Prophecy - Draco Malfoy

Chapitre 8

[ Ivy ]

Je rattrapais tranquillement mes cours, il devait être onze heures.
Sans prévenir, les portes de l'infirmerie s'ouvrirent en grand laissant passer le professeur Rogue suivit par un élève allongé qui flottait derrière lui. La façon dont il levitait était molle et cela me fit sourire.
Ce n'est que quand je pus apercevoir ses cheveux blonds, son teint pale et ses traits du visage que je reconnus Draco.
Celui-ci avait une belle bosse qui partait de ses cheveux pour s'arrêter sur le haut de son front. Malgré ses yeux fermés, on pouvait voir un cocard noir se former sur le gauche.
Le professeur Rogue ne faisait aucunement attention à moi et installait Draco sur le lit en face du miens en expliquant la situation à Mme Pomfresh.
Apparemment, il avait été retrouvé inconscient dans une salle de classe, tout ensanglanté, sang que Rogue avait déjà en partie nettoyé.
Même si Draco et moi n'étions pas proches, je ne pouvais m'empêcher d'avoir de la peine pour le blond. Comment s'était-t-il retrouvé dans cet état ?

...

La nuit était longue, la potion de l'infirmière était particulièrement efficace cette nuit-là. Cela faisait déjà plusieurs jours que j'étais à l'infirmerie et mes nuits n'étaient jamais calmes. Au contraire, Draco dormait depuis son arrivée, il y a deux jours, et j'en venais même à l'envier. L'impatience me gagnant, je décidai de finalement allumer ma petite lampe de chevet et de prendre After. Cette habitude commençait à s'ancrer dans mes habitudes et même si elle ne me déplaisait pas, elle n'était pas top pour ma santé mentale. Pas que cela me rende folle, juste que par conséquences, je dormais la journée et vivais la nuit. Même Cédric, Ginny et Théodore avaient remarqué ce changement et ne se permettaient pas de me réveiller : je ne les voyais quasiment plus.

Je lisais donc une scène de cul - comme 95% du temps avec ce livre - quand du mouvement se fit dans le lit face à moi. C'était la première fois que Draco bougeait lui-même et que ce n'était pas l'infirmière qui le bougeait pour le faire manger et boire. Sorties de son contexte, ces scènes étaient très marrantes et je ne me cachais jamais pour regarder Mme Pomfresh faire mâcher Draco comme elle pouvait, celui-ci étant inconscient.

Au bout de plusieurs minutes, une tête se leva brusquement. Mon cœur faillit faire une crise cardiaque au même moment. Était-ce ses cernes, son teint pâle, son visage maigre, son bleu ou juste la soudaineté de son geste qui m'avait fait peur ? Peu importe la cause, je sursautais violement, encore plus violement que je ne l'aurais pensée puisque celui-ci fut  surpris par ma réaction et eu peur à son tour. Drôle de réveil pensais-je.

De longues et silencieuses secondes s'écoulèrent après cet excès d'émotions. Le silence n'était pas gênant, loin de là, il était calme et réconfortant, presque plus qu'avec Théodore que je n'avais pas revue depuis longtemps. Il me détaillait, je le détaillais. Malgré ses nombreuses heures de sommeil, ses yeux étaient petits comme s'il sortait d'une nuit blanche, les cernes autour étaient creusées à un tel point que je m'étonnais que ce soit possible.

Au même moment où je voulais observer son torse, comme un avertissement, ses yeux changèrent. Les pupilles de Draco n'étaient plus aussi petites qu'à la seconde d'avant. Ses yeux avaient changés d'émotion, ils inspiraient de la colère, voir de la haine. Ce brusque changement de sa part me déstabilisai et je lui fis comprendre son changement soudain par un regard le questionnant. Celui-ci comprit et détourna le regard avant d'essayer de se redresser complètement et de sortir de son lit d'hôpital. 

Pourquoi cette haine soudaine ? La cause n'était évidemment pas le fait que j'ai voulue le contempler un peu plus, ce dernier aimait qu'on le regarde et cela même quand il était au plus bas. L'adolescent peinait à tenir sur ses jambes inutilisées depuis bien trop longtemps maintenant. Voyant bien qu'il n'allait pas pouvoir s'en sortir seul, d'une voix enrouée par son manque d'usage, je lui dis :