Chapitre 5 : Première Journée

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Lorsque je me suis réveillée le matin suivant, mes souvenirs de la veille étaient embrouillés. À un moment, je me suis même demandé si je n'avais pas bu. Mais, pas le temps d'émerger que Marguerite, Chloé et Auriane entrèrent dans la pièce. La première se précipita en criant sur le tas de chiffon que devait être ma robe de la veille tandis que les deux autres m'aidaient à me lever et à m'installer devant la coiffeuse.

- Pourquoi du maquillage dès le matin ?, demandais-je, avant de bailler.

Elles se regardèrent.

- Pour le petit-déjeuner voyons ! Vous mangerez avec leurs Majestés., répondit Marguerite, occupée devant mon portoir à vêtements de torture.

- Est-ce que je pourrais avoir quelque chose de discret ? Ou de naturel ?

- Si vous préférez, mais ce n'est pas ainsi que vous allez impressionner le prince., me dit Auriane avant d'entreprendre le challenge de faire ressembler mes cheveux à autre chose qu'une botte de foin.

- Je ne cherche pas à l'impressionner ! Je suis venue en tant qu'amie.

- Mais oui, comme toute la quinzaine de jeunes filles venues de tout le pays., ironisa Marguerite penchée sur une robe plutôt simple.

- Marguerite, y aurait-il une combinaison dans votre attirail ? C'est dans ce genre de tenue que je suis le plus à l'aise., dis-je.

- Mais oui ! Pourquoi n'y avais-je pas pensé avant !, s'écria la femme, tout à coup, juste avant de sortir une petite combinaison noire.

Ceinturée à la taille, elle faisait ressortir les courbes de celle qui la portait, mais restait discrète. Je tombais immédiatement sous le charme. À défauts de pouvoir porter un jean, j'aurais un semblant de pantalon.

- Elle est parfaite !

Les trois femmes se regardèrent de nouveau, avec complicité. Je fronçais les sourcils.

- J'ai manqué quelque chose ? Il y a quelque chose que je dois savoir ?

- Non, sinon que le prince s'est absenté de la soirée de la veille pendant plus d'une heure ! Et personne ne l'a vu., raconta Chloé en me traçant un train d'eye liner sur la paupière mobile.

Inconsciemment, je me crispais. Je ne faisais jamais attention à l'heure quand j'étaits avec Théo. Ça n'avait jamais été un véritable problème, mais à présent qu'il était prince, cela devenait quelque peu compliqué. Personne ne parla pendant quelques minutes, puis Marguerite s'écria outrée.

- Qu'avez vous fait à cette pauvre robe ?

La femme brandissait la robe bleue de la veille. Elle était tâchée de noire ici et là. Je rougis. Entre le fait de m'être adossée à la rambarde, la danse avec Théo et les quelques chutes que nous avions fait à cause de ma maladresse, ce pauvre morceau de tissu avait souffert. Auriane, qui venait de finir sa queue de cheval, aperçut les rougeurs sur mes joues.

- Où étiez vous pendant la soirée ? Je ne me souviens pas vous avoir vu, sauf au début quand vous êtes entrée avec la princesse.

Sa remarque colora encore un peu plus mes joues. Chloé délaissa mon maquillage et attrapa mes mains.

- Vous étiez avec le prince ! C'est pour ça que ni vous ni lui n'avez été vu pendant un long moment.

Je détournai le regard, gênée. Toutes trois gloussèrent.

- Et vous dites que vous n'êtes là qu'en tant qu'amie de son Altesse ?, me taquina Marguertie en me levant.

Je n'eus pas le temps de répondre qu'elle m'ordonnant de me déshabiller. Je m'exécutais et enfilais la combinaison. Une fois vêtue, Chloé me rassit devant le miroir et termina mon maquillage. Je pus alors m'observer dans la glace. Je ne me reconnus pas. Je ressemblais à l'Iris d'avant, intrépide, attentive aux humeurs des autres. Mais en même temps, je voyais l'image d'une jeune femme sûre d'elle, plus mature. Mes cheveux relevés, à l'exception de quelques mèches qui encadraient mon visage, mettait en valeur la courbe de mes pommettes. Mon maquillage léger faisait ressortir mes yeux marrons qui semblaient plus grands. Et la combinaison m'allait bien. Elle moulait mes courbes sans pour autant être trop vulgaire, selon les critères de la monarchie. Je me souvins alors des quelques phots de mannequins que j'avais vu dans des magazines. Toutes avaient des jupes, shorts en dessous du genoux et un décolleté léger. Je sortis de mes pensées quand on frappa à la porte. Une domestique que je connaissais pas entra.

Le Prince Sans CouronneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant