DISTILLER LE BONHEUR

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𝐀𝐑𝐎𝐌𝐄 𝐏𝐎𝐏𝐂𝐎𝐑𝐍↪︎ 𝗒𝗈𝗌𝗁𝗂𝗇𝗈 𝗃𝗎𝗇𝗉𝖾𝗂 x 𝖾𝗇𝖽𝗈𝗎 𝗆𝗂𝗒𝗈

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𝐀𝐑𝐎𝐌𝐄 𝐏𝐎𝐏𝐂𝐎𝐑𝐍
↪︎ 𝗒𝗈𝗌𝗁𝗂𝗇𝗈 𝗃𝗎𝗇𝗉𝖾𝗂 x 𝖾𝗇𝖽𝗈𝗎 𝗆𝗂𝗒𝗈

𝐀𝐑𝐎𝐌𝐄 𝐏𝐎𝐏𝐂𝐎𝐑𝐍↪︎ 𝗒𝗈𝗌𝗁𝗂𝗇𝗈 𝗃𝗎𝗇𝗉𝖾𝗂 x 𝖾𝗇𝖽𝗈𝗎 𝗆𝗂𝗒𝗈

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c'était sa première fois.
et  c'était  aussi doux et
exaltant   que  dans  les
films. 





L'odeur des sièges et du popcorn emplissait ses narines, dans un mélange de fragrances réconfortantes. La pénombre était tombée sur eux depuis une bonne heure, le film déroulait son histoire sur leur rétine. Prévisible, mais sympathique. La réalisation n'était pas trop mauvaise et le plan séquence d'ouverture avait été une bonne surprise. Plongé dans le récit, c'était plus ou moins tout ce que Junpei était capable de décortiquer. Il se laissait porter. Par les dialogues, par les images, par la musique, et surtout par la présence chaleureuse de Miyo à côté de lui.


Surtout depuis qu'elle avait glissé sa paume contre la sienne et entrelacé leurs doigts sur l'accoudoir qui les séparait.


Naturellement, cela l'avait complètement sorti de l'histoire, à l'instant même où il avait senti le bout des doigts de l'adolescente grouiller sous sa main pour s'y frayer un chemin. Du coin de l'oeil, complètement figé, Junpei s'était pourtant vu incliner le poignet pour la laisser faire, le coeur battant à tout rompre. Il avait vu, mais surtout senti leur peau se rencontrer, la douceur chaude de son épiderme contre la sienne, la pression tendre de leurs doigts liés. Mais, grisé par cette sensation tellement inattendue mais surtout tellement agréable, son esprit n'avait pas cherché à faire sens.


Profiter. Juste profiter de cette infime étreinte et du léger sourire en coin que Miyo arbora lorsque, instinctivement, comme en réponse, son pouce était venu flatter le dos de sa main qu'il avait eu à disposition. Elle ne semblait même pas se formaliser de la légère moiteur de sa paume que son geste avait fait naître chez lui.


« Maintenant tu m'as moi »


Malgré les semaines qui étaient passées, le tout premier message de l'adolescente n'avait pas quitté son esprit, revenant dès qu'elle s'en montrait digne. Miyo n'avait pas menti. Tous les jours, d'une façon ou d'une autre, elle était là. Au cinéma lorsqu'il venait, par messages le reste du temps, de jour comme de nuit. Quelques jours plus tôt, ils s'étaient même endormis au téléphone, provoquant la flambée de leur forfait. Avant cela, ils s'étaient retrouvés en ville, à se balader parmi la foule quand ils n'étaient pas entrés dans les magasins pour s'amuser des produits commercialisés.


Junpei ne comptait même plus le nombre de fou rire qu'ils avaient eu ensemble, à se moquer de l'un, de l'autre, ou du reste du monde. Sa galerie était pleine de clichés transpirant de joie et d'insouciance. Des photos ingrates de Miyo qu'il avait gardé au fil de ses envois, des photos d'eux avec des chapeaux bizarres, dans des tenus qui ne leur allaient pas, le bout du nez couvert de glace - la pistache c'était pas si mal en vrai -, à faire les zouaves dans les parcs, au cinéma. Junpei vivait la meilleure période de sa vie et, tout cela, il le devait à cette adolescente au carré bicolore qui illuminait son quotidien de sa pétillante personnalité et de ses bêtises.


Et il ne savait même pas comment lui dire merci pour tout cela. Pour lui avoir permis de sortir la tête de l'eau, de reprendre goût à son quotidien.


Lorsqu'ils quittèrent la salle, l'esprit un peu assommé par ces deux heures de film, leurs mains étaient toujours liées. Séparées le temps de passer leur veste, elles s'étaient retrouvées naturellement pour sortir de l'antre tamisée puis du bâtiment, comme si de rien n'était. Et Junpei cherchait toujours. Comment lui rendre tout cela. Comment lui témoigner de sa gratitude. Comment lui montrer à quel point sa présence et son affection lui étaient chères. Comment lui dire merci.


— J'ai faim ! On va manger un truc ?


Sous le soleil de début août, le carré de Miyo brillait de mille feux les rayons de l'astre se perdant dans le brun de sa tignasse pour ressortir et se refléter dans le blanc des pointes qui scintillaient presque. Les yeux de Junpei frémissaient du même éclat, sans plus rien avoir de terne. Il hocha vigoureusement la tête, sourire aux lèvres, pommettes chaudes et colorées.


— C'est moi qui offre !

All right !


Ce n'était pas ce qui allait lui permettre de réaliser son souhait, mais, le temps qu'il trouve une façon de la remercier, Junpei espérait que cela serait suffisant pour lui laisser entendre sa gratitude. Sans savoir que Miyo n'en attendait rien. Parce qu'elle était sincèrement son amie, parce qu'il pouvait compter sur elle, parce que le simple fait de le savoir heureux en sa présence lui était une merveilleuse récompense.


Si seulement elle avait su...

ARÔME POPCORN ⎮ JJKOù les histoires vivent. Découvrez maintenant