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ET DANS LES LARMES DE CEUX QUI VIVENT, JE LAVE LE SANG DES ▬▬ MARTYRS ▬▬
‣ S04E09 aucunspoiler
Les années s'étaient écoulées mais les cachots demeuraient inchangés. Les flammes vacillantes des torches projetaient leurs lueurs rougeâtres sur les murs. L'obscurité n'était illuminée que de façon terrifiante, le feu s'étirant jusque derrière les barreaux d'une cellule, soulignant l'ossature d'Eren.
Celui-ci, les mains posées sur le lavabo de sa cage, regardait avec intensité son reflet dans le miroir. Sous d'épais sourcils bruns vivait un regard bleu intense que la couleur noire de ses cheveux longs noués en queue de cheval intensifiait. Sa mâchoire, taillée avec précision, semblait une arme à même de tout déchiqueter sur son passage.
Soudain, il se redressa quelque peu, appuyant légèrement sur ses bras. Malgré l'impassibilité à laquelle il avait habitué le monde ces derniers jours, un infime et presque imperceptible rictus vint étirer ses lèvres.
— Je savais que tu viendrais, déclara-t-il simplement sans n'accorder le moindre regard à la silhouette qui venait de s'adosser au mur, dans l'ombre.
Cette dernière ne répondit pas ni ne fit le moindre geste. Se contentant de dévisager le garçon avec férocité, elle analysait les barreaux de la cage, la façon dont elle devrait les contourner pour atteindre son but.
Il la laissa faire, adoptant de nouveau une figure impassible. Plus tôt dans la matinée, il avait eu une discussion particulièrement musclée avec Hanji. Les questions et l'habituelle bonne humeur de la scientifique l'agaçant trop, il s'était emporté et, saisissant le col de son uniforme, l'avait tirée jusqu'à lui et plaquée contre les barreaux afin de l'intimider.
Puis, même si elle était partie en lâchant quelques remarques sur ses hormones d'un ton enfantin, il se doutait que, si Emeraude lui rendait maintenant visite, c'est qu'elle avait croisé la brune pleurant ou s'apitoyant sur son sort.
Ce point précisément était celui qui l'avait fait sourire. Dans le fond, les meilleurs soldats qu'il avait connus avaient tous le même défaut. Mikasa. Hanji. Levi. Dan. Emeraude. Trois d'entre eux avaient la force de cent hommes, tandis que les deux autres avaient, soit une intelligence surdéveloppée, soit un instinct lui permettant des tactiques de combat que nul, pas même Erwin, n'avait su développer.
Mais tous voyaient leurs mouvements entravés par leur désir d'aider autrui. Et un autrui qui, quoi qu'ils veuillent laisser croire, ne représentait pas l'Humanité mais seulement une poignée d'individus en celle-ci. Là où Mikasa voulait son bien, à lui, Hanji souhaitait la paix aux soldats s'étant déjà si bien battus et Dan vivait mal de voir une aussi jeune personne que Bosuard prise dans les combats. Levi, quant à lui, refusait de voir la scientifique ou Emeraude finir comme Erwin.
