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ET DANS LES LARMES DE CEUX QUI VIVENT, JE LAVE LE SANG DES ▬▬ MARTYRS ▬▬
‣ S03E05 petit spoiler
La salle était spacieuse et richement décorée. Emeraude n’était pas habituée à ce genre d’architecture. Sans doute aurait-elle été capable de mieux l’apprécier si les circonstances dans lesquelles elle était entrée en ces lieux n’étaient pas aussi terribles.
Devant elle, le roi se tenait. Avachi sur un haut trône au rembourrage vermeil et armatures d’or dont le dossier dépassait derrière lui, il ne semblait guère préoccupé par ce qu’il se passait dans la pièce. La peau flasque de son visage ridée s’amassait en des coussins de graisse là où son poing droit appuyait sa joue.
Le bras appartenant à ce poing était plié et son coude, posé sur une des extrémités de son siège, semblait soutenir tout son corps. Sa position froissait par endroit la longue robe blanche qu’il portait dont l’éclat faisait ressortir ses ternes cheveux longs et gris ainsi que sa barbe broussailleuse. Entre eux, ses yeux éteints semblaient fixer un point que nul ne pouvait voir.
Il n’a absolument pas l’air d’être un roi, s’était dit Emeraude en entrant dans la pièce à la suite du major Erwin Smith lourdement enchaîné et de soldats des brigades spéciales. Ils se tenaient à présent derrière lui, les mains jointes dans le dos et la tête haute pour montrer leur respect au monarque. Avec eux, quelques gradés comme le représentant de la garnison Dot Pixis étaient aussi présents.
— Démanteler le bataillon d’exploration, commença le blond d’une voix forte, priverait l’humanité de son fer de lance or ce n’est pas le bouclier qui abat l’assaillant mais l’arme brandie contre lui.
Elle était derrière lui et ne pouvait donc pas voir son visage, tout comme quelques minutes avant où, dissimulés par les murs de leur cellule respective, ils avaient dû se contenter d’une courte conversation.
Mais son dos en disait long sur ce qu’il avait enduré. Ses omoplates tendaient une chemise tâchée de terre et de sang. A genoux dans une position humiliante au milieu de tous ceux se tenant debout, son bras était attaché lourdement dans son dos. Ses multiples chaines trainaient sur le sol autour de lui, pesantes. Tel le poids d’une nation.
— Imaginons qu’en cet instant, le mur Rose vienne à tomber, poursuivit-il. Ses habitants accourraient de nouveau se réfugier au sein de mur Sina. Mais les vivres, amenuisés par l’évacuation précédente, viendraient vite à manquer. Le peuple serait alors contraint de s’engager dans une lutte pour la survie.