Petite Fille

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De minuscules particules virevoltent dans les airs, s'envolant des brins d'herbes et des jonquilles pour finalement s'évanouir dans la lumière du soleil.

Une ribambelle d'oiseaux parsèment le ciel, attirant les passants à tourner la tête vers la voûte d'un bleu éclatant.

De parts et d'autres, des voix se font entendre, idolâtrant les paysages et commentant les bâtiments d'un ton enjoué.

L'atmosphère est enfantine, la musique déploie un sentiment de liberté poussant une douceur de vivre et une innocence enivrante.

Les voyageurs venus de terres inconnues découvrent un nouvel aspect de la planète, une culture différente de la leur.

Ils profitent de ce changement pour apaiser leur crainte et se laisser submerger par le bonheur.

Toute personne consciente ne l'est plus, les réalistes deviennent idéalistes et les réflexions se transforment en pensées féeriques.

Ici, sous la chaleur, en pleins centre de la capitale d'Italie, tout le monde est heureux, et Maëva sourit.

Elle rit, elle s'épanouit, elle se languit d'être en vie.

Au loin, un nuage s'enfuit.

Tout près, un papillon s'assoupit.

Des êtres s'évanouissent et d'autres s'éveillent, il y a ceux qui sombrent dans le sommeil et ceux qui se réveillent.

Tout n'est que contraire : nuit ou jour, obscurité ou luminosité, fatigue ou énergie, mourir ou exister.

Tout s'inverse.

Chaque chose à un sens opposé.

Un élément bien, et un élément mauvais.

Pourtant, Maëva ne se trouve ni dans le bien, ni dans le mal.

Elle n'est pas endormie, mais pas non plus éveillée.

Elle, elle est tout au milieu.

Elle se tient entre la conscience et l'inconscience, entre le mensonge apaisant et la vérité lancinante, l'abandon et le contrôle, la peur et le bonheur absolu.

La petite fille se laisse naviguer au centre, au milieu de tout, dans le néant mais également dans le présent.

La petite fille rêve.

Elle se laisse emporter par ses souvenirs.

« l'Été était beau, l'an passé" se dit-elle.

« Le soleil brillait »

Un éclat lumineux atteint les pores de sa peau et réchauffe son visage d'enfant.

« Il scintillait encore plus que maintenant »

Le vent passe sur ses paupières closes, rafraîchit son corps bouillant.

« Je me rappelle, maman chantait »

Une douce mélodie se fait entendre dans ses pensées, la musique que sa mère aime tant entonner.

« Et papa me chatouillait »

Une silhouette floue apparaît, un homme très grand.

À ses côté se tient une petite fille.

« Je riais »

Un gazouillement retentit, la fillette se débat entre les mains rassurantes de son père.

« Maman nous regardait »

Une belle femme, assise sur le sable, sourit d'un air bienveillant en observant son enfant.

« Ses yeux reflétaient la couleur de la mer »

À l'intérieur de ses pupilles, une lumière éclaire son regard.

Ses yeux bleus se confondent avec l'étendue infinie qui se tient devant elle.

« Le bruit des vagues nous berçait »

La jeune femme s'étend de tout son long, ses paupières se ferment.

Plus loin, l'écume tape contre les rochers.

« J'étais blottie contre mes parents »

L'homme arrête de taquiner sa fille.

Il la pose délicatement à côté de sa femme et la regarde.

Son souffle est régulier, ses yeux sont fermés.

« J'étais paisible »

Son souffle chaut fait des vas et vient, il soulève les cheveux de sa mère.

« Je dormais »

Un ronflement infime sort de la bouche entrouverte de la petite.

« Heureuse... »

-... Voilà ce que j'étais....

Un petit sourire, fin et délicat, se forme sur les lèvres de la vieille dame.

Et paisiblement,

Sous  le soleil de Rome,

Elle s'éteint.

Son dernier murmure se dissipant à ses côtés,

Son âme s'envolant dans le ciel en
tourbillonnant.

Semblable à la danse d'une petite fille.

***

Voilà xD, merci d'avoir lu jusque-là, si vous avez des conseils à me donner, je prends avec plaisir !

J'appréhende de ouf mais bon,

J'espère quand même que vous avez aimé 🙃

Et bon, vu que j'ai rien d'autre à dire...

Je vous souhaite une bonne journée !

Petite Fille Où les histoires vivent. Découvrez maintenant