Just A Touch

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J U S T A T O U C H

Une journée.
Une journée que sa petite bulle de bonheur avait éclaté. Patrick était actuellement assis sur son canapé, emmitouflé dans des couvertures, se gavant de conneries - il était littéralement de vider son pot de Nutella à l'intérieur de tous ces croissants qu'il avait achetés - en essayant de ne pas penser aux kilos qui allaient apparaître sur sa balance s'il continuait ni à Kevin. Car dès qu'il songeait au chiffre conséquent qu'allait afficher son pèse-personne ou comment Kevin devait être avec Jon, à cet instant, probablement l'embrasser ou lui faire l'amour pour le rassurer ; il avait envie de mourir. Ou de se goinfrer encore plus, au choix.

Il réalisa qu'Augustin n'était pas rentré depuis trois jours et que lui-même n'avait contacté aucun de ses amis de tout le week-end et n'était absolument pas en état d'aller travailler. Il alluma alors son portable et celui-ci se mit à vibrer en continu.
Il consulta son répondeur et constata qu'il avait une cinquantaine de messages.

- Oui, salut Paddy, disait d'abord la voix d'Augustin, c'est pour te dire que je reste chez Eddie, d'accord ?

Et ensuite, venait le pire.

- Erm, commençait une voix faible, comme éteinte, c'est Kevin. Je... Je suis désolé. Je ne pouvais pas. Je n'ai aucune excuse. Je dois te parler. Rappelle-moi, s'il te plaît.

Et ça continuait.

- Je, balbutiait Kevin. Pourquoi tu ne me rappelles pas ? Tu vas bien ? Je veux te voir. Je veux m'expliquer. Même si, honnêtement, tout ce que j'ai à dire n'est que de la merde. Donne-moi de tes nouvelles. S'il te plaît.

Patrick écouta chaque message, les larmes aux coins des yeux. Tous véhiculaient à peu près la même idée : Kevin était désolé, il n'avait jamais voulu lui faire du mal, qu'il voulait que Patrick le rappelle, qu'il ne savait pas quoi faire.
Il arrêta d'écouter, ne prenant pas la peine de tout terminer, ayant saisi l'essentiel.
Il sortit un pot de glace et, en le débutant, il se dit qu'une crise de foie serait l'excuse parfaite pour rester chez lui.

Et finalement, il n'appela personne.

****

Trois jours.
Trois jours qu'il n'était pas allé travailler. Il était officiellement passé en mode "hibernage". Il avait l'intention de rester chez là la semaine toute entière, histoire de faire le point.

Ce n'était pas normal que ça le touche à ce point.
La rupture entre Richie et lui ne lui avait pas fait autant de mal. Peut-être parce qu'elle n'était pas aussi catastrophique. Peut-être parce que Patrick ne s'était pas autant investi émotionnellement parlant.

On l'avait prévenu, pourtant. Il aurait dû s'y attendre. Une relation avec une personne qui était en couple, et qui en plu était son patron... Cela ne pouvait que mal finir.
En vérité, ça n'aurait jamais dû commencer.

Augustin était rentré, mais Patrick ne lui avait quasiment pas adressé la parole, trop plongé dans son petit monde de tristesse et de rancoeur.

Son portable vibra et il vit qu'il s'agissait d'un appel de Dom.

- Allô ?
- Bah alors, Paddy, dit Dom avec une pointe d'inquiétude, qu'est-ce que c'est que cette voix toute déprimée ? Ça ne va pas ? Enfin, ça fait cinq jours que je ne t'ai pas vu, donc j'imagine que ce n'est pas pour rien. Allez, raconte.
- Ce n'est rien de très important... C'est juste que moi et Kevin, c'est fini.
- Quoi ? Qu'est-ce qu'il s'est passé ? Oh merde, je suis désolé, je dois y aller, je te rappelle dans quelques minutes.

Dom avait raccroché.
Il se détourna de son téléphone, allumant sa télé. Le portable sonna à nouveau.

- Oui, Dom, fit-il. Tu as terminé ?
- Ce n'est pas Dom.

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⏰ Last updated: Feb 17, 2015 ⏰

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