la seconde.

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cela fait maintenant deux jours que je suis en seconde, et pour être honnête, je suis perdu.
avec mes parents, on a dû déménager loin à cause d'une mutation de travail.
je n'ai donc plus d'amis, dans mon lycée. mais à vrai dire, ça ne change pas vraiment d'avant et je ne souhaite pas que cela change. avec ma musique dans les oreilles, je marchais dans le couloir, quand la sonnerie retentit.
c'était mon premier cours de sport au lycée Chōsa.

le professeur dût faire des équipes de trois, équilibrées en fonction du niveau de chacun.
j'ai un niveau moyen dans à peu près tous les sports, donc je me suis retrouvé avec quelqu'un de plutôt faible et un athlète.
il y en avait un qui était petit (plus que moi, et pourtant c'est compliqué), et l'autre qui était gigantesque (il dépassait le filet de volley).
le plus grand était plutôt froid, et le petit le suivait. ils s'entendaient plutôt bien.

j'avais très soif, donc je partis chercher mon eau.

« haru, c'est ça? » me demanda une voix grave derrière moi.
je ne connaissais pas cette voix, pourtant en une seconde elle m'a fait me sentir à l'aise.
je me retournai donc pour lui répondre: « oui, et t- » c'est là que je le vis.
l'athlète de mon équipe. je ne réussis même pas à terminer ma phrase. il était si beau.
mais je ne pouvais pas. pas à nouveau. papa me tuerait.

en voyant que j'avais arrêté ma phrase, il rigola et me demanda si j'allais bien. je rigolai avec lui, même si intérieurement je sentais comme si j'allais exploser. j'étais probablement très rouge à ce moment étant donné que je sentais la chaleur de mes joues sans même les toucher.

la séance se passa comme prévu, et, dans les vestiaires, il s'approcha de moi.
« au fait, je m'appelle kei. » je reconnus directement cette même voix grave. je me retournai, et il était devant moi, torse nu, tout transpiré, et sentait le déodorant pour homme.
il partit discrètement et je ne le croisai plus de la journée.

comme d'habitude, après les cours, je passai au café. et là, un jeune homme assez familier vint s'asseoir avec moi. il portait des lunettes, et avait des cheveux verts attachés en demi-chignon. je n'arrivais plus à me souvenir d'où je le connaissais, et il commença à parler, c'était une voix douce, que je ne connaissais pas.
« haru! je pensais pas te croiser ici! » me dit-il avec un grand sourire chaleureux.
je souris nerveusement, car je ne me souvenais plus du tout qui il était.

il me regarda, déçu, pendant quelques secondes. puis, on aurait dit qu'il avait eu une idée, et il me dit: « ah mais je sais! attends » il enleva ses lunettes et détacha ses cheveux. c'était le garçon timide en sport. mais il était totalement différent ici. j'aurais aimé parler avec lui, mais il avait l'air d'avoir du travail, le patron l'appela donc j'imagine qu'il travaillait là bas. je rentrai donc chez moi.

comme d'habitude, la porte était fermée. j'allais déjà devoir re rentrer dans ce même enfer, cette même boucle qui me hante depuis des années. j'aurais honnêtement préféré vivre dans des égouts.

je toquai à la porte plusieurs fois, mais rien. je vérifiai donc si j'avais les clés, mais j'avais sûrement dû les oublier le matin même. donc, je me posai sous le mini-toit devant la porte.

une bonne heure après, quelqu'un ouvrit la porte. ma mère, toute défigurée, me regarda et essaya de sourire. il lui manquait une dent devant. elle tomba d'épuisement et en pleurs dans mes bras. je pris donc la voiture à mon père (j'avais le permis accompagné) et je la ramenai à l'hôpital.

my dear moon friendOù les histoires vivent. Découvrez maintenant