Printemps à Séville [TERMINEE]

Prologue

Aux lieux magiques, qui laissent des empreintes indélébiles sur nos cœurs.

*

Son dos lui faisait un mal de chien. Cali se releva difficilement, massa ses membres douloureux, de sa lourde tête à ses orteils réduits à l'état de gnocchis rabougris.

Elle avait passé tout le vol comprimée entre une mamie dont le dentier s'échappait de sa mâchoire endormie, et un homme aux bras poisseux, visiblement heureux de cette proximité. Les compagnies Low Cost, plus jamais ! se promit-elle en s'étirant de tout son long. 

Elle se ravisa toutefois subitement. Quelle dégueulasserie, son voisin libidineux la reluquait sans aucune gêne, profitant du spectacle. La jeune femme ramassa ses affaires à toute vitesse, non sans fustiger l'obsédé :

— Mais va te faire soigner, gros porc !

— Mademoiselle, voyons, je ne suis ni malade ni gros... lui répondit l'intéressé, surpris de sa remarque.

Il baissa les yeux, se fit tout petit - enfin façon de parler -, et s'écrasa de toute sa sueur contre son siège.

Vite, la sortie ! Cali embarqua sa mini-valise coincée dans un mini-compartiment et s'engagea dans la file pour quitter cette version aérienne du métro parisien.

Dès qu'elle mit un pied sur le sol sévillan, une sensation revigorante de liberté l'envahit. Elle huma la brise printanière, leva son visage au ciel pour apprécier les doux rayons du soleil. Ce voyage, elle en rêvait depuis des mois...