| FOURTEEN.

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    livide.

le ciel était livide, ce matin. il faisait légèrement sombre et l'air était agréablement doux. Autre part qu'ici, j'aurai eu froid, mais non, j'étais ici. Ici, dans les bras de Livaï, alors que je m'étais promise un jour de le détester, jusqu'a la fin des temps, jusqu'à mon dernière souffle.

   pourquoi tout ça était arrivé si vite ? j'étais tombée amoureuse de Livaï avec tant de facilité, je suis un clown. Autrefois, je le haïssais, sans raisons valables, non, je le haïssais parce que je me sentais vivre, vibrer lors de nos échanges de regards noirs. Putain, quels gamins. Maintenant, je me sentais bien, j'étais plus vivante lorsque la peau de Livaï, chaude, fiévreuse, entrait en contact avec la mienne. Lorsqu'il passait son bras, fin, contre mes hanches, lorsque sa main effleurerait la peau nue de mon ventre.

   oui, j'étais toujours dans son tee-shirt.

  je me tournai vers Livaï qui avait les yeux grands ouverts. OUVERTS COMME JAMAIS, avec un air impassible et le regard fixe. il semblait m'observer depuis longtemps, me croyant encore endormie.
   pourtant, moi aussi j'étais éveillée, je n'étais simplement pas courageuse. moi aussi, j'aurai voulu le regarder dormir, mais Livaï semblait ne pas beaucoup sombrer dans les bras de Morphée.

__ " oï, il était temps. - dit-il en se rapprochant de mon cou. je ne connaissais pas ses intentions, mais des papillons immergeaient de nulle part et effectuaient déjà une danse macabre à l'intérieur de mon estomac éprouvé.

__ " qu'est ce que t-tu-...
__ " Shhh, tu as une haleine de chacal.

je me levai d'un bond avant de m'enfermer dans la salle de bain. Tout était incroyablement propre, d'une propreté extrême même, comme je m'y attendais et je me sentais mal, lorsque je vis mon reflet dans le miroir.
  Mal d'avoir donné cette première impression à Livaï, au réveil. oui, je ressemblais à tout sauf à Jennifer Aniston, le matin. Et j'avais une haleine si putride, s'il vous plaît, sauvez-moi.

  et d'ailleurs, je m'inquiétais. et si Livaï ne me voyait pas comme moi je le voyais ? Après tout, je n'étais pas spécialement belle, j'étais maladroite, j'étais grande, hyper grande, j'étais tout sauf féminine, oh oui, tiens, cette féminité vicieuse dont seules les personnes du type Petra Ralle sont dotées. oui, je n'étais pas féminine, je ne mâchais pas mes mots, j'avais une haleine putride au réveil et je chaussais du taille 43, oui du 43.


   Notre relation stagnait, nous ne faisions plus aucun progrès, et pourtant, l'amour que je portais à Livaï se faisait de plus en plus important, envahissant même. il avait déjà Petra et même s'il ne le montrait pas, il l'aimait. oui, des deux fois où j'avais dénigré Petra, il avait toujours été là et il la défendait à sa manière : pour moi, il ne l'aurait pas fait.

   je sortis de la salle de bain après avoir fait un bain de bouche, - désolée Livaï si tu retrouves la bouteille Listerine vide très loin dans le tiroir à serviettes -, et me dirigeai vers la chambre de Livaï pour la trouver vide. il avait fait vite.
     il faisait froid aujourd'hui et Livaï avait une baignoire : quoi de mieux que de prendre un bon bain chaud, toute seule à l'improviste ? Rien, n'est ce pas ? Je m'en doutais, Jérôme.

    Très vite, le tee-shirt de Livaï se retrouva étalé sur le carrelage marbré de la salle de bain, alors que je profitais de quelques minutes de relaxation dans la baignoire d'eau chaude, bouillante même, de mon très cher hôte. Il ne manquait plus que des bougies parfumées et un titre de Nujabes pour créer l'ambiance cosy dont j'avais toujours rêvé, moi qui n'avait jamais eu de baignoire de toute mon existence.

  fermant les yeux, je savourais les minutes de relaxation que m'offrait cette charmante baignoire et pensai immédiatement à Livaï et Petra. Avaient-ils déjà pris un bain ensemble, comme le font souvent les gens dans les films ? Petra était-elle déjà venue ici ? J'ouvris les yeux immédiatement, l'image me répugnait. Puis, je refermai les yeux.

__ " ça va, je te dérange pas trop, tu veux que je rajoutes des fleurs ? - fit Livai, de son éternel ton sarcastique.

__ " oui, fais donc. - puis j'ouvris les yeux, après avoir immédiatement saisi le contexte dans lequel nous étions. J'étais nue, ici et Livaï avait une serviette nouée autour de ses hanches, dévoilant sa v-line proéminente, dessinée comme celles des dieux mythologiques. Putain, ce gars n'était pas humain. - MAIS KESKE-... - m'exclamai-je en croisant les bras au dessus de ma poitrine. - Qu'Est ce que tu fais là ? Tu- tu étais censé-...

__ " Hey, la demeurée, jusqu'à preuve du contraire, on est chez moi, ici. - Affirma-t-il en se rapprochant dangereusement de moi. - C'est plutôt à toi de m'expliquer ce que tu fous à poil dans MA salle de bain. - Hurla-t-il.

__ " je prends un bain.

__ " Je vois bien ça, trou duc. 

__ " tu fais mieux que ça d'habitude, en matière d'injures, je suis déçue, Lili...

   il se rapprocha encore, un sourire en coin collé aux lèvres, pour ne pas changer.  Je rigolai nerveusement en resserrant mes bras contre ma poitrine.

__ " Euh, Livaï, distanciation sociale, tu connais ? - Il m'ignora royalement. - HEY, MALOTRU ! RESTES OÙ TU ES ! - fis-je en l'aspergeant d'eau chaude, sous le coup de la panique, dévoilant ainsi ma poitrine au grand jour. oh shit.

    Livaï afficha une expression étonnée avant de détourner la tête. Il s'approcha de moi alors, avant de me dire dans le creux de l'oreille :

__ " Eh, bien toi, niveau bagage intellectuel, tu voyages léger. - pouffa-t-il. - Il se retira alors que je rougissais. - Et puis, pas besoin de cacher une poitrine aussi insignifiante, j'en ai vu de meilleures. Sur ce, - Il se dirigea vers la porte d'entrée de la salle de bain avant de finalement se tourner vers moi. - J'te laisse, micro- buste.

__ " C'était nul, je te croyais plus inventif ! - Fis-je lorsqu'il sortit enfin. - mon coeur battait à la chamade et j'étais rougissante de honte, mais je rigolai.

     Lorsque je sortis finalement de la salle de bain, je trouvai un mot sur le lit de Livaï. Eh bien, il ne perdait pas de temps, l'appart était sans bruits, cette fois-ci il était bel et bien parti. je souris avant de saisir le mot. Livaï avait une si belle calligraphie, digne de plus grands poètes : mais ça, je ne lui dirai jamais.

quand tu auras fini de squatter ma salle de bain, tu seras bien gentille de débarrasser le plancher, on est pas aux restos du coeur ici.
PS : jolie poitrine en tout cas.

Livaï. •

je soupirai avant de rigoler.
Y'a pas à dire, j'étais tombée amoureuse du mec le moins romantique qui aie jamais existé sur Terre. bruh-

Nᴏ sɪɢɴᴀʟ | Livaï x reader. Où les histoires vivent. Découvrez maintenant