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Caroline se réveille et, comme tout les matins, elle prend son café en silence, elle s'habille en silence,elle se prépare en silence. Émilie la regarde faire, impuissante. Caroline s'apprête à partir. Émilie lui dit

-" Dis, pourquoi? Pourquoi tu me fais ça? Pourquoi tu m'ignores? Tu ne me regarde plus, tu ne me parle plus, c'est une sorte de vengeance c'est ça ? Je sais. Je sais que j'ai déconné. Tu méritais pas ça. Je t'ai déjà tout expliqué. Tu te souviens de ce soir où je suis rentrée en pleurant. Tu m'attendais derrière la porte comme tout les soirs. Tu m'as prise dans tes bras pour me réconforter mais je t'ai poussée. Tu avais l'air totalement déboussolée et tu m'as calmement faite asseoir sur le canapé. J'avais tellement honte, oh si tu savais comme j'avais honte et comme je me sentais coupable. Tu mérites tellement pas ça Caroline. Ce soir là je t'ai tout raconté d'une traite. J'arrivais pas à garder ça, tu méritais de savoir, parce que putain qu'est-ce que t'es incroyable comme femme. Tu m'as regardé tout le long. Je t'ai dit que ce jour là j'avais travaillé comme d'habitude et que depuis quelques temps il y avait ce gars qui venait à mon restaurant et qui me fixait. Ce jour là on s'était engueulées tu te souviens? Je t'avais mal parlé et ça s'est fini en dispute. Ce soir-là je m'apprêtais à rentrer et puis je l'ai vu,dans sa voiture. Il m'a ouvert la portière et m'a demandé de monter. J'ai d'abord dit non et j'ai fait un pas pour m'en aller mais il m'a attrapé le poignet et a réitéré sa proposition. À ce moment là, je suis resté plantée là et me suis souvenue comment on s'était disputées ce matin-là. Il m'a embrassé le poignet. Et j'ai accepté de monter avec lui. Il m'a embrassé le corps et a fait son affaire. Je l'ai laissé faire, j'étais totalement consentante. Pas une seule fois ma bouche n'a effleuré la sienne. Je n'ai fait que le toucher et le laisser me toucher. Je me sentais pas moi, j'arrivais pas à penser, ma tête était vide et je lui ai rendu ses caresses en y prenant du plaisir. Ça n'a duré que 10 minutes. J'ai réalisé ce que je faisais et je me suis depechée de me retirer de ses bras. J'ai pris mes affaires et suis sortie, sans un mot, sans un regard. Sur le chemin je me suis mise à pleurer parce que j'ai réalisé à quel point je venais de te manquer de respect. Et toi, pendant ce temps tu attendais que je reviennes, assise derrière la porte, prète à me sauter dans les bras et me demander milles fois pardon alors que c'était moi la coupable de tout. Si tu savais comme je m'en suis voulue. Alors quand je t'ai raconté tout ça sur ce canapé, j'avais envie de mourir tellement je savais comment j'avais, en un clin d'oeil, brisé ton cœur. Tu ne m'as pas regardé quand j'ai eu fini. Tu t'es levée et est allée t'enfermer dans la chambre. J'ai tambouriné à la porte, prise de sanglots. Je me suis arrêtée car tu ne méritais pas ça. Je me suis reculé quand je t'ai entendue pleurer de douleur. Mon cœur c'est à son tour brisé. Je me suis laissé tomber sur le sol en plein milieu de la grande pièce et j'ai prié pour que ça s'arrête. Je me suis endormie là. Le matin, tu ne m'as pas parlé, ni regardée. Et voilà plusieurs jours que ça dure. Je sais. Je sais tout le mal que je t'ai fait. Alors si c'est ton moyen de me faire payer, je l'accepte volontiers. Je souffre de ne plus sentir ta peau et tes cheveux contre moi, de ne plus entendre ta voix chaleureuse tout les jours, de ne plus voir ton beau sourire apparaître. Je souffre de savoir que je suis la cause de ce malheur. Tu ne mérites pas tout ça. Pourquoi tu restes comme ça? Tu pourrais partir et arrêter de souffrir. Je voudrais tellement pouvoir de nouveau te rendre heureuse. Faire l'amour avec toi c'est tellement mieux que tout. Vivre avec toi et tout ce que tu es c'est tellement mieux que tout. Mais te voir souffrir, c'est la pire douleur."

Caroline tremble. Elle se retourne enfin. Des larmes dévalent son visage.

- " Emilie, je suis terriblement et désespérément amoureuse de toi. Tu crois qu'il m'est possible de te quitter? J'en suis incapable. Pourtant cette douleur grandit en moi à chaque fois que je te vois. Il m'est incapable de vivre avec ça. Je vais partir, d'accord? Je vais choisir d'essayer d'oublier cette douleur loin de toi."

Elle me regarde avec ses yeux emplis de larmes de douleur. Je ne la retiendrai pas . C'est mieux pour elle. Je détourne les yeux. Caroline est bouleversée et elle comprend que c'est fini. Elle prend son sac et pars en courant. Je relève la tête et comprend que son dernier regard était un appel à l'aide. J'ai fait mon choix. Elle sera mieux entourée là où elle va et elle s'en sortira. Plutôt que de vivre chaque jour à mes côtés en pensant à ce que j'ai fait avec cet homme.

OS- wlwOù les histoires vivent. Découvrez maintenant