Je fermais les yeux, incapable de contrôler le tremblement de mes mains et essayant à tout prix d'oublier les pleurs bruyants de mon bébé dans la pièce adjacente. Je n'avait pas le choix, c'était ma seule solution. Si je ne le faisais pas, mon enfant mourrai.
Une voix froide résonne dans la pièce.
- Assieds-toi et ne bouge plus.
Mes doigts se ferment en poings et j'avance doucement. Le parquet craque sous mes pas et les battements de mon cœur vont au ralenti, comme dans un film d'horreur.
Je m'assoies.
Des attaches bloquent mes poignets sur les accoudoirs de la chaise.
L'homme qui a parlé un peu plus tôt s'approche de moi.
Il tient une seringue à la main.
Celle-ci contient un liquide bleuâtre, de la même couleur que ses yeux.
Ces si beaux yeux, tellement envoûtants mais à la fois si effrayants. Rien qu'une seconde plongé dans ses iris font que tes poils se dressent et que tu perdes le fil de ta respiration.
Je ne connais qu'une seule chose qui me fasse le même effet.
Le liquide à l'intérieur de la seringue, celui qu'il m'a injecté.
C'est un sérum qui plonge le patient dans un rêve conscient. Cela permet de ne pas tuer la personne en lui faisant ressentir la douleur mentalement et non physiquement.
Je ne peux nier que cette idée est très ingénieuse...
Le gouvernement possède de nombreux génies.
C'était évident qu'ils trouveraient un moyen de transformer les citoyens en robots.
Des machines qui exécuterai leurs ordres, sans émotions pour entraver leurs actes.
Je m'y attendais.
Mais je ne peux pas démentir le fait que je n'avais pas prévu qu'ils utilisent les enfants pour obliger les gens à obtempérer.
- Dans trois,
Mes yeux se ferment. Je n'ai plus la capacité de bouger, pas même de penser.
- Deux,
Mes mains se décrispent, mon souffle devient régulier. Mais il n'est pas paisible.
Il est artificiel. De l'inspiration jusqu'à l'expiration, rien n'est vrai. Tout est superficiel.
- Un.
Je ne vois plus rien. Tout est noir. Vide.
- Lancez le processus.
De petites tâches blanches commencent à apparaître autour de moi, changeant le néant en une forêt d'arbres immaculés.
Je me tiens debout, au croisement de quatre chemins.
Sur le premier, il y a mes parents. Sur le second, se tient mon mari. Sur le troisième, ma sœur, et sur le quatrième, une petite silhouette. Je n'arrive pas à savoir ce que c'est.
En face de moi, trois couteaux tournent sur eux même, leurs pointes fixant différentes directions et leurs manches se touchant en leurs extrémités.
Je ne sais par quel moyen je le sais, mais par un mystère absolu, je suis au courant. Il faut que je choisisse qui ces trois couteaux tueront.
Je n'ai aucune idée de mon choix, je n'ai pas envie de décider, je ne veux pas qu'ils meurent.
Mais je sais que quelque soit ma décision, des personnes que j'aime le plus au monde disparaîtront par ma faute.
Et ce que je sais par dessus tout, c'est que leur chute m'entraînera avec eux.
Décider de la mort de mes proches me rendra vide de sentiments, je ne ressentirais plus rien. Cela me détruira.
Voilà ce qu'ils veulent, c'est ça leur plan. En montrant mes parents, mon petit ami et la petite silhouette pour qu'ils se fassent viser par les poignards, je deviendrai un cyborg.
Humaine à l'extérieur et machine à l'intérieur. Je leur obéirais comme un programme effectuant un algorithme.
Le premier couteau se plante dans le cœur de mon copain. Mes yeux deviennent noirs, sans aucune trace de vie.
Le deuxième couteau atteint la tête de mes parents. Mon corps se raidit. Je suis aussi rigide qu'un tas de ferraille.
Le troisième couteau fonce sur la silhouette, qui devient de plus en plus grosse. J'arrive enfin à la distinguer, ses traits commencent à se former, ses petites mains deviennent perceptibles. Ses belles pupilles vertes me fixent. Elle me sourit.
Mon bébé me sourit.
Et alors que je comprends et que mon souffle s'arrête pendant qu'une douleur lancinante me prend dans tout le corps,
Que la lame avance,
Un mètre,
Deux mètres,
Qu'elle s'approche de plus en plus, prête à le tuer,
Qu'elle tourne à une vitesse fulgurante,
Que mon âme commence à sortir de mon être,
Et que j'assiste au spectacle de ma destruction,
J'entends mon bébé pleurer, je me lève de mon lit, repense à ma nuit, et me dit qu'il serait peut-être temps que j'arrête de regarder des films de science-fiction jusqu'à minuit.
Et tout en songeant à cela, je souris.
Parce que tu pourrais me faire endurer les pires choses,
Me faire rêver des dilemmes insoutenables,
Ou encore troubler mon sommeil trois à quatre fois par nuit,
N'oublie jamais, mon bébé, que, quoiqu'il arrive,
Je t'aime.
***
Voilà, 2eme nouvelle pour le concours de starlightinmysoul- !
J'espère qu'elle vous plaira ! Même si je suis encooooore indécise 😭
Bonne lecture !
{R0llum ✨}
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Je t'aime
Short Story[Je fermais les yeux, incapable de contrôler le tremblement de mes mains et essayant à tout prix d'oublier les pleurs bruyants de mon bébé dans la pièce adjacente. Je n'avait pas le choix, c'était ma seule solution] ...