Chapitre 28

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Dès que je trouvai enfin le sommeil, mes yeux croisèrent ceux de Giuseppe et Carmilla, et la douleur résonna à nouveau dans tout mon corps. Je n'arrivais plus à fermer les yeux sans revivre chacun de ces instants de souffrance. Il faisait une chaleur insupportable dans les dortoirs ; je me retournai, encore et encore dans mon lit dont les draps commençaient à se coller à ma peau. Je m'assis dans mon lit et massai les parties de mon corps encore douloureuses après mon cauchemar. Impossible de retrouver le sommeil après cela, aussi je sortis mon carnet d'écriture de ma valise et descendis dans la salle commune ; autant mettre à profit mon insomnie pour rédiger ma lettre à Tante Agathe. J'avais passé ma journée à méditer sur la question : allais-je ou non accepter la proposition de Mathilde et participer à la coupe du monde de Quidditch ?

En bas, tout était parfaitement calme, comme à chaque fois que je descendais en plein milieu de la nuit. Je m'installai au fond de la pièce, juste à côté de la grande baie vitrée qui menait sur les profondeurs du Lac Noir ; la lune éclairait parfaitement l'immense point d'eau et lui donnait une magnifique couleur vert émeraude. Juste à côté se trouvait un grand secrétaire sur lequel était disposé tout le nécessaire pour y écrire une correspondance : plumes, papier à lettres, enveloppes... Je sortis mon carnet et commençai à rédiger un brouillon de la missive que j'allais envoyer à ma tante. Comment pourrais-je justifier une absence de deux mois à mon entourage ? Il me faudrait une bonne excuse et quelque chose qui tienne vraiment la route. Je lui fis part de mon inquiétude et de toutes les interrogations qui entouraient la lettre de Mathilde. Je faisais une pause, admirant les créatures qui nageaient au fond du lac, tout en caressant la baie vitrée comme si j'espérais pouvoir les atteindre, lorsque j'entendis des bruits de pas descendre les marches des dortoirs.

-       Eh bien, Pandore, voilà bien longtemps que je ne t'ai vue ici, en plein milieu de la nuit, me dit Drago d'un air étonné.

-       Je n'avais peut-être pas très envie de te croiser, lui dis-je en me levant, récupérant mon carnet qui se situait sur le secrétaire.

-       Ça, ce n'est pas très gentil, me dit-il d'un ton narquois.

-       Parce que tu l'es, toi, gentil ? Arrête ton char deux secondes, Drago ; tu m'ignores depuis, quoi, un mois ? Un mois et demi ? Et tu descends ici, comme une fleur en me parlant comme si tout ceci ne s'était jamais produit ? Si tu as honte de m'adresser la parole devant les autres, alors ne le fais pas du tout, c'est préférable.

Je passai à côté de lui sans même lui jeter un regard, et me dirigeai vers les escaliers des dortoirs ; je préférais encore finir d'écrire ma lettre dans mon lit que de continuer à discuter avec lui une seconde de plus. Il m'attrapa par le bras et me fit pivoter vers lui ; je détestais cette manie qu'il avait de faire cela à chacune de nos conversations.

-       Pourquoi faut-il que tu sois toujours aussi chiante, Lancelot ? Je te rappelle que c'est toi qui m'as envoyé balader quand je suis venu te faire part de mon inquiétude avant ton départ.

-       Oui, et je suis venue te voir pour m'excuser...

-       Laisse-moi finir. Ton beau discours a été retranscrit dans tous les journaux, et on ne parlait que de ça au Ministère de la Magie. À cause de ton amour inconditionnel pour ces sales moldus, mon père m'a sévèrement sanctionné ; parce que tu n'as rien trouvé de mieux que de porter ce satané bracelet que je t'ai offert. Évidemment ma mère l'a reconnu sur la photo qui illustrait tous ces articles qui ne parlaient que de toi.

-       Je crois que j'ai rarement vu quelqu'un d'aussi con ! Je n'y peux rien si ton père est un psychopathe, mais ne t'en fais pas, je vais te le rendre, ce maudit bracelet.

La renaissance des LancelotOù les histoires vivent. Découvrez maintenant