Le dernier Noël de Phoebe

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La nuit de ce 24 décembre au soir était glaciale.

De la givre résidaient sur les voitures garées aux bords de routes, et les flaques d'eau avaient été transformés en blocs de glace, auxquels Phoebe prenait grand plaisir à briser avec ses pieds, chaque fois qu'elle en croisait un. Des rayons de lumière provenant de la Lune éclairaient avec pâleur la brunette, qui ressemblait d'une façon troublante à un ange.

Il ne lui manquait plus que les ailes, et Kelly aurait fini par croire que sa fille allait finir par s'envoler dans le ciel obscur.
Les Osbornes marchèrent quelques minutes avant de sonner à la porte des Walters, qui étaient de grands amis à eux et avec qu'ils avaient projeté de passer le réveillon de Noël ensemble. Le fils des Walters, Thomas, se trouvait dans la même classe que Phoebe, mais tous deux ne se parlaient pas souvent. Pourtant, Thomas Walters plaisait beaucoup à Phoebe, mais celui-ci ne semblait pas lui prêter beaucoup d'attention.

La porte s'ouvrit, et apparut une jeune femme, toute souriante. Jolie, blonde aux yeux bleus, une robe de soirée de bon goût, Madame Walters était le typique cliché de la mère au foyer moderne, quoique Madame Osborne l'était aussi. Peut-être était là la source d'une aussi bonne entente entre les deux mères.

- Kelly ! Miles ! Phoebe ! Comment allez vous ? s'exclama la jeune femme. Joyeux Noël ! Entrez, entrez ! Vous arrivez pile à l'heure, ma parole ! L'entrée vient tout juste de sortir du four. Thomas, m'a beaucoup aidé pour la cuisine, aujourd'hui. Je lui ai fait prendre quelques cours, aux précédentes vacances.

Les Osborne entrèrent dans le vaste hall, déposèrent leurs manteaux ainsi que le champagne et le bouquet de fleurs dans les mains de Monsieur Walters avant de s'asseoir dans le grand canapé noir en velours du salon. Thomas et Phoebe, quant à eux ; se tenaient debout, ignorés du groupe de grandes personnes. Les deux enfants se regardaient, l'air embarassé, devant un tel silence. Monsieur Walters, au bout d'une quinzaine de minutes, se tourna finalement vers eux.

- Vous avez l'air de vous ennuyer, tous les deux ! Thomas, pourquoi ne montrerais-tu pas ta chambre à cette jolie demoiselle ? proposa t-il d'un ton réjoui et amusé.
- Oh non, je n'ai pas tellement envie. Il n'y a rien à l'intérieur. Est-ce qu'on pourrait sortir dehors ? Des amis m'attendent, ce sera mieux que de rester ici. L'économie ne nous intéresse pas, à vrai dire, déclara Thomas d'un ton décontracté. Enfin, pour ma part.
- Je veux bien si Phoebe est d'accord, répondit Monsieur Walters en adressant un regard interrogateur à la brunette.
- Oh... oui, oui, je veux bien, ça ne me dérange pas, acquiesça Phoebe. Franchement, l'économie ne m'intéresse pas non plus.
- Eh bien, nous vous disons à plus tard ! s'exclama Monsieur Osborne. Pas de bêtises, hein ?
- Ceci étant, revenez d'ici une heure, la dinde sera prête, ajouta Madame Walters.

Thomas et Phoebe hochèrent la tête, n'écoutant pas vraiment les recommandations assomantes de leurs parents respectifs. Ils sortirent de la maison, emmitoufflés dans leurs larges manteaux et chaudes écharpes. La brune leva les yeux au ciel, les lampadaires aux néons jaunes lui procurant sur son champ de vision, de minuscules étincelles, lui faisant un peu mal à la tête.

- Mes amis ne sont pas de l'école, mais ils sont très gentils, dit Thomas pour la rassurer.
- Qu'est-ce qu'on va faire, là-bas ? demanda avec curiosité Phoebe.
- Ah, les voilà ! fit Thomas sans répondre à sa question, les apercevant au trottoir de la route d'en face. Hey, salut tout le monde ! J'ai emmené Phoebe, une amie de l'école. Elle est très cool.

La bande de garçons se consultèrent, l'air sceptique. La petite fille se sentit aussitôt mal à l'aise. Elle ignorait pourquoi ils se regardaient comme cela. Elle avait l'impression de ne pas avoir été mise courant de quelque chose, en venant accompagnée avec Thomas. Derek, le plus grand parmi les sept garçons, croisa les bras.

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