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| PROLOGUE |

Je dus freiner violemment lorsqu'une Mercedes noire heurta mon humble Ford Ka I par derrière. L'accident heureusement ne me blessa pas même si j'eus une légère douleur au front lorsque celui-ci frappa mon volant. Arretée au feu de circulation, je fronçai les sourcils , rouge de rage avant de me hâter à l'extérieur pour constater les dégâts. Je claquais la portière derrière moi puis écarquilla les yeux en m'apercevant une fois dehors que l'arrière était cabossé et que mes pares chocs étaient en morceaux.

- Merde, merde, merde ! , m'ecriais-je en ignorant les quelques regards indiscrets alentours. Et il fallait que ça m'arrive à moi ! Aujourd'hui en plus ! Quelle poisse putain.

- T'aurais pas pu faire plus attention ? , grogna un homme à ma droite , bras croisés sur son torse.

Je tournai vivement la tête, une veine de colère éclatant sur ma tempe. Il était élégamment habillé d'un costard coûteux et je ne pus m'empêcher de détacher mon regard de sa montre brillante au soleil levant durant quelques instants. Elle devait probablement être en or...

- Oi, je te parle.

Je me donnais une gifle mental pour reprendre mes esprits avant de me remettre à crier. Il devait sûrement etre le détenteur de la merveille qui était la cause de mes nouveaux soucis. Il manquerait plus que ce soit ma faute !

- Vous vous moquez de moi !? De quel droit vous vous permettez de me tutoyer ?!

- T'es pas obligé d'hurler la furie.

J'esquissais un sourire amer. Quel enfoiré. Je tentais de me calmer pour reprendre un minimum de constance.

- Quoi qu'il en soit, repris-je. Je vais faire un constat sur le champ. Vous me le paierez ! Littéralement.

Sur ces mots, je me rangeais sur le trottoir avant de récupérer mon portable dans une poche de mon sac à main pour composer le numéro de mon assurance.

- Mais c'est qu'elle pense qu'on lui donnera raison en plus.

Il sortit une liasse de billets de son costard qu'il dandina vers les trois, quatres passants qui avaient assisté à la scène et c'etaient arrêtés par curiosité. Ceux -ci loucherent à la vue de l'argent mais ne tardèrent pas à comprendre et à se ranger de son côté.

- Quoi ?! , m'indignais-je, assistant à la scène ahurie. Vous ne pouvez pas faire ça ! C'est de la corruption !

- T'as des preuves ?

J'ecrasais mon téléphone entre mes doigts, tremblante de rage. Je regardais tour à tour l'homme, puis mon écran. L'homme. Puis mon écran. Décontenancée. Et ainsi de suite durant une bonne dizaine de secondes. Je finis par lâcher un hoquet de surprise en me rendant compte qu'il était six heures passées.

- Je vais être en retard !

Je passais une main dans mes cheveux pour me les enbouriffier comme à chacune de mes crises de nerfs.

- Vous... vous ne vous en tirerez pas aussi facilement vous ! , bégayais-je en le pointant du doigt, appellant vite un taxi ainsi que les personnes adéquates pour débarasser la route.

Il ne me répondit pas, et se contenta de sortir son iphone dernière génération pour appeller visiblement puisqu'il le colla contre son oreille après avoir tapoté rapidement dessus.

- Ouais, allo Erd ? Ramène ma deuxième caisse. Discute pas je te raconterais après. Dépêche toi, je t'envoie ma position.

À côté , avec mon Xiaomi Mi9, je faisais tâche. Tout en observant ses biens coûteux, je rougissais légèrement de jalousie. Sérieusement, c'était toujours les moins méritant qui possédaient le luxe et la richesse. La vie est tellement injuste.

Après quelques temps et maintes sales regards échangés, je pus enfin recevoir de l'assistance. Mon taxi arriva juste après l'embarquation de ma voiture par une remorque et je soupirais de mal être en me disant pour la énième fois que la journée commençait bien, ironique. Le chauffeur s'approcha de moi, et je le suivis après l'avoir salué faiblement.

Et alors que je m'appretais à entrer dans son véhicule tout en laissant toute cette histoire derrière moi, mon regard deriva une dernière fois sur le salopard blindé de frics qui me mettait dans une belle catastrophe. Non seulement j'étais en retard à cause de lui mon premier jour de travail qui n'était donc pas à prendre à la légère. Mais en plus il détruisait ma caisse et s'en sortait en me prenant de haut.

Je ne pouvais pas me laisser marcher aussi facilement sur les pieds. Je ne le reverrais plus jamais de toute manière. Et il méritait une bonne leçon. Silencieusement, je fis demi tour en sa direction. Il était toujours en train de passer un appel, même si je doute que ce soit avec la même personne. Je m'arretais très près, hésitant quand à ce que j'allais faire. Bon sang. J'espère qu'il ne portera pas plainte.

- Tu veux quoi encore ?

Ce qu'il était insolent. Ça contrastait avec son costard de gentilhomme. Connard. Je lui mis une violente gifle avant de profiter de son étonnamment pour courir vers le taxis et y entrer en lui hurlant de vite démarrer. Ce qu'il fit non, sans me juger du regard.

Depuis la vitre, je croisais son regard meurtrier qui me fit frissonner avant de vite détourner le regard. Putain, faites que mon élan de colère ne me coûte pas plus que ça.