Chapitre 18 : Nuit étoilée.

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« Oh, tu étais là. »

Vanina ne quitta pas du regard la lune et répondit un simple oui à Narancia qui venait de sortir dehors. Il était tard, et aucun des deux n'arrivait à dormir. Narancia vint s'asseoir à côté d'elle. Vanina dit enfin :

« Ça me fait penser au premier soir où l'on s'est connu...

- Maintenant que tu le dis ! C'est vrai.

- Mais je chantais. Tu sais, cette chanson, c'est ma mère qui me la chantait quand j'étais petite. Une sorte de berceuse. Tu faisais des trucs avec tes parents aussi ? »

Narancia mit quelques secondes à réfléchir. Mis à part sa mère qui s'occupait très bien de lui (jusqu'au sort funeste qui lui est tombé dessus), son père n'était que peu présent ; souvent au travail, un peu agressif. Les relations entre Narancia et son père n'avaient jamais été grandioses. Juste après la mort de sa mère, son père l'avait abandonné. Narancia s'en était voulu un bon moment. Comme il mettait du temps à répondre, Vanina quitta des yeux la lune pour le regarder. Dans son regard se lisait une certaine fragilité et tristesse.

« Tu n'es pas obligé de me répondre, hein. » Vanina sourit. « J'ai une idée. Et si, on arrêtait de parler des parents, et qu'on... je ne sais pas, qu'on se pose des questions à tour de rôle ? Quand on y pense, on ne se connaît pas si bien que ça, je veux dire, nos goûts, tout ça. Alors ? T'es d'accord ?

- Euh, ouais, O.K. »

Vanina, contente, s'allongea finalement dans l'herbe pour mieux observer le ciel.

« Fais pareil, s'il te plaît, je me sens seule sinon. »

Narancia s'exécuta, un peu rouge. 

« Je commence ! La personne que tu préfères dans le groupe ?

- Mais !

- Allez ! Je veux savoir, ça pourrait être drôle !

- Je dirais... Rha ! Bon, Fugo.

- Ah ouais ? Souvent, quand je vous vois, c'est limite s'il ne va pas t'égorger d'un regard.

- Il a toujours été comme ça. Il n'arrive pas à gérer sa colère...

- J'ai cru voir ça ! »

Narancia soupira. Ce n'était pas de l'exaspération. Non, il allait répondre quelque chose de plutôt positif. 

« Mais, Fugo c'est comme le grand-frère que je n'ai jamais eu. C'est lui qui m'a trouvé dans la rue alors que j'étais livré à moi-même.

- Oh... Je suis désolée pour toi. Tu ne méritais pas ça.

- C'est du passé. » Narancia s'étira et bâilla. « C'est à moi la question ! Et je te retourne celle que tu m'as posée.

- C'est de la triche, bougonna Vanina. Je n'arrive pas à choisir. Mais je peux te dire ce que je pense de tout le monde !

- J't'écoute.

- Je voue une énorme admiration pour Bucciarati.

- Comme tout le monde.

- Oui mais... Bref ! Il prend tellement à cœur ses projets et il est prêt à sacrifier pour y parvenir. »

Narancia écouta pendant de longues minutes chacune des pensées personnelles de Vanina sur tout le groupe. Mais il manquait quelque chose.

orange ✿ jjba 🤍Où les histoires vivent. Découvrez maintenant