Chapitre 13

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     Jeudi, 8h. J'arrive au lycée avec qu'une hâte, voir assis au fond de la classe à sa place habituelle Austin. Ce qui est le cas, cela me soulage d'un coup mais totalement. Il faut qu'il m'explique même si je me doute déjà de ce qu'il va me dire.

« Alors comment vas-tu aujourd'hui ? arrivais-je près de lui avec un sourire de bienveillance.

- Ça va, mais s'il te plait ne dit à personne ce qu'il s'est passé, ce que tu as vu si tu vois de quoi je parle.

- Sur tes bras ?

- Oui, s'il te plait ne dit rien.

- D'accord mais il faut que tu me parles, que tu me dises pourquoi tu as ces marques sur tes bras, insistais-je gentiment. »

Il me raconta alors tout ce qu'il s'est passé. Sa mère alcoolique, son père, un vrai tyran. Il me dit également qu'il est la cible de ses parents et que ses frère et sœurs et particulièrement les grands s'en prennent aussi à lui.

« Mais c'est normal, je suis nul, je suis le raté de la famille, donc c'est normal s'ils sont comme ça avec moi, finit-il par me dire avec une tristesse profonde qu'il essaye tant bien que mal de dissimuler mais que j'aperçois tout de même.

- Non jamais tu ne dois te dire ça, d'un, parce que c'est totalement faux et de deux, peu importe la raison, qu'elle soit valable ou non, personne n'a le droit de te frapper, de te rabaisser, de te faire du mal volontairement.

- Mais tu ne comprends pas c'est à cause de moi s'ils sont comme ça.

- Non, c'est faux ! Mais cette fois-ci ils t'ont fait quoi pour que tu es tous ces bleus, et qui t'as fait ça, il faut que tu me dises toute la vérité, dis-je le plus sérieusement possible pour qu'il se rende compte de la gravité de ce qu'il vit, mais tout de même avec douceur pour ne pas le brusquer.

- C'est heu ma sœur ainée, j'ai cassé sa tasse préférée en la rangeant après avoir fait la vaisselle, elle m'a pris par le bras, m'as criée dessus et m'as poussé au sol pour que je ramasse les bouts de verre, elle était très en colère et je comprends je n'aurais pas dû lui casser sa tasse.

- Mais ça arrive à tout le monde de cassé des affaires, moi j'ai déjà cassé ses assiettes en les rangeant, ce n'est pas une raison pour te faire du mal. Mais je suppose que ça ne s'est pas arrêté là, ce n'est pas simplement en te tenant le bras qu'elle t'a fait tous ces bleus.

- Oui après elle a été se plaindre à mes parents et mon père a pris un bâton et m'a puni pour ma bêtise... »

Il finit sa phrase en baissant la tête. Je ne savais pas si c'était de honte, la honte d'avoir fait sa bêtise, de ne pas s'être défendu et de passé pour un faible, de culpabilité, d'être coupable de ce qu'il lui arrivait et qu'il n'avait pas à raconter tout ça car c'était entièrement de sa faute comme il le pensait ou si c'était de tristesse. Le poids qu'il porte depuis des années, celle de se faire battre, d'être humilié en permanence, devait lui peser. Je suis peut-être la première et la seule personne à qui il en parle, je dois l'aider. Mais comment, il ne vaut pas que moi-même j'en parle à qui que ce soit.

Je n'en reviens pas parce qu'il vient de me dire, par ce qu'il a enduré tout ce temps, en gardant tout pour lui. Je comprends maintenant sa solitude, son envie et ce besoin d'être seul au lycée. Il n'a plus aucune confiance en lui ni en les autres et être seul lui permet pour lui de se dire que de cette manière il ne fera de mal à personne et que personne ne lui fera de mal. C'est un peu son endroit de soulagement avant de retourner en enfer chaque soir.

« Austin, tu es en train de me dire que ton père t'a frappé avec un bâton, mais il n'a pas le droit tu sais, il faut que ça s'arrête et je veux t'aider.

- Oui il y a toujours un bâton dans le salon pour me punir quand je désobéis, nan s'il te plait, il ne faut vraiment pas que tu le dises et tu ne peux rien pour moi. »

Il avait l'air d'avoir tellement peur, surement d'une vengeance si jamais il parle, qu'il dénonce ce qu'il vit et d'un autre côté il à l'air d'avoir totalement accepter ce qu'il subit, je ne peux pas le laisser comme ça et le laisser retourner chez ces monstres.

« Si tu es d'accord je te propose de venir ce soir dormir à la maison, chez moi, tu pourras te reposer loin de toute cette violence, tu en as besoin.

- Mais je ne risque pas de déranger tes parents ? demanda-t-il avec un éclat d'espoir dans ses yeux.

- Mais bien sûr que non, ne t'en fait pas. Lui assurais-je

- Merci Amy ! me dit-il doucement »

Dans sa voix, je sentais le soulagement. J'étais contente de pouvoir l'aider même si je savais que ce n'étais pas grand-chose.

Le soir même en arrivant à la maison, mes parents fut surpris qu'Austin soit avec moi, et je voyais leur petit sourire qui voulait tout dire. Je fis signe à Austin de monter les escaliers et d'aller dans ma chambre poser ses affaires et lui dit qu'il pouvait, s'il en avait envie, prendre une douche.

Pendant ce temps j'expliquais à mes parents la situation, je sais bien qu'Austin ne voulait surtout pas que j'en parle mais je ne pouvais pas, il était en dangers et je devais l'aider. Toute seule je n'y arriverais pas.

« Surtout ne lui en parler pas, il ne voulait surtout pas que je le dise, affirmais-je à mes parents.

- Très bien ma chérie, nous ne dirons rien pour ce soir et il peut rester autant de temps qu'il veut, et cela serait même préférable qu'il reste plus d'une nuit et qu'il ne retourne pas dès demain soir chez lui, me répondit ma mère.

- Oui oui je sais bien mais on ne peut pas lui en empêcher, mais je vais essayer de le convaincre.

- Mais si demain soir il reste encore ici nous lui en parlerons pour essayer de l'aider et trouver une solution ensemble, déclara mon père. »

Je lui fais un signe de la tête pour lui désignermon accord face à cette décision. Puis je monte rejoindre Austin.

Ni disparues, Ni retrouvéesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant