D-Day

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                5h30, je suis à peine réveillé, à moitié endormis que je vais vivre mon premier combat. Entassé avec d'autres qui comme moi, ne savent pas ce qui les attend dès que la porte de cette barge descendra et ne nous fournira plus aucune protection.

6h30, l'opération commence. Les barges se rapprochent des falaises et plages normandes. De là où je me trouve, je vois des bunkers tout le long de la côte. Qui sait ce qui m'attend sur ces plages, moi, Arthur McPrice. Depuis quelques minutes, les navires ont commencé à bombarder avec un bruit assourdissant les fortifications allemandes appuyé par la combinaison des aviations anglaises et américaines qui larguent leur déluge d'acier sifflant à travers les nuages finissant leur course en s'écrasant sur le sol.

Soudain, plus aucun bruit à par celui des barges rebondissant sur l'eau et les chefs d'escouade expliquant le plan. Mon référent, c'est le capitaine William Jackson, il est grand et svelte. Son visage trahi malgré tout le fait qu'il soit encore jeune derrière ses allures d'adulte qui montre qu'en fin de compte, il y'a peu de véritables supérieurs expérimentés sur le terrain.

C'est le moment, les premières barges s'échouent sur les plages françaises et le carnage commence. A peine les hommes débarqués, les mitrailleuses allemandes nichées dans les bunkers et les surplombs déferlent leur flot de balles. L'artillerie allemande vient se rajouter au massacre en fauchant plus de malheureux sur cette plage. C'est à mon tour de débarquer dans cette eau déjà rougie par le sang de mes jeunes camarades qui n'ont pas eu de chance. Devant ce spectacle, je panique. Le capitaine m'attrape au niveau de l'épaule et me dit « Ne t'inquiète pas, tout ce que tu as à faire c'est de prier le bon dieu et de courir sur cette foutue plage et te mettre à couvert sous la butte au niveau des barbelés. ». Pour moi c'est plus facile à dire qu'à faire, mais cette forme de soutien me calme et me permet de me ressaisir.

La porte de ma barge s'abaisse et j'entends le capitaine donner le signal et me dit « on se retrouve là-bas ». Les premiers devant moi se font transpercer par les balles tombant sur moi. J'arrive à m'en dégager de justesse et commence ma course entre la vie et la mort. Sur ma lancée, j'en vois certains se faire couper en deux par les obus, d'autres se faire démembrer par les flots de balles. Je reçois une balle dans l'épaule mais essaie tant bien que mal de rejoindre les miraculés qui attendent les ordres. J'entends un supérieur crier « Mais ils foutent quoi les gars du génie ? On fait comment pour faire sauter ce barbelé sans eux ? ». Je lui réponds « il vous faut quoi exactement pour passer ? »

- Bah selon le plan ils sont censés venir avec des explosifs et faire sauter le barbelé mais à ce que je vois y'a personne dans mon champ de vision avec ça.

-Et si je retournais sur la plage en récupérer vous sauriez vous en servir ?

- Je pense oui.

-Je vais essayer de vous en ramener alors.

-Merci soldat.

Ni une ni deux, je cours retournant dans cet enfer d'acier et de chair à la recherche d'explosifs encore intacts. J'évite miraculeusement les balles jusqu'à un piège antichar où git un soldat du génie avec son matériel. Étant trop lourds je pense à le transporter en plusieurs fois quand se propose un soldat du nom de Charly Abrhams. Ensemble, nous ramenons le matériel jusqu'à la butte et le donne au supérieur sur place.

Supérieur et le personnage principal

-Vous avez fait comment sérieusement ? C'est impossible pour un soldat lambda de faire la moitié de ce que vous venez d'accomplir !

-Ce n'est pas pour vous couper dans votre joie mais il faudrait se dépêcher, de plus en plus d'hommes commencent à arriver et si on n'avance pas on ne pourra pas tous être protégés vous comprenez ? »

-Bien sûr, bon les gars aidez-moi à tout mettre en place, on fait péter ça et on va aller buter du bosch.

Sur ces mots, le groupe d'homme installe le matériel et fait exploser la ligne de barbelé créant ainsi une brèche dans les défenses allemandes.

Le supérieur

-Allez les gars on se bouge le cul et on va faire taire ces mitrailleuses pour arrêter cette tuerie.

Je rejoins alors le groupe d'assaillants fonçant sur l'ennemi retranché dans ses fortifications. Avec mon camarade Charly, nous décidons d'aller vider un bunker abritant un canon de 380mm, qui empêche nos navires d'avancer. Je lance une grenade dans l'encadrement de la porte puis entre avec Charlie en tirant dans tout l'espace du blockhaus. Quand la fumée s'est dissipée, nous voyons le carnage que nous avons fait aveuglément. Étant désormais vide, nous rendons inutilisable ce canon.

Une fois cela fait nous rejoignons notre bataillon qui se regroupait sur un petit monticule formant un semblant de colline. Le capitaine Jackson était en train de donner les consignes de la suite du plan.

-Bon les gars déjà bravo pour avoir survécu à tout cela mais maintenant pour pouvoir être tranquille, il faut qu'on arrive à repousser les boschs jusqu'à derrière leur ligne d'artillerie pour permettre au reste de troupes de débarquer sereinement et ainsi ne pas se faire repousser à la mer.

Nous nous remettons alors en route, poursuivant le combat qui déterminera l'avenir de l'Europe se jouant en ce moment même sous nos yeux. Sous le flot incessant des obus qui depuis environ 5 minutes ont recommencés à pleuvoir, je cours vers un cratère tout nouvellement créé par l'un de ces projectiles d'acier. Nous nous rassemblons en groupes de 5 à 10 personnes et lançons un assaut sur ce qui semble être un village. D'après les renseignements trouvés, les allemands ont déplacés leurs pièces d'artillerie qui étaient initialement sur la côte plus en arrière dans champs et ce sont ces mêmes canons qui fait pleuvoir cet enfer d'acier sur nous.

Avec mon escouade, nous nous dirigeons vers ce qui semble être un corps de ferme avec la grange à moitié détruite. En effet on peut observer les flammes se mêler à la fumée et monter dans le ciel par l'énorme trou dans le toit certainement causé par un obus. Nous prenons possession des lieux et regardons si la Wehrmacht décide de répliquer sur notre position. Nous entendons au loin des cris de soldats allemands se rapprochant de notre position. L'un d'entre nous monte à l'étage poser la browning sur le rebord de la fenêtre donnant sur la cour et les entrées des autres bâtiments.

Nous voyons les premiers allemands foncer vers les bâtiments non occupés pour se réfugier du flot infernal de balle de la browning qui venait de commencer à cracher son lot d'acier brûlant. Je m'occupe de monter les boites de munitions servant à ravitailler la faucheuse quand je sens le sol vibrer.

J'entends mon camarade qui était dans la cuisine hurler : « merde un stug !! ». Un chasseur de char venait d'entrer dans la ferme et commence à ouvrir le feu sur nous. Un tremblement se fait ressentir quand le sturmgeschütz tire sur la maison. Je retourne voir dans la chambre où se trouvait la mitrailleuse quand je vis avec stupéfaction qu'à la place se trouvait un trou béant dans le mur.

Nous essayons de tenir tant bien que mal notre position pendant que notre opérateur radio demande des renforts contre les forces écrasantes qui commencent à nous submerger.

Au bout de 10 minutes nous nous retrouvons avec nos dernières cartouchières et commençons à penser à ce qui va advenir de nous. J'entends au loin un avion qui s'approche de nous. Un P-47 nous survole une fois puis fais demi-tour et lance ses roquettes sur le blindé allemand.

Se retrouvant sans appui les allemands se replient et notre compagnie nous rejoins puis nous redonne de quoi nous réarmer. Nous continuons d'avancer vers la fameuse position où se trouvent les canons d'artillerie qui pilonnent la plage et les navires se rapprochant trop de la côte.

Arthur McpriceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant