Chapitre 4 : Prise au piège !

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« Vous êtes enfin rentrés ! Qu'est-ce que vous foutiez ?! s'énerva Fugo.

- Ben les courses ! »

Narancia traîna des pieds tandis que Fugo et Mista faisaient un échange plutôt acide. Giorno posa les sacs de courses sur la table avec Narancia et Trish daigna se lever du canapé pour les aider à ranger. Elle n'allait pas rester à rien faire sur le canapé. Bruno se détacha de la fenêtre et se tourna vers les garçons :

« Vous avez vu quelque chose en ville ? »

Giorno lança un regard lourd de sens à Narancia puis, droit dans les yeux, répondit à Bucciarati :

« Non, aucun remue-ménage. Nous sommes tranquilles pour l'instant.

- Tant mieux. »

Mista, Narancia et Giorno s'étaient arrangés pour ne pas dire qu'ils avaient vu une manieuse de stand. L'équipe aurait plutôt mal réagi. Il valait mieux se taire pour l'instant. 

Le soir venu, une nouvelle fois, Narancia s'éclipsa de sa chambre pour monter jusqu'au toit. Une fois là-haut, Narancia fut étonné d'y voir déjà Vanina, assis et portant les mêmes vêtements, le regard rivé vers la lune.

« Tu m'attendais ?

- Honnêtement, pas vraiment. Mais j'avais un bon pressentiment. »

Narancia n'osa pas s'asseoir tout près d'elle et mit une distance raisonnable entre eux. Vanina bâilla discrètement puis regarda Narancia. Mais elle n'ajouta rien.

« Tu as un uniforme..., constata Narancia. Pourquoi ? Tu vas à l'école ?

- Ah Ah. Je n'y vais plus depuis longtemps ! J'aime juste beaucoup cet uniforme, j'y tiens pas mal.

- Je vois.

- Et toi ? Tu ne m'as pas l'air adulte, tu fais des études ? »

La question rendit Narancia silencieux.

« Oh, désolée... Je suis trop curieuse parfois. C'était déplacé comme question. »

Vanina baissa les yeux, un peu gênée d'avoir blessé Narancia.

« Tiens... pour me faire pardonner ! »

Vanina tendit une sucette à l'orange à Narancia. Le garçon ne sut comment réagir. Elle n'avait pas besoin de s'excuser. Elle ne sait pas. Narancia secoua la tête pour dire non.

« Sûr ? Bon, tant pis, je la garde pour moi. » Vanina rangea la sucette dans sa poche. « Tu restes combien de temps ici ?

- Je ne sais pas. Quelques jours, une semaine.

- Au cas où, si tu pars demain, il faut que je te dise quelque chose.

- Quoi ? »

Les yeux de Vanina prirent une teinte un peu plus sombre. Ils s'étaient un peu plissés et son aura joyeuse se dissipait un peu. 

« Quand je suis partie brusquement ce matin, j'ai cru apercevoir dans une ruelle un manieur de stand. Je n'en suis pas sûre mais j'ai un mauvais pressentiment. Tes amis et toi devriez quitter la ville assez vite.

- Comment était le manieur ?

- C'était loin, cependant, je me souviens qu'il avait les cheveux roses attachés en... tresses. Il est sorti de la ruelle comme si de rien n'était et je suis persuadée d'avoir vu une forme floue autour de son bras. J'ai attendu qu'il soit partit et quand je suis allée dans la ruelle... »

Vanina marqua une pause, les mains légèrement tremblantes et le regard peu assuré.

« Il y avait quelqu'un... »

Un bruit de fermeture éclair fit écarquiller les yeux de Narancia. Vanina eut à peine le temps de se demander ce qu'il arrivait, qu'elle tomba dans un espace violet et atterrit durement sur le sol d'une chambre. Narancia l'appela par son nom mais la fermeture éclair se referma. Immédiatement, il descendit du toit, sauta sur son petit balcon et entra en fracas dans sa chambre. Les autres étaient là aussi.
Vanina avait mal aux poignets et aux jambes à cause de la chute soudaine. Ses mèches de cheveux retombaient devant ses yeux, ses épaules tremblaient. Décidément, c'était la deuxième fois qu'elle se faisait attaquer en une journée !

« Narancia, tu veux vraiment nous attirer des problèmes, putain ! s'écria Fugo, les poings serrés. T'aurais voulu qu'elle te tue pour que tu te rendes compte que c'était une ennemie ?!

- Ce n'en est pas une !

- Comment tu peux être aussi sûr de toi ? »

Fugo attrapa Narancia par le col. Giorno soupira. Mista, bien qu'à contrecœur, était obligé de pointer son pistolet vers Vanina. La mine sombre, la silhouette de Bruno Bucciarati se découpa des rayons pâles de la lune.

« Nous n'allons pas passer par quatre chemins. Quelles sont tes intentions ? »

Abbacchio s'adossa contre le mur de la chambre, les bras croisés devant son torse. Vanina baissa les yeux, coupable. Par sa faute, Narancia allait peut-être avoir des ennuis.
Trish n'était pas là, trop fatiguée par sa journée.

« Je ne suis pas une ennemie, finit par répondre Vanina.

- Ce n'était pas ma question. » Une voix glaciale, intransigeante ; Bruno ne plaisantait pas. « Dis-nous tes intentions et nous ne serons pas obligés d'employer la force pour te faire parler. »

Fugo lâcha enfin Narancia pour le laisser respirer.

« Je n'ai aucune intention particulière.

- Ben voyons, dit Abbacchio en levant les yeux au ciel.

- Tu es une manieuse de stand. » Bruno avança d'un pas vers elle. « Quelles sont ses capacités ?

- Faut la bouger ! Tu crois qu'elle va te répondre aussi facilement Bucciarati ? J'en ai rien à foutre d'où elle vient et ce qu'elle fait, faut la faire parler sinon je la finis avec mon stand !

- Reste calme Fugo, ce n'est pas en la menaçant non plus qu'on aura les informations que nous voulons. »

Vanina réussit à reposer son dos contre le mur mais le geste ne plus pas du tout à Fugo qui, ignorant les dires de son chef, se précipita vers elle et, empoignant le col de son uniforme, lui cria :

« Je te jure que si tu as retourné le cerveau de Narancia, je vais te faire passer l'envie de rire.

- Fugo ! Lâche-la ! avertit Narancia, les poings serrés.

- Non ! »

Trop près. Il était trop près. Tétanisée, Vanina laissa sortir son stand qui réagit au quart de tour, les yeux ambrés rougissant de colère et asséna un coup, plutôt modéré dans l'épaule de Fugo dont le dos heurta un mur. Vanina regretta son geste d'auto-défense à peine un instant plus tard.
Elle entendit des râles inhumains et une forme se détacher peu à peu de Fugo. La panique prit part de tout le monde. Narancia se jeta sur Fugo pour le ramener à la raison et l'empêcher d'utiliser son stand.

« Calme-toi ! Arrête ! Tu vas tuer tout le monde ! »

C'en était trop pour Vanina. Un surplus d'émotions surchargeait son esprit et la pièce autour d'elle se mit à tournoyer vite, très vite.
Une perte d'équilibre plus tard et Vanina perdit connaissance. 

orange ✿ jjba 🤍Où les histoires vivent. Découvrez maintenant