Chapitre 5 : Un compagnon

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Allongée dans mon lit, j'écoutais la respiration douce et régulière de Victoria, avec qui je partage ma chambre. J'avais été privée de sommeil par un esprit trop chargé. Chargé de quoi ? D'un professeur, d'un ange et de bouffe, parce que, oui, j'avais faim. Je me levais donc à 2h du matin pour me glisser hors de la chambre. Je portais un short de sport gris et un débardeur noir dont la bretelle n'arrêtait jamais de glisser de mon épaule.

Donc, pieds nus, je me rendis au foyer de l'internat, où je trouvais un distributeur de boissons. Je glissais une pièce et récupérais la petite bouteille d'eau. Je bus et je me mis à quatre pattes derrière le comptoir pour attraper un paquet de cookies. Quand je me relevais avec mon trophée, je criais de peur. Il y avait un ÉNORME loup au milieu de la pièce. Il était gris et magnifique. Il avait levé les oreilles en entendant mon cri, comme pour dire "ça va pas non ?". Il approcha tout doucement. Je posais la bouteille et les cookies sur le comptoir, et fis le tour pour mieux le voir. Il n'avait pas l'air méchant du tout. Genre gros nounours. Je m'accroupis devant lui et avec précaution de tendis ma main droite vers son museau. Il retourna une de ses oreilles, ce qui lui donnait un air perplexe. Il avança prudemment son museau et sentis le bout de mes doigts. Ça parut lui plaire car il s'assit et remua la queue.

"Un vrai chien, ma parole."

Je m'assis en tailleur en face de lui. En l'observant, je remarquais qu'il avait les yeux vairons, un œil vert et un noisette. Sincèrement, il était adorable. Il leva la patte et tapota mon genoux en "couinant", désolé c'est le seul terme qui me paraît approprié pour les gémissements aigus, vraiment adorables qu'il lâchait. Je lui caressais le cou, couvert d'un pelage épais et doux. Il remua la queue plus fort, tout content.

"Je suis en train de cajoler un loup, je suis bien atteinte."

Il se mît à sentir mon visage et me lécha la joue. Je ris, sa langue râpeuse me chatouillant. Je sentais que lui et moi, on allait vite être copains. Mais d'où est-ce qu'il pouvait bien sortir ? De la forêt ? Peut-être qu'Eli sera au courant ? Fin c'est un ange, pas madame soleil.

Je fus interrompue dans mes pensées par le loup, qui avait attrapé le bas de mon débardeur entre ses dents et tirait doucement dessus.

"Qu'est-ce que tu veux, toi ?"

Je me levais et le gratouillais entre les oreilles. Il partit en "trottinant", se retournant pour m'inciter à venir. Il me fis sortir du bâtiment, mais bien que j'avais confiance, j'avais un peu froid.

"Où tu vas ?"

Il s'enfonçait dans la forêt. Je le suivais, mais pas sûre de ce que je faisais. Arrivés à mon défouloir, il s'assit. Qu'est ce qu'il fout ? Il tourna la tête vers le ciel puis hurla à la mort. C'était un magnifique cri. Mais terriblement triste. Je m'assis à ses côtés et regardait les étoiles à travers les branches.

Et je chantais. Une berceau que Cody me chantais pour que je m'endorme quand on était petit. Le cri du loup et ma voix s'accordaient. On resta là pendant un long moment. Puis il s'allongea et je me blottis dans son pelage très épais et terriblement doux. Il était tellement grand qu'il pouvait me recouvrir de sa queue. Le son de sa respiration me berça et je m'endormis rapidement.

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"MAIS QU'EST CE QUE JE FOUT DANS LA FORÊT ?"

TinkerbellOù les histoires vivent. Découvrez maintenant