Parker Devis

21 2 0
                                    

— Non! Je refuse, vous n'avez pas le droit !

S'offusqua Parker. Il respirait bruyamment et son visage, rouge de colère, était signe d'un grand agacement. Au fond, il était également triste, mais ça, il était hors de question qu'ils le remarquent.

— Bien-sûr que si nous avons le droit Dev. Tu es mineur et nous sommes tes parents. Nous faisons ce qui est le mieux pour toi.

Contrairement à son fils, M. Parker avait le ton posé et parlait calmement.
Il s'était répété un nombre incalculable de fois cette discussion dans sa tête avant de l'avoir réellement.
Désespéré, Parker chercha du soutien auprès de sa mère mais sans succès. Cette dernière baissa les yeux, honteuse. Il se retrouvait désormais coincé.
Pour toute réponse, il tourna les talons et monta à l'étage. Une fois arrivé devant sa chambre, il y entra puis claqua bruyamment la porte. Il ferma le loquet puis alluma la station stéréo à fond.

乀  乀  乀  乀  乀  乀

Plus tard dans la soirée, il ne put se résigner à descendre. L'odeur alléchante du repas fumant l'attirait: c'était une question de survie.
Comme si elle l'appelait en venant chatouiller ses narines. Il fallait avouer que Madame Parker était un vrai petit cordon bleu. Elle prenait toujours le temps de concocter de bons petits plats, au plus grand plaisir des grands gaillards qui l'accompagnait. Tantôt un gigot d'agneau et tantôt une quiche Lorraine. Le plat que Devis préférait, cependant, c'était les pommes au fours. Il en mangerait toute la vie s'il le pouvait.
À son plus grand désarroi, son père préférait les potages...
Devis tenta de s'infiltrer dans la cuisine afin de chiper quelques bouts de pain et un malheureux morceau de fromage. Malheureusement, il se fit prendre avant de pouvoir accomplir sa mission.

— On a à parler fiston.
— On a déjà parlé, rétorqua Devis avec une teinte de rebellions dans sa voix.

Son père retira ses lunettes et se massa lentement les paupières. Il fit un signe de tête à son épouse comme pour lancer un signal.

— Euh, chéri... Nous t'avons déjà pris un billet de train. Tu pars demain matin à neuf heures.

La mère du jeune garçon avait une voix douce de nature, cependant, cette fois là elle l'était plus que d'habitude.
Comme si parler de la sorte allait changer quelque chose, pensa Devis. Bordel.
Et puis de toute façon, avait-il encore son mot à dire? Ses parents en avaient marre de son comportement et avaient décidé de l'emmener dans un camp pour ados dépressif ou un truc du genre.
Pour deux mois qui plus est. Ils trouvaient que c'était un avenir idéal pour "se reconstruire promptement".

De son côté, Devis voyait les choses autrement : Ses parents ne l'aimaient pas et ils avaient décidé de l'enmmener loin d'eux afin de ne plus à avoir à supporter sa compagnie.
Le jeune homme acquiesça, impuissant face à cette situation. Il sécha rapidement, à l'aide du revers de sa manche, une larme de rage. Il n'avait même plus faim.

— C'est bon, j'ai compris. Dit il faiblement.

Il retourna sur ses pas et se dirigea de nouveau vers sa chambre. Il ne pouvait plus fuir désormais. Se résignant, il sortit une valise et y jetta quelques t-shirts, certains pulls et des pantalons de son armoire. Finalement, être loin de ses paternels ne pouvait pas être si mal que ça...

À 22 heures, son téléphone portable sonna. Il regarda le nom du correspondant puis décrocha.

— Ouais Max. T'inquiètes pas, je me débrouillerai pour sortir de cette galère. Hum ouais ouais. Ok, ça marche, à bientôt.

Après ce bref échange, il raccrocha en soupirant. Maxime était un ami d'enfance. Ni lui ni Devis ne parvenait à se rappeler comment tout avait commencé.
Sûrement grace à la phrase magique "Eh, dis, tu veux bien être mon ami ?"
Il ricana rien qu'en y pensant. À cette époque, tout était si simple. Il donnerait n'importe quoi afin de pouvoir y retourner. Il s'allongea sur son lit, de dos, en position étoile de mer. Après quelques minutes, il ferma les yeux en s'endormit.

乀  乀  乀  乀  乀  乀

— Debout Dev. Il est l'heure.

Il était exactement 7h30. Sa mère savait que le train n'était que dans encore une heure et demi mais, elle savait aussi à quel point son fils était lent. Parker ne parla pas, résigné à ce que ses parents s'en veulent jusqu'à la dernière seconde. Il se leva, sans ronchonner cette fois, et partit en direction de la salle d'eau. Il y fit une rapide toilette et se dirigea ensuite vers la cuisine. Il attrapa une pomme et un croissant qu'il mangea en peu de temps.

— Si j'avais su que tu étais si pressé d'y aller mon chéri. Je t'aurais sûrement réveillé plus tard.

Le jeune serra la mâchoire non sans lui lâcher un regard mauvais. Pressé d'y aller ? Il ne manquerait plus que ça.
Parker s'habilla et quelques minutes plus tard, il était arrivé à la gare.

— Il est neuf heures. Le train en provenance de Wencity est arrivé en gare. Lança la voix électronique.

Sa mère chercha à l'embrasser mais Parker l'évita d'un mouvement brusque. Et puis quoi encore, il allait pleurer et tomber dans ses bras ? Hors de question.

C'est donc sans adresser un regard à sa mère qu'il monta dans le train.
Une fois à l'intérieur il trouva une place et rangea sa valise dans la soute. Il faisait bon. Le soleil était encore caché par les nuages, il allait sûrement pointer le bout de son nez en début d'après midi. Parker scruta l'intérieur. Les sièges était d'un rouge bordeaux et les rideaux crèmes. Il tira ces derniers.
À côté de lui, un siège libre. En face, une table pliante ainsi que deux autres sièges non occupés. Il avait pour voisin, à sa droite, un jeune couple et un bébé. Il espérait d'ailleurs que le nourrisson n'allait pas pleurer. Non seulement parce que le bruit était désagréable mais également parce qu'il comptait dormir. Pour être sur de ne rien entendre du monde extérieur, il enfila ses écouteurs Bluetooth.

— Je peux m'asseoir ici ? lança un jeune homme.

Parker ne l'entendit pas. Il avait les yeux rivés sur le paysage et ses écouteurs ne laissait aucun son autre que sa musique parvenir jusqu'à ses oreilles. L'adolescent agita donc ses mains devant lui afin qu'il le remarque. Celà fonctionna enfin puisque, comme sortit d'un rêve, Parker revint à la réalité. Il enleva un de ses écouteurs et acquiesca.

乀  乀  乀  乀  乀  乀

Mot de l'auteur:

Comment ça va mes sauss' ?
Merci à tous d'avoir pris le temps de lire ce premier chapitre ! C'est encore le début et cette histoire va évoluer mais j'aimerais vos avis !

N'hésitez pas à liker et a commenter, ça nous ferait extrêmement plaisir :)

Vous avez atteint le dernier des chapitres publiés.

⏰ Dernière mise à jour : Aug 22, 2022 ⏰

Ajoutez cette histoire à votre Bibliothèque pour être informé des nouveaux chapitres !

GénomeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant