Disclaimer : désolé à toutes les Sarah qui me liront ! Je n'ai rien contre vous ! :) Il fallait seulement trouver la méchante...
- Violence voici... John, Enzo, Michael, Sarah, Adrian, et Pablo.
Il énumère les prénoms en faisant le tour de la table. John est à ma droite et Enzo à ma gauche ; je connais désormais le nom de la personne assise en face de moi, et des autres gens. Cela ne change pourtant rien au fait que je n'ai aucune idée de ce que je fais ici, ni si Thaddeus a pris une décision permettant de quitter ce domaine au plus tôt.
- Voici Violence, soupire t-il.
- Violence ? Violenza ? s'écrie Sarah, la rousse à robe blanche.
Je serre les dents, peu ravie que mon prénom soit encore pris pour cible. Il n'a jamais été facile de jongler entre les apparences et la réalité, surtout lorsqu'on s'apelle Violence et que l'on a rien de très violent. Surtout lorsque Violence n'est pas un mot qui peut être décliné sous forme de prénom, comme Summer, Vanille ou Chicago. C'est le nom qu'a donné ma mère biologique à l'état civil ; Violence. Je ne sais vraiment pas comment ils ont pu accepter qu'un enfant porte ce prénom, mais au fil des années, je m'y suis faite - on s'y habitue, finalement.
- Oui, je m'apelle Violence.
Elle me regarde de travers.
- Ca aurait été trop compliqué de donner un prénom normal ? souffle t-elle.
- Mes parents trouvaient le prénom " Sarah " un peu trop basique, un peu trop normal, un peu trop... Sans personnalité, je souris. Alors ils ont choisi Violence.
Mensonge, mensonge, mensonge. Je n'ai pas eu de parents. Je ne sais même pas si ils ont été deux à choisir mon prénom. Ma remarque fait cependant sourire d'Adrian, assis à côté de Sarah, et il y a un grand silence qui tombe sur la salle à manger. Thaddeus soupire assez fort et des serveurs viennent apporter une tonne de plats, beaucoup trop pour nous huit, pour briser ce silence gênant. Non mais elle se prend pour qui ? C'est pas possible que les gens ici n'aie aucune respect les uns pour les autres ! A croire que Sarah est un prénom super joli... Nous commençons tous à nous servir dans un silence plus fort que le dernier concert auquel j'ai été, et mangeons en silence.
- Cela fait combien de temps que tu est arrivée ici ? me demande Adrian.
- Moins de vingt-quatre heures, je dis.
A côté de moi, Enzo avale de travers et tousse bruyamment puis fini par porter son verre de vin à ses lèvres avant de dire à Di Casiraghi :
- Nessuna perdita di tempo... ( T'a pas perdu de temps...)
-Credimi, sì ! Si prende tutto il suo tempo per darmi una risposta, je réplique. ( Croyez moi, si ! Il prend tout son temps pour me donner une réponse )
- Une réponse à propos de ? demande Adrian.
Je serre de nouveau les dents. Adrian jette un regard à Thaddeus, les yeux baissés sur son assiette, tranquillement en train de manger. C'est presque comme si il nous ignorait, comme si il était le roi et que nous étions ses sujets ; nous sommes seulement là pour lui tenir un peu compagnie, mais il ne prête pas attention aux conversations. Nous sommes sont divertissement. Et alors que les regards se tournent vers moi, Di Casiraghi relève la tête, un léger sourire au lèvres et son regard vert se pose dans le mien, froid comme le vent d'hiver qui s'infiltre sous votre peau en décembre.
- Sagen Sie ihnen etwas und es wird nicht nur eine Kugel im Lauf sein. ( Dis leur quoi que ce soit et il n'y aura pas qu'une balle dans le barillet )
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ULTRAVIOLENCE
RomanceViolence vit recluse à Carthage depuis trois ans, préparant le jour où elle ira à Palerme pour chercher des explications. Et ce jour est enfin venu. Thaddeus n'est pas le genre d'homme qui transpire la sécurité, la bienveillance ou l'amour. Plutôt...