Dans la petite pension de la Riviera où je me trouvaisalors (dix ans avant la guerre), avait éclaté à notre tableune violente discussion qui brusquement menaça de tourner en altercation furieuse et fut même accompagnée deparoles haineuses et injurieuses. La plupart des gens n'ontqu'une imagination émoussée. Ce qui ne les touche pas directement, en leur enfonçant comme un coin aigu en pleincerveau, n'arrive guère à les émouvoir ; mais si devant leursyeux, à portée immédiate de leur sensibilité, se produitquelque chose, même de peu d'importance, aussitôt bouillonne en eux une passion démesurée. Alors ils compensent,dans une certaine mesure, leur indifférence coutumière parune véhémence déplacée et exagérée.
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Vingt-quatre heures de la vie d'une femme
Short StoryVoici la nouvelle "Vingt-quatre heures de la vie d'une femme", de Stefan Zweig. Cette nouvelle est à destination d'élèves de lycée professionnel.