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Ibiki ferma brusquement le tiroir de son bureau. Impossible de se concentrer aujourd'hui ! Son esprit était toujours tourné sur autre chose que son travail. Insupportable ! Du travail il en avait pourtant plus que n'en faut. Et de tout sujet, espionnage, violation de traité, meurtres... et il en passait. Mais non ! Son fichu cerveau s'amusait à faire danser une cascade de cheveux noirs, il peignait un léger rougissement... Et ce sourire !

Bon sang !

Tellement insupportable !

Et c'était comme ça depuis deux jours. DEUX JOURS ENTIERS.

Il souffla bruyamment.

La paperasse ne lui occuperait jamais suffisamment l'esprit. Il décida de ne pas attendre le lendemain pour reprendre l'interrogatoire du chunin qui les avait trahis. Le hokage attendait les réponses.

Il marcha d'un pas décidé jusqu'au sous-sol. Il ne frisonna pas quand en passant la porte l'atmosphère se réduisit de plusieurs degrés. Au moins sept. Parfois, il se demandait comment certains prisonniers réussissaient à survivre plus de dix ans ici. Après tout en tant que prisonniers de guerre où traîtres : ils étaient loin d'être considérés et traités comme des invités de marque. Un repas par jour ni plus ni moins -enfin parfois moins, les temps étaient durs pour tout le monde même pour Konoha. Une fois par mois, ils recevaient un traitement de la part de l'hôpital. Il ne manquerait plus qu'une épidémie ne se développe ici et contamine le village. Il fallait être vigilant là-dessus.

Enfin. La plupart mourait après les sympathiques séances qu'ils avaient avec un membre de la section. Et puis quoi ? Ils n'allaient pas soigner des traîtres et des ennemis. Une fois qu'ils avaient récolté les informations quelle importance que l'autre meurt de l'infection de ses plaies, d'une hémorragie où toutes autres fins du genre ? Ils servaient plus à rien. Il ne restait qu'à les autopsier et à jeter un petit katon dessus.

Il se posta devant la porte de la cellule et relâcha brusquement son aura meurtrière. Il eut un sourire en entendant la dizaine de prisonniers autour de lui manquer de s'étouffer avec leur propre salive.

— Debout ! On va causer toi et moi.

L'homme, peu désireux de contrarier plus encore son tortionnaire, se redressa péniblement sur ses jambes lacérées et couvertes de sang. Il trembla, tangua mais tint résolument debout. Ibiki l'avait effrayé dès les premiers instants, mais il était un ninja entraîné. Là, ce n'était pas un homme ou un ninja qui venait le sortir de sa cellule, c'était une bête assoiffée de sang. Il eut envie de pleurer en imaginant le contenu des tortures qui allaient suivre. Rien de comparable aux précédentes.

Ibiki scella ses mains avec une corde spéciale qui bloquait l'utilisation du chakra avant de le traîner impitoyablement vers la salle. Il l'installa et commença.

— Qu'est-ce que nous veut le Tsuchikage ? Pourquoi t'a-t-il envoyé ici ?

L'homme essaya de s'isoler mentalement comme les autres fois. Éloigner son esprit de son corps.

Dès que Ibiki lança sa première technique, il hurla à s'en arracher les cordes vocales.

Trois heures plus tard, Ibiki ressortit avec l'esprit clair et toutes les réponses désirées.

Anko l'attendait assise en tailleur sur son bureau. Il détestait quand elle faisait ça.

— Eh bah, eh bah ! Qu'est-ce qu'il t'arrive aujourd'hui ? Il me semblait qu'on s'était mis d'accord : tu fais le gentil et je fais la méchante !

— Tu as décidé ça toute seule, j'ai jamais dit qu'on se partagerait le travail.

— Rooh ! C'est cool de jouer au gentil ninja et au méchant ninja. Genre tu le mets en confiance en étant tout mignon avec lui et moi je le terrorise !

— Où as-tu eu une idée pareille, bon sang...

— Une fois j'ai lu un livre sur une enquête policière et-

— Toi ? Tu as lu ?

— Va te faire, Ibiki ! Évidemment qu'il m'arrive de lire !

Il haussa un sourcil puis essaya de dissimuler son amusement d'imaginer la tempétueuse Anko tranquillement assise à bouquiner.

— Tu te fiches de moi, là ?!

— Jamais je n'oserai, voyons Anko.

L'amusement perçait dans sa voix. Anko bougonna.

— Et du coup ? Pourquoi cet énervement ?

— Je ne suis pas énervé. Le Hokage attendait les réponses : il les a.

— Hmhm. Tu sais que je finirai par savoir ?

— Sauf qu'il n'y a rien à découvrir.

Anko le gratifia d'un sourire carnassier. Il allait devoir prendre sur lui de se sentir épié pendant les au moins deux semaines où elle le suivrait comme son ombre en prenant soin de se faire voir juste ce qu'il faut pour que ça lui tombe sur les nerfs.

Il allait devoir passer ses nerfs sur plus d'une personne...

Il ne pouvait même pas demander à Kurenai de tenter de canaliser l'autre. De sûr qu'elle allait se mêler de l'histoire, mais pas en son sens.

Patience. Patience...

Les trois premiers jours furent laborieux. Ne pas hurler sur sa collègue un kunai à la main lui prenait toute son énergie. Anko s'en amusait énormément. Insupportable. Ses soi-disant amis riaient sous cape au lieu de l'aider à sortir l'idée de la tête de la vipère. Il avait fini par arrêter de répondre à ses questions. Plus il disait qu'il n'y avait rien, plus elle insistait. Un cercle vicieux. Et Anko était très patiente quand elle le voulait bien. Attendre qu'elle se lasse était épuisant.

De fait, au bout de trois semaines, il sacrifia Asuma pour la bonne cause.

Après tout, il n'avait pas levé le petit doigt pour lui venir en aide : il allait donc goûter au même menu. Anko allait l'harceler encore et encore pour qu'il se livre à elle sur ses sentiments pour Kurenai. Sans doute finirait-elle par cuisiner Kurenai pour savoir si c'était réciproque.

Dans tous les cas, il avait la paix. 

 

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Douce Torture || Ibiki MorinoOù les histoires vivent. Découvrez maintenant