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ET DANS LES LARMES DE CEUX QUI VIVENT, JE LAVE LE SANG DES ▬▬ MARTYRS ▬▬
‣ CH127 petitspoiler
— Je n’ai pas su l’arrêter…
Il ne s’agissait que d’un murmure, à peine audible et tout en retenu. Point de tonalité, comme si Emeraude n’avait pas souhaité que quiconque l’entende, seulement elle-même afin de se convaincre que l’affligeant spectacle qu’elle avait sous les yeux était bien réel. Que son esprit ne lui jouait pas de nouveau des tours.
Mais la vérité était qu’elle ressentait au plus profond d’elle-même que les cris assourdissants s’élevant aux alentours, le sol tremblant sous ses pieds, l’odeur de brûler s’insinuant dans ses narines, le goût amer du danger dans sa bouche et le désolant spectacle sous ses yeux n’étaient pas une construction de son cerveau. Non. Car jamais, au grand jamais, elle n’aurait été à même d’imaginer pareille horreur.
Ses doigts tremblèrent quelque peu le long de son corps et sa gorge se noua. Sur son visage demeuré inerte, une larme vint couler. Elle s’en voulait, se maudissait. Bien qu’elle n’ait jamais réalisé le danger précis que représentait Eren, chacun de ses sens, notamment le sixième, n’avaient cessé de la mettre en garde à son propos.
Mais nul à part elle ne les avait écoutés. Et l’Enfer avait maintenant pris place sur Paradis. Les démons marchaient. Et la population tombait.
— Ce n’est pas de ta faute.
Un peu surprise qu’on lui adresse la parole, la jeune femme se tourna vers sa droite avec un sursaut. A côté d’elle, deux beaux yeux océans s’attardaient sur les alentours, leur éclat de jeunesse quelque peu entaché par l’horreur de la guerre. Mais, étrangement, ses iris n’en demeuraient pas moins habillées d’une singulière lueur d’espoir.
Le regard d’Emeraude s’attarda sur son visage légèrement arrondi se finissant en un « V » élargie lui donnant des allures enfantines que ses cheveux bruns en bataille ramenés en deux couettes accentuaient. Jamais la soldate n’avait vu cette fille avant. Mais, pour sa part, elle semblait la connaitre.
Détournant ses iris de la nouvelle venue qui venait de prendre place à sa gauche, elle reporta son attention sur le spectacle cauchemardesque les entourant. Un infernal paysage s’étendait autour d’eux, tétanisant. Jamais elle n’avait vu ni même imaginé tels évènements. Cela dépassait ses plus mauvais rêves.
Debout aux côtés des martyrs sur l’un des seuls toits plats d’un immeuble de Paradis, elle demeurait inerte. A leurs pieds en contrebas, des femmes, hommes, vieillards, enfants courraient en hurlant de terreur. La plupart d’ente eux, essoufflés par une course déjà longue, s’effondraient en chemin. Beaucoup avait d’ailleurs fini piétinés, le crâne enfoncé dans le sol par un pied effrayé avançant à toute vitesse ou un débris des murs. Emeraude ne voulait pas les regarder et maintenait donc son regard levé autour d’elle.