(Tome 1) Apogée : Expéditions [Terminée]

Chapitre 10 : Le sort des traîtres

Les habitants accueillirent le conseil des sages comme des héros. Ils avaient ramené de l'équipement et de l'espoir et les traitres avaient été arrêté. Personne ne se doutait une seconde que la cité allait périr. Isaac, Bamba et Trivia furent remis en cage.

"Nous sommes foutus, souffla Luxio

-Ton père est un traitre, nous devons lui couper la gorge s'emporta Meer

-Soldat calmes toi, il pensait agir en bien pour son peuple expliqua l'homme aux yeux miroirs

-Qui ne le ferais pas ? Demanda le thegn Rawi de manière rhétorique. C'est le conseil qui manipule ces pauvres gens.

-Que vont-ils nous faire ? Demanda un homme dans la quarantaine qui portait un voile blanc.

-Nous exiler dans le désert serait trop beau, j'ai bien peur qu'ils nous laissent pourrir ici jusqu'à que mort s'en suive, avoua Neptuna

-Soyons positif ils ne peuvent pas faire ça non ? Ironisa un soldat

Isaac qui chuchotait avec Trivia pour la réconforter se leva et prit la parole

-Neptuna dit vrai mais il y a peu de chances que nous ayons le temps d'y passer avant que l'armée de Damoclès viennent sur ces terres.

-Mon fils a raison et même si l'équipement récupérer par le conseil est puissant, le nombre de soldat sous les ordres de l'épéiste suffira à nous vaincre même si ils se battaient à mains nues... souffla Kram qui avait souvent écouté les récits de Bamba à propos d'Apogée et son armée de fidèles.

-Occidit illa erit germen in illa exacerbatione, marmonna l'homme aux yeux miroirs

-Que dit-il ? Demanda une femme Rawis

-Tuez la rébellion dans l'oeuf, traduisit Trivia, c'est la politique d'Apogée n'est-ce pas ?

-Oui, le gouvernement sait que la majorité du monde n'est plus derrière lui et que même si les plus puissants le servent un soulèvement global du nouveau-monde mettrait fin à son règne ou bien l'affaiblirait suffisamment pour que les prochaines révoltes concluent l'ère d'Apogée. Alors aux moindres soupçons de rébellion, l'armée de Damoclès exécute des villages entiers, même les enfants car laisser la vie à quelqu'un qui vient de tout perdre par votre faute c'est se créer un ennemi mortel qui n'a pas peur de mourir pour vous voir tomber. Apogée ne se fabrique aucun ennemis, ils les tuent avant leur apparition, narra le père d'Isaac. Et en même temps le gouvernement laisse entendre qu'il existerait une rébellion secrète qui se cache aux yeux de l'armée afin que chacun reste à sa place en attendant d'être sauvé. C'est bien la seule chose que leurs chefs aient appris des erreurs du passé.

-Apogée est cruelle et malfaisante mais ceux qui dirigent ce monde sont loins d'être des idiots, concéda Isaac.

-Comment savez-vous toutes ces choses ? Demanda le thegn

-Mon père était un ingénieur renommé qui a travaillé spécifiquement à la construction du quartier général d'Apogée à Néo-York. Puis il a décidé de fuir. Il a erré de village en village avant d'arriver ici dans cette cité. Il n'a pas survécu assez longtemps pour voir Isaac naître malheureusement, mais son grand-père eu le temps de m'expliquer le fonctionnement d'Apogée et j'ai transmit ses connaissances à mon fils.

-Je comprends mieux, vous vous avérez tout les deux précieux. Nous devons à tout prix vous protéger, conclut Meer, pas vrai commandant ?

-Tu as vu juste soldat

-SILENCE !! SINON JE TIRE AU SORT L'UN D'ENTRE VOUS ET JE LUI COUPE LA LANGUE, cria un garde"

Plus personne ne bougeait de peur de d'attiser la colère du gardien. Cependant le silence rendait la situation encore plus pesante. Les enfants du clan des Rawis pleuraient en silence dans les bras de leurs parents. Néptuna essayait de dormir tandis que Luxio méditait. Isaac a passé une main à travers les barreaux pour tenir celle de Trivia qui se sentait pas bien depuis qu'un homme du conseil lui avait placé le couteau sous la gorge. Un bébé qui dormait jusqu'à présent se réveilla en pleures. Le garde se leva et hurla à la femme Rawis de le faire taire sinon il égorgerait l'enfant. La mère stressée se mit à chanter pour tenter de rendormir le petit garçon mais elle n'y parvenait pas. Le surveillant pénitencier à bout de nerfs ouvrit la porte et tenta d'arracher le bébé des mains de ses parents. Isaac lâcha sa fiancée et se leva.

"Laissez-le !!! Vous n'avez donc pas honte de vous en prendre à un enfant !!!

-Tu veux prendre sa place ? Demanda sadiquement l'homme en face de lui.

-Si vous le redonnez à ses parents et que vous laissez les autres tranquilles je veux bien être votre otage, proposa le garçon aux cheveux noirs."

Le garde redonna le bébé à ses géniteurs et sortit le fils de Bamba de sa cage avant de le plaquer au sol.

"Maintenant tu vas connaitre le sort qu'on réserve aux traitres ici, murmura l'homme."

Ce dernier sortit un couteau et déchira le tee-shirt délavé d'Isaac. La lame effleura les épaules du jeune homme avant de descendre le long de sa colonne vertébrale. Finalement le garde décala son arme de poing au niveau des hanches du prisonnier.  L'acier pénétra les chairs du corbeau qui se retint d'hurler de douleur. Les prisonniers assistaient à la scène avec désarroi dans un silence religieux. L'homme travaillant pour le conseil grava dans le bas du dos d'Isaac deux lettres : AC signifiant Animus Corumpo, une âme corrompue. Il s'agissait s'en doute de la pire insulte possible à Old Amsterdam. Le garçon aux cheveux noirs mi-long souffraient, il suait de douleur mais pourtant aucun son ne s'était échappé de sa bouche durant la séance de tortures. Les deux entailles laissaient couler des petits flots de sang mais le garde ne les désinfecta pas pour autant, il se contenta de jeter le jeune homme dans sa cellule avant de la refermer et de partir...