𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝐧𝐞𝐮𝐟

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Hajime et Tooru ont passé des heures à discuter tout en regardant le ciel étoilé. Des gestes discrets se sont échangés, traduisant une douceur sans égal. Les deux adolescents ont pleinement profité de ces instants, acceptant la présence de l'autre comme une nécessité à leur existence. Une complicité créée, des mots lâchés à voix-basse, des promesses inscrites dans leurs âmes, un cocktail désormais vital pour les deux adolescents.

Mais le temps file et la fin se profile. Il est désormais quatre heures du matin quand Hajime remarque les tremblements incessants de son ami. Léger froncement de sourcils, sa main se glisse contre celle de son voisin. C'est sans étonnement que cette dernière est glacée. Alors le brun se redresse, attrape le plaid posé sur ses épaules et l'installe sur Oikawa, qui proteste alors.

« Attends Iwa-chan, tu es moins couvert que moi. Garde-le.

- Tu trembles. Tu as plus froid que moi.

- C'est pas une raison... J'ai moins de chance de tomber malade que toi.

- C'est non-négociale Shittykawa. Si tu veux que je le garde, trouve quelque chose pour te réchauffer.

- Mh... Compliqué... Le châtain semble réfléchir quelques secondes. Ou alors, ça te dit qu'on bouge chez moi ? On sera au chaud et toujours tranquille. »

La proposition ne le surprend pas, vu que le châtain lui a déjà proposé de dormir chez lui par message auparavant. La différence entre avant et maintenant c'est que l'option est considérée comme une possibilité. Hajime aurait refusé quelques heures auparavant. Après tout, il n'apprécie pas s'imposer et n'aime pas ce sentiment de se sentir redevable envers la personne l'ayant invité. Mais puisque c'est Oikawa qui lui propose, alors c'est différent, cela change la donne. Quelques secondes passent, traduisant son hésitation, mais le lycéen finit par hocher la tête. Sa mère n'est clairement plus à quelques heures près alors tant pis, autant qu'il en profite tant qu'il le peut.

Deux temps, trois mouvements. Les deux présences remballent leurs affaires et déguerpissent aussi vite que possible, Hajime en tête et Tooru à sa suite, serrant au passage fortement sa main pour ne pas se laisser distancer. Après tout, le plus petit connaît le chemin par cœur, ce qui n'est pas le cas du sportif qui apprécie d'être guidé par son ami.

Une quinzaine de minutes plus tard, les voilà à nouveau dans les rues désertes. Bouger a réchauffé un peu le citadin mais ça ne l'empêche pas de se dépêcher pour rejoindre sa maison dans la périphérie de la ville, à l'opposé de chez Iwaizumi. En remarquant au passage qu'ils ne vont pas vers son quartier, le brun soupire intérieurement de soulagement. Aucun voisin ne pourra aller voir sa mère sous prétexte qu'il a rencontré le jeune homme. Et puis comme ça, Akana ne saura pas où se situe le logement du châtain.

Des peines évitées et un confort plus que voulu accordé. Oikawa s'arrête devant un portail en bois, dont une jolie maison ancienne se dévoile un peu plus loin. Le jardin est propre, le porche aussi. Les lycéens pénètrent dans la propriété et n'ont pas le temps de faire cinq mètres qu'un miaulement retentit et qu'une boule aux poils gris s'approche.

« Lui, c'est Giba. Oikawa le prend dans ses bras en embrassant le haut de son crâne. Il était déjà ici quand on a emménagé alors on l'a adopté. Il est bruyant comme pas possible par contre. »

Et c'est avec la bête contre lui que le châtain ouvre rapidement sa porte et fait entrer Hajime. La chaleur de l'habitation lui provoque un bien fou et l'adolescent, tout en retirant ses chaussures sur le pallier, remercie son ami de l'accueillir chez lui.

« J't'ai dit que c'est rien. Arrête d'me remercier Iwa-chan. »

Iwaizumi ne renchérit pas et se contente de regarder autour de lui. C'est joli, bien décoré et c'est très chaleureux, entre les nombreuses plantes et photos posées un peu partout. En parlant de ces dernières, le brun s'approche en apercevant un cadre sur le buffet montrant la famille d'Oikawa. C'est fou comme il ressemble à sa mère. Il se garde néanmoins sa réflexion et prend l'heure sur son téléphone. Quatre heures trente. Dans deux heures, il devra retourner chez lui. Mais pas tout de suite, pas encore. Encore un peu de liberté avant que la sentence ne tombe.

𝑭𝒂𝒄̧𝒂𝒅𝒆 | 𝑖𝑤𝑎𝑜𝑖Où les histoires vivent. Découvrez maintenant