Walk on the Wild Side

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La pluie tapait frénétiquement sur les fenêtres, laissant les fines goûtes ruisseler sur le verre tout aussi fin. Une odeur de cire brulée flottait dans l'air provenant des petites bougies qui se consumaient dans les quatre coins de la pièce. Des petite flammes rougeoyantes dansaient au rythme de la pluie sur leur socle de cire. La pièce oscillait lentement, allant et venant de gauche à droite, accompagné par le bruit des vagues qui venaient lentement lécher la coque. Une douleur diffuse s'étendait à travers son abdomen et la table métallique froide sur laquelle il reposait était inconfortable. Il touchait du bout des orteils la petite grille au maillage serré qui permettait l'évacuation des fluides vitaux. Des pas commencèrent à se faire entendre, allant de plus en plus fort et de plus en plus vite. Puis la porte en bois s'ouvrit avec vigueur et le plancher sombre et sec se mit à grincer sous les pas toujours aussi énergique de l'homme en blouse blanche.

"Tiens met ça. lui dit-il en lui jetant un masque sur le corps. Combien de fois t'ai je dis de ne pas sortir sans ça ?

-Ils auraient pu me reconnaitre à cause du masque. Et puis il y avait tellement d'ombre que personne ne pouvait voir mon visage.

-Oui et si on l'avait vu?! Et si ton agresseur l'as vu ?! Je fais pas ça pour t'emmerder tu sais. Je fais ça pour toi."

Voulant couper court à la discussion, il se releva, pris le masque entre les mains , sentit les reliefs du masque en bois, les légères perles incrustés en son sein, les deux trous pour les yeux ainsi que les petites encoches à ses extrémités. Il clipsa se dernier sur son visage et passa péniblement ses jambes au dessus du plancher. Puis il posa lentement ses pieds sur le parquet qui craqua lentement sous son poids. Il quitta la pièce, s'appuyant sur les mur lorsque la péniche oscillait trop à gauche. Il rentra dans ce qu'il appelait sa chambre, cette pièce sombre qui ne possédait qu'un lit grossièrement fait et une armoire pleine à craquer. Se dirigeant vers cette armoire il laissa tomber la serviette qui lui enserrait le bas ventre puis enfila péniblement de nouveaux vêtements. Il enfila une large chemise chemise bouffante puis un veston violet et enfin un pantalon beige.

Il quitta sa chambre pour arriver dans le salon. La verrière au dessus de ça tête laissait apparaître le ciel nocturne couvert par son manteau d'étoiles. Il prit un verre dans le minibar ainsi qu'une petite bouteille, se laissant glisser dans un fauteuil il versa le liquide ambré avec minutie dans son verre, puis dans sa gorge. L'homme à la blouse rentra à nouveau dans la pièce en retirant cette dernière et la jetant sur le bureau avant de s'affaler dans un nouveau fauteuil. Ses jambes passait par dessus l'accoudoir pendant qu'il entortillait sa moustache sombre et argentée autour de son doigt. Voyant son compagnon avoir des difficultés à boire en relevant lentement son masque de bois.

"Si tu ne remarque pas les différences c'est que j'y ai bien travaillé. dit-il en pointant son verre vers son compère. Glisse un doigt entre les lèvres du masques et fait coulisser."

L'homme au veston violet s'effectua, il glissa deux de ses doigts entre les lèvres du masques et fit lentement coulisser le morceau du masque jusqu'à ce qu'il se libère dévoilant, dans la largeur de ses lèvres, un morceau de visage allant de sa lèvre supérieure à son menton.

"Merci. dit-il entre deux gorgées.

-Ne me remercie pas pour ça. Au fait, j'ai ouvert la lettre que ton indic' t'as donné. A part une adresse qui est illisible à cause du sang j'ai réussi à localiser les deux autres planques d'opium. On ira dès que tu seras en état.

-Je suis resté évanoui combien de temps.

-Ça doit faire deux jours que je te maintient endormi. Je dirais qu'on pourras y aller dans une dizaine de jours.

Idyie Où les histoires vivent. Découvrez maintenant