Dangereux amour

Chapitre 1

Nous sommes en ce moment en pleine saison hivernale au Japon, les arbres avaient perdus leur feuillage orangé, certaines feuilles mortes volant encore à certains endroits de la ville. La neige n'avait pas encore commencé à tomber dans les rues de la ville de Tokyo mais, le froid, lui, était bien présent. La population était habituée à des temps aussi durs en hiver et ne se privaient tout de même pas de sortir entre amis quand leur temps libre n'était pas aussi inexistant. Les habitants de Tokyo étaient tous habillés de sorte à braver le froid, portant bonnet, écharpe, longs manteaux de fourrure. Certains bravaient les routes dangereuses pour se rendre au travail en voiture, tandis que d'autres, prenaient les transports en commun, ou même partaient au travail ou au lycée à pied afin de ne pas prendre trop de risques inutiles. En effet, de toute manière, les Japonais ont un style de vie bien différents des Occidentaux, la pression sociale étant bien plus élevée, ainsi que la compétition, les étudiants, ainsi que les ouvriers mettaient tout leur cœur à l'ouvrage, travaillant dur afin d'avoir une certaine classe sociale, un excellent travail, un excellent mode de vie, ce qui poussait parfois les plus jeunes à l'irréparable, s'ôtant la vie seul, parfois même à plusieurs.

Qui suis-je moi dans tout cela me demanderiez-vous ? Eh bien, mon nom est Kaeya Yuki, je suis étudiant mais... je ne suis pas un étudiant réellement ordinaire. Je suis non seulement un assassin, mais aussi, je suis atteint de bipolarité. L'un ne va pas sans l'autre, la bipolarité a causé ce meurtre dont je viens de vous parler. Je suis donc victime de ma propre constitution, de ma propre personnalité. Voici mon histoire sans intérêt pour vous, comme pour la plupart des personnes sur cette terre.

Nous sommes le 21 janvier 2019, l'aube se levant en reflétant les premiers rayons du soleil polaire sur les vitres des immeubles situés juste en face du mien, donnant un paysage orangé dans toute la banlieue de Yokohama. Mon immeuble était l'un des plus neufs qui avait été construit à proximité du centre-ville, je m'y plaisais assez bien, je me situais non loin de mon petit café favori qui se trouvait au coin de la rue, ainsi que de mon lycée privé. Je détestais ce lycée mais je n'avais pas vraiment le choix de m'y inscrire, mes hypocrites de parents ayant usé d'un énième chantage affectif ou financier afin de " m'offrir l'avenir radieux qu'ils ne pouvaient s'offrir ".

Soit, ils n'avaient peut-être pas tort en fin de compte mais, je suis assez têtu comme garçon à leur grand malheur. Je suis en ce moment des études afin de me former à l'audiovisuel, cela me permettrait de travailler dans le secteur de la télévision ou même du cinéma, ce qui serait un grand rêve pour mes parents qui étaient tous deux dans cette branche, sauf que moi, la brebis galeuse de la famille, étais plus branché vers le dessin, la peinture ou même le manga en tant que fidèle otaku. Quand je ne travaillais pas pour les cours puisque je suis un élève assez studieux, je lisais énormément de mangas, regardais des animés et essayais même de créer mon propre manga, suivant quelques tutoriels afin de dessiner mes propres personnages, bon... en effet, je n'ai pas énormément d'amis au lycée mais je m'en fichais pas mal finalement.

Ce jour-là, dans ma chambre située dans un appartement exigus qui se trouvait au cinquième étage de mon immeuble, mon réveil sonna vers 6h30 en un vacarme tonitruant, me tirant violemment de mon sommeil réparateur. La chambre plongée dans l'obscurité la plus totale grâce à mes volets qui recouvraient le double vitrage de mes deux fenêtres. Je tendis le bras hors de la couverture qui me tenait bien au chaud afin d'appuyer maladroitement sur le bouton snooze de cet objet sortis de l'enfer, sérieusement, qui avait créé cet instrument de pure torture pour les oreilles et le mental des gens ? Une fois que le petit objet rectangulaire avait exprimé son tout dernier souffle, je jetais un œil à l'heure en soupirant, il fallait que je me prépare pour une énième journée scolaire des plus ennuyeuses.

Je me redressais donc sur mon lit en me grattant l'arrière de la tête, les paupières légèrement plissées sous la fatigue qui restait encore bien présente en ce moment, il me fallait encore un petit instant afin d'émerger de cet état de demi-sommeil. Après quelques minutes à maudire cette nuit pas assez longue à mon goût, je finis par finalement me lever de mon petit havre de paix et de chaleur habillé d'un simple caleçon sombre. Je me dirigeais ensuite vers les fenêtres entravées par les épais volets de plastiques dur qui empêchaient le soleil de me réveiller bien plus tôt que prévu, ayant un sommeil assez léger, je me réveille au moindre bruit ou à la moindre lumière faisant intrusions à mes paupières pourtant fermées. Je tirai donc sur la ficelle qui retenait le premier volet afin de contempler ces barreaux de plastiques se déplacer vers le haut, me faisant découvrir ce paysage des plus... comment dire.... urbain, ainsi qu'à ses bruits désagréables comme les voitures, les trains ou encore tous ces gens qui criaient et riaient sous les fenêtres.