tenir dans les mains alors elle avait prévu à l'avance. Myra de son côté ouvrit également le cadeau qui lui avait été fait. Une note allait avec celui-ci : « Puisses-tu ne jamais oublier ton parcours, ceci t'aidera à t'en souvenir. ». Le cadeau offert par sa sœur n'était autre qu'un journal vierge, qu'elle devrait remplir à mesure de son aventure et de ses découvertes. La note que Myra avait laissé à Diona pour son cadeau était : « Puisses-tu te voir ainsi comme je t'ai toujours vue, et puisse le royaume savoir à quel point il est chanceux. ». Après avoir lu ce magnifique mot, elle observa longtemps la peinture que sa sœur avait faite d'elle. Elle l'avait peinte reine, entourée d'une famille magnifique, avec le décor qu'elle chérissait plus que tout, la bibliothèque. Ainsi finit l'histoire de Myra et de Diona. Et elles vécurent heureuses, eurent beaucoup d'enfants, et chaque promesse fut tenue.
