Chapitre 5 : Le départ

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On est le lendemain de mon annonce et j'ai finalement décidé de partir cette nuit à minuit. La semaine prochaine ils risquent de m'espionner ou de barricader la maison pour m'empêcher de partir. Je n'ai plus envie de me battre avec eux, je vois bien qu'ils resteront sur leur position et j'ai déjà perdu assez de temps comme ça à essayer de les convaincre alors que je ne sais toujours pas où j'en suis précisément dans l'histoire, les fourmis pourraient surgir d'un moment à l'autre.

Après ma routine, la nuit arrive enfin, cachée sous une latte, je récupère le couteau et la boussole que m'a donné Alice avant son départ et pars à mon tour vers la forêt en sortant par ma fenêtre sans un bruit. Je m'arrête à la lisière et m'accroupis devant un buisson, là je saisis un des trois sacs de survie que je prépare depuis déjà plusieurs mois pour une évacuation rapide en cas d'attaque.

Une fois le sac installé sur mes épaules je regarde la boussole et prends la direction de l'Est tout en essayant tant bien que mal de diriger mon Nen dans mes jambes.

Oui le Nen. J'ai commencé à m'entraîner le jour de l'arrivée d'Alice, elle m'a d'ailleurs bien aidé pendant le mois où elle est restée avec nous. Et même si mes connaissances me donnent une piste à suivre pour l'apprentissage du Nen, c'est vraiment compliqué et lent. Je n'ai personne pour m'indiquer les choses à faire ou à ne pas faire, je dois trouver mes erreurs et y trouver une solution tout seul donc j'avance à la vitesse d'un escargot tirant un tractopelle. Bon ok je stagne. C'est une des raisons pour laquelle je veux partir d'ici au plus vite. Je n'ai aucune chance face aux Chimera Ants dans mon état actuel donc si je ne sers à rien en étant à leur côté, je pourrais peut-être les protéger en devenant hunter et en apprenant le Nen.

Laisser mes parents seuls ne me rassure en aucun cas mais rester avec eux ne fera qu'empirer la situation alors j'ai fait mon choix : je pars pour mieux revenir.

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Ça fait 2 heures que je cours et j'arrive enfin au village suivant. Il est légèrement plus grand que le mien, j'espère qu'ils seront plus accueillants envers les étrangers.

J'arrive tout dégoulinant de sueur devant leur porte, le Nen a été très efficace pour courir vite et longtemps mais la fatigue persiste et c'est les muscles des jambes en compote que je m'apprête à toquer quand tout d'un coup je me rappelle de l'heure. Deux heures du matin. Bon je vais rester un moment dans la forêt, me reposer au sommet d'un arbre, boire un peu et on verra demain pour le reste.

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Six heures plus tard le soleil est déjà levé et le village commence à être bruyant alors je décide de me diriger là-bas pour quelque renseignements.

« Bonjour bāchan je me demandais où est-ce que je suis ? »

« Bonjour petit tu te trouve au village de Tsukina tu t'es perdu ? »

« Oh heu oui en fait je ne suis pas d'ici, des bandits nous ont attaqué mes parents et moi pendant que l'on visitait le pays, il m'ont dit de retourner à la frontière si on était séparés est-ce que je peux vous emprunter un cheval ? »

« Des bandits ? C'est peu commun par ici et pour la frontière elle se trouve à une journée de cheval vers l'Est mais je ne sais pas si la famille Sern te prêtera un cheval gratuitement. »

J'avais presque oublié l'existence de l'argent depuis mes 5 années dans un village paumé sans monnaie.

« Humm dans ce cas est-ce qu'ils accepteraient du troc? Je n'ai pas d'argent sur moi mais plusieurs statuettes en bois faites main et très populaire en dehors de NGL. »

Merci la Terre pour la facilité que j'ai à mentir sans retenue même si j'aimerais éviter ça à l'avenir. Mentir a une mamie ça pèse sur la conscience.

« Oh ! Quelle bonne idée ! Montre-leur, ça devrait leurs plaires. Ils habitent tout au bout de cette rue c'est la maison à côté d'un grand enclos pour chevaux.»

« Merci Bāchan j'espère qu'on se reverra ! » lui dis-je en secouant la main et en courant dans la direction indiquée.

La maison proche de l'enclos est vraiment énorme et de nombreux pots de fleurs colorées annonce les fenêtres. Devant cette belle maison, assis sur un banc avec un chat sur ses genoux un jeune homme lit calmement....

Attends... un livre.... UN LIVREEEEE !!!! Ça fait 5 ans que je n'ai pas touché de papier je le veeeuuux !!!!

« Bon-bonjour monsieur je peux voir votre livre. » bégayais-je en fixant le livre des étoiles dans les yeux.

« Heu bien sûr tiens petit » je pris le livre délicatement lorsqu'il me le tendit malgré mon empressement et là je pus lire.... rien du tout.... je comprends strictement pas cette langue, c'est quoi cet alphabet ? Alors ils parlent japonais mais écrivent une autre langue ?! Et bah prochain objectif : apprendre à lire.

Je lui rendit son livre le moral au plus bas après n'avoir même pas pu lire un mot tout en étant si proche d'un livre.

« Eh bien tu m'as l'air bien déprimé, tu t'es perdu ? Je ne pense pas t'avoir déjà vu ici »

Ah oui la raison de ma venue ! Je lui baragouine la même chose qu'à la bāchan vue plus tôt et lui présente mes statuettes en bois, taillées pendant mon temps libre sous le chêne de la clairière.

« C'est très minutieux, elles sont magnifiques, j'accepte de te prêter un cheval pour 5 de tes statuettes. »

Oups j'en ai que quatre... essayons de négocier.

« Deux statuettes. »

« Quatre statuettes. »

« Trois statuettes, c'est mon dernier mot. »

Zut je me suis un peu emballé on est pas a Pawn stars ici !

« Hahaha ! D'accord va pour trois statuettes ! Je te prête Snow, il saura te guider à l'ambassade, il est plutôt rapide et il retrouvera son chemin jusqu'ici tout seul lorsque tu n'auras plus besoin de lui.»

« Merci ! Tenez les statuettes, je pars tout de suite. »

« Très bien attends un peu ici je vais préparer ton cheval. »

Je pris sa place sur le banc tandis qu'il se levait sous les protestations du chat gris expulsé de ses genoux mais ce dernier retrouva vite ces repères en montant sur mes cuisses pour roupiller sous mes caresse.

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Le jeune homme revint une dizaine de minutes plus tard avec le harnais de Snow dans la main.

« Eh bien ! Grizzli t'apprécie, c'est assez rare il n'aime pas trop les enfants d'habitude. »

Il a sentit mon âme de vieux ?

« Bref voilà Snow il est prêt à sortir. »

« Merci Monsieur je vais y aller alors. »

Et c'est sous les nouvelles protestations de Grizzli encore dérangés dans son sommeil que je partis sur le dos de Snow en route vers l'ambassade avec dans mon sac encore des provisions pour une semaine et de l'eau pour cinq jours.

C'est une blague ? Je vais renaître encore combien de fois ?!Où les histoires vivent. Découvrez maintenant