Je regarde une maison engouffrer dans les flammes sanglantes de haine et de terreur des habitants. Des cris de douleurs, de détresse et celui d'un nourrisson hurlant au maux et malheurs en émanent. Une petite fille, cachée dans le bois à quelques mètres, assiste au spectacle, pétrifiée par la peur. Elle voudrait crier, s'enfuir, détruire, mais rien n'y fait. Elle ne peut que tenir fermement, une peluche toute usée et déchirée contre son cœur, espérant même que ça puisse la faire fusionner avec son corps pour qu'elle y soit en sécurité. Que son trésor reste à jamais avec elle. Les larmes montent enfin quand elle émet un cri perçant puis noir. Plus rien. Elle pleure, seule, dans les débris de la maison brûlée. Plus de vie, pure destruction. Puis elle me regarde, et crie avec une telle force, une telle terreur que j'en tombe dans un gouffre sans fin.
Je me réveil en sueur, le souffle court, en panique totale. Encore un. Selon la position de des lunes il doit être environ 4h du matin. Je soupire, épuisée, puis me lève de mon lit pour me préparer une tisane. Ça fait quelques soirs que je fais des rêves similaires, et ils se finissent toujours de la même façon je tombe dans un gouffre sans fin jusqu'à me réveillée en sursaut. Je vais sur le pas de la porte en attendant que l'eau bout dans la cheminée et soupire à nouveau. Mais celui-là était différent. Dans aucun de mes rêves on ne m'a directement regardé ou parlé. Enfin parlé... Crié dessus plutôt.
« Bon, allons prendre le nécessaire »Dis-je en feignant la motivation au vu de mon état.
Je rentre donc, en fermant bien la porte à clé, puis me sert de tisane dans un verre en bois, je rassemble mon matériel d'écriture puis commence à écrire mon récit dans le carnet des songes.
Donc comme on peut se l'imaginer c'est juste un carnet là où t'y consignes les rêves et cauchemars dont tu te souviens au réveil. Rien de très passionnant dans ce processus, mais je le trouve intéressant.
Je finis d'écrire puis me repose sur la table, les bras croisés, la tête dessus en regardant la lune. Mes paupières se ferment peu à peu sous le poids de la fatigue.
Je murmure donc emprise à mon exhaustion :
« J'ai encore beaucoup de travail demain... Je dois aller aider les nains des Grottes Mehrnair et voir quelles races je dois équilibrer dans la forêt... Ça sera une nouvelle journée exténuante... Mais je verrais le petit, c'est un bon point. Puis je dois aussi assister à une exécution. Les races ne pourraient pas simplement se ficher la paix ?... »
À mesure de penser à la situation des races, et de débattre avec moi même, je finis par perdre peu à peu conscience.
C'est dingue, ça résonne encore, je peux encore l'entendre...