Chapitre 6 : Rencontres au cimetière.

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Le lendemain, après un long accord et une preuve que Vanina n'était pas une ennemie, Bucciarati l'avait laissée rentrer chez elle. Du côté de Narancia, c'était compliqué pour lui. Pour une raison qui lui échappait, il voulait rester au près de Vanina, lui parler, juste ce genre de choses. Fugo n'allait pas être conciliant. Narancia décida par lui-même de prendre l'air toute la journée, au moins quelques heures. Fugo l'avait intercepté.

« Tu comptes aller où comme ça ?

- Dehors pourquoi ?

- Et si l'ennemi te trouve ? Comment tu vas faire ? »

Narancia fronça les sourcils et s'écarta de son ami.

« Dis plutôt que tu ne veux pas que j'aille voir Vanina.

- Ne parle pas d'elle sur un ton aussi familier, tu ne la connais même pas !

- Tu recommences avec ta crise de jalousie stupide ! »

Abbacchio leva les yeux au ciel à cause de l'agitation. Trish soupira en même temps que Mista et Giorno tandis que Bruno regarda les deux causes du raffut plutôt sévèrement.

« Je ne fais pas de crise de jalousie.

- Ben voyons ! Et c'est quoi alors ?

- ...

- Voilà, t'as rien à dire. »

Narancia remit en place son bandana orange, ne lança pas même un regard de plus à Fugo puis partit en claquant la porte derrière lui. Narancia ne comprenait pas pourquoi Fugo détestait Vanina. Pourquoi il avait tenté de le retenir pour ne pas qu'il aille la voir. Narancia pesta et se rendit en ville par des petits chemins, profitant un maximum de l'air doux en cette belle journée. 

***

Narancia leva les yeux vers un panneau et, les mains sur les hanches, observa autour de lui où il pouvait bien être. Il s'était éloigné sans faire exprès du centre-ville et se trouvait dans la périphérie de la ville. Retrouver son chemin allait s'avérer compliquer. Narancia haussa les épaules et emprunta une énième ruelle, ne savant pas sur quoi il allait tomber.
À sa plus grande surprise, la ruelle déboucha sur une route peu fréquentée. De l'autre côté, il y avait des murets en pierre et des colonnes dans la même matière qui s'élevaient. Narancia traversa la route et se rendit au lieu d'en face. Comme il l'avait pensé, c'était un cimetière.

Narancia n'aimait pas trop les cimetières. Lorsque sa mère était tombée malade à l'hôpital puis qu'elle y mourut, Narancia n'était jamais allé une seule fois fleurir sa tombe. Il secoua la tête, chassant ses vieux souvenirs. À peine entré dans le cimetière par le petit portail ouvert, Narancia aperçut un peu plus loin Vanina qui posa des fleurs devant une stèle. Narancia ne sut pas la raison qui l'obligea à rester en retrait, mais il ne voulait pas croiser Vanina, pas en ces lieux.
Le jeune adolescent attendit donc qu'elle parte pour s'aventurer parmi les stèles sinistres. Une seule question lui taraudait la tête : Pourquoi était-elle là ?
Narancia eut vite sa réponse en jetant un œil devant la stèle où trois noms y étaient inscrits. 

Prudence Felicita – Prudence Nathan – Prudence Vanina

Vanina... ? 

Narancia se figea. Pourquoi son prénom était-il inscrit ? Elle ne pouvait pas être... Non. Impossible. Narancia eut à peine le temps d'essayer de réaliser ce qu'il se passait que des éclats de voix le tirèrent de son esprit.

« Mais lâchez-moi ! »

Narancia sauta par-dessus le muret qui était à sa gauche et aperçut à quelques mètres plus bas Vanina avec un autre homme.
Plutôt grand, cheveux courts auburn à la coupe singulière, portant un pantalon noir aux rayures violettes et un manteau rouge avec des clous.
Pas de doutes, Narancia reconnut Formaggio de la Passione. Tout ça ne sentait pas bon du tout. Vanina tentait de dégager son bras de la poigne de fer mais rien n'y faisait ; il était trop fort pour elle.

« Rends-moi la thune que tu m'as chourré et il ne se passera rien.

- Lâche-moi je t'ai dit ! »

D'un coup de pied bien placé derrière le genou, Vanina parvint à sortir son bras tandis que Formaggio posa un genou à terre. Il ne s'était pas attendu à ce qu'elle riposte aussi violemment. Sans doute même que ses os ont vibré. Vanina se tint son bras. Il lui faisait foutrement mal. Narancia écarquilla les yeux quand Formaggio repéra enfin sa présence.

« Quelle chance j'ai aujourd'hui. Narancia, ça faisait longtemps ! »

Vanina se tourna à son tour vers le jeune adolescent, la peur empreinte dans son âme.

« Rends-toi et... »

La taille de Vanina se réduit considérablement. Une petite taille suffisante pour que Formaggio n'aie aucun mal à enfermer Vanina à l'intérieur d'une bouteille.

« Il n'arrivera rien à cette fille. »

Narancia serra les poings. Il devait sauver Vanina à tout prix, et buter au passage Formaggio pour éviter qu'il ne trouve les autres. Là, ça serait une véritable catastrophe. 

orange ✿ jjba 🤍Où les histoires vivent. Découvrez maintenant